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Société Publié le lundi 1 juin 2020 | AIP

Une opération de déguerpissement des zones non aedificandi en cours à San-Pedro (feature)

Le conseil municipal de San-Pedro a entamé, samedi, une opération de déguerpissement des zones non constructibles ou ne pouvant recevoir un édifice et déclarées non aedificandi du fait de certaines contraintes naturelles.

L’opération a débuté en présence du maire Anoblé Félix et ses collaborateurs, au quartier Nitoro Extension, appelé aussi «La colline Alba», par la démolition des édifices bâtis ou en cours de construction sur ce site devant servir à l’évacuation des eaux usées et pluviales.

Une opération qui inaugure le programme du plan ORSEC de la mairie


Le conseiller municipal, vice-président de la commission domaniale, Diomandé Messou, a indiqué que cette opération inaugure le programme du plan ORSEC (Organisation des secours ou Organisation de la réponse de sécurité civile) de la mairie qui consiste à libérer les emprises des lacs, des rivières de la ville de San-Pedro.

Toute la bande n’est pas sur le plan approuvé par le ministère de la construction. Et les édifices qui y sont bâtis agressent l’emprise du bas-fond qui doit drainer l’eau des quartiers Lac, Cité et Nitoro jusqu’à à la mer.

«Ils ont reçu des mises en demeure. Chacun a envoyé des documents. Mais bien sûr, nous savons la vérité. Nous savons que ces zones ne sont pas approuvées. Et dès l’instant qu’un plan n’est pas approuvé, c’est toute à fait logique que toute la documentation qui sort derrière est forcément douteuse ou entachée d’irrégularité», a expliqué M. Diomandé.

«Le problème est que les gens sont tellement égoïstes qu’il préfèrent leur propre bonheur par rapport au bonheur de la communauté. Le maire ne peut pas rester impuissant et assister à l’inondation des quartiers face à des personnes qui sont en train d’occuper le lit ou le passage de l’eau», a-t-il souligné.



Des occupants surpris qui s’interrogent

Mme Lao Mireille, l’une des premières occupantes depuis 2008, explique que ce site porte le nom «La colline Alba» parce qu’il avait été attribué à un certain Jean Albanaise qui y avait aménagé un ranch dans les années 1970.

Elle affirme avoir reçu une lettre d’attribution de l’ancien préfet de San-Pedro depuis 2004 et suivi la procédure en vigueur jusqu’à l’obtention de son titre propriété.


«On nous a dit que le lieu est approuvé. Et quand c’est approuvé par la construction (ministère de la construction), on ne peut pas nous dire le contraire, parce que le ministère ne va pas se mettre en mal à nous distribuer des lots qui ne sont pas à distribuer», a-t-elle fait remarquer.

«On a fait tous les papiers dans les règles. Ils nous disent que la zone n’est pas à bâtir, que le ministère de la construction a peut-être fait du faux. Nous ne sommes pas techniciens, nous ne savons pas (….) Mais nous sommes étonnés qu’on nous dise aujourd’hui que l’ACD (Arrêté de concession définitif) n’est pas valable et qu’en plus, la zone n’est pas habitable», a fait savoir pour sa part ,Droz Kodjo Franck.

Il venait de constater la destruction de la clôture de la villa qu’il a bâtie sur le terrain attribué à son épouse. Il dit avoir a obtenu les documents afférents à son terrain dont l’ACD et le permis de construire en 2019.

Certains occupants comme Mme Lao et M Droz Kodjo se plaignent alors de l’exécution de cette opération de déguerpissement malgré les documents en leur possession. Ils déplorent aussi le bref délai qui leur a été accordé, après la première visite des agents de la mairie le 25 mai, pour faire opposition à cette décision.



L’appel des populations à la vigilance pour toute acquisition de terrain

Le conseiller municipal invite les populations à faire preuve de vigilance et à s’adresser aux services compétents, pour toute acquisition de terrain. Il leur conseille d’éviter de construire sur des zones non aedificandi devant servir à la réalisation des ouvrages d’assainissement ou d’autres infrastructures publiques.

Les bas-fonds des quartiers Bardot, Belleville et Soleil seront libérés, a-t-il annoncé. Il lance aussi un appel aux occupants des emprises de la piste d’atterrissage de l’aéroport à déguerpir les sites occupés. En effet, le périmètre de la piste d’atterrissage de 300 mètres est squatté par des riverains jusqu’à 50 mètres. A en croire, M. Diomandé, ils ont déjà été interpellés et sensibilisés à plusieurs reprises.

(AIP)

nbf/fmo
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