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Politique Publié le vendredi 14 août 2020 | L’intelligent d’Abidjan

Manifestations non autorisées et fatales ( avec des morts ) de l’opposition à Daoukro, Bonoua et ailleurs….

© L’intelligent d’Abidjan Par FN
Marche de l`opposition : des manifestations dispersées par les forces de l`ordre à Yopougon
Abidjan le 13 août 2020. Des manifestants ayant érigé des barricades dans des quartiers de Yopougon pour protester contre un troisième mandat du président Alassane Ouattara ont été dispersés par les forces de l`ordre.
La guerre des nerfs risque de se poursuivre jusqu’au 31 octobre 2020 : à qui la faute ou malheur à qui craquera ?!
Pour de multiples raisons, Alassane Ouattara a été toujours illégitime aux yeux d’Henri Konan Bédié, de Laurent Gbagbo, et de tant d’autres. Avec l’annonce de son retrait et la candidature de feu Amadou Gon Coulibaly, les opposants avaient pensé que les élections étaient jouables pour eux. Ils espéraient qu’ils auraient pu imposer à AGC les deux tours.
Ce scénario, avec la disparition brutale d’AGC, n’existe plus. La nouvelle candidature d’Alassane Ouattara conduit l’opposition à rouvrir le procès en illégitimité qui a été toujours fait au président de la République. En réalité, ce procès en illégitimité nous renvoie à l’impensé radical qui taraude la société ivoirienne, la classe politique, mais aussi le pays entier : la paix civile et la réconciliation sont-elles possibles en Côte d’Ivoire ?
Le rêve porté par Houphouët-Boigny, celui d’une destinée commune qui réunirait 60 ethnies, afin de former le peuple ivoirien, peuple d’une grande nation, la Côte d’Ivoire, peut-il perdurer ? Ce rêve s’est lézardé en 1993-1994, à la mort d’Houphouët, pour disparaître en 1995 avec l’instrumentalisation du concept d’« ivoirité ». On a assisté, à partir de 1993, à la manipulation politique de l’ethnicité en Côte d’Ivoire.
Faut-il rappeler que les élections présidentielles et législatives d’octobre et de décembre 2000 se sont déroulées sur fond de violences politiques avec 200 morts et des centaines de blessés. L’exploitation des divisions ethniques ont certes permis d’empêcher la candidature, mais elles ont réveillé des haines ethniques que l’on croyait vaincues par l’houphouétisme.
Un regard lucide sur notre histoire récente nous oblige à dire que la chute de Bédié, en 1999, a été une chute violente, que celle de Guéï en 2000 a été une chute violente, que celle de Gbagbo en 2011 a été une chute violente. La décennie Ouattara n’avait-elle pas créé l’illusion d’une paix durable.
N’était-il pas temps de sortir de l’hypocrisie nationale de la fausse paix, des fausses réconciliations permanentes et des illusions de rassemblement, car il semble évident que ce cycle de violence ne prendra jamais fin et qu’il n’aura jamais de réconciliation définitive, de paix définitive !
Ainsi ceux qui ont rêvé depuis 2011 d’un match retour et les autres imaginent désormais une chute violente pour Alassane Ouattara. Beaucoup imaginent pour la Côte d’Ivoire de 2020 un scénario identique à celui qui s’est déroulé au Faso avec un Compaoré chassé du pouvoir par la rue. Un cycle sans fin ! Cela nous entraîne dans une guerre des nerfs, une tension au long court , qui peut durer jusqu’au 31 octobre 2020, et même au delà. Chacun s’apprête pour tenir dans la durée ! Malheur à qui craquera ! En réalité l’élection du 31 octobre 2020, est déjà en train de se jouer , avec une opposition qui au lieu de s’y préparer, semble avoir fait le choix de la tentation insurrectionnelle, en vue d’une transition pour des élections qui échappent totalement au mode opératoire en cours.
J’ai été toujours inquiet de nos demi-paix , de nos fausses réconciliations qui, depuis toujours, se nourrissent de l’impunité et favorisent l’injustice, et qui, en réalité, sont le ferment de nouvelles révoltes !
Plus personne n’est dupe, plus personne ne veut de ces fausses réconciliations, comme cette réconciliation post-Ouagadougou qui n’avait pas empêché la grave crise post-électorale qui a fait plus de 3000 morts !
Le Président Alassane Ouattara avait tenté une autre gouvernance, à partir d’Avril 2020. Il avait rompu avec le style « héritier naturel » d’Houphouët, dont se prévalait Bédié. Il avait rompu avec le style « ami ami » de Gbagbo, cette stratégie du tout sourire avec tout le monde, mais qui n’avait pas empêché la tragédie, Gbagbo étant combattu par les armes et terminant à la CPI.


La capacité de résilience d’Alassane Ouattara

Il s’agit à présent de voir la capacité de résilience d’Alassane Ouattara face à l’épreuve, et dans l’épreuve . Au-delà des apparences et du « story telling » de stabilité continue depuis 2011, avec la consolidation réussie de l’économie, la décennie Ouattara n’a pas été un long fleuve tranquille. On retrouve, en 2015, le procès en « illégimité » de la candidature de Ouattara, on se rappelle les manifestations contre le référendum et la grogne populaire en 2016, on voit encore les mutineries de 2017 qui auraient pu emporter le pouvoir , on se souvient des grèves des fonctionnaires, de l’attentat terroriste de Bassam, etc.... Alassane Ouattara avait su gérer ces différentes crises avec le soutien de Bédié, de Duncan, de Tanoh, de Mabri, de Soro… Ils sont partis voir ailleurs aujourd’hui....
La question, pour l’opposition, est de savoir si tous ces départs ont affaibli Alassane Ouattara au point de pouvoir le chasser du pouvoir. Certains y croient, à la manière d’Anaky qui ne s’en cache pas, et qui a le courage de s’en être jamais caché d’ailleurs à plusieurs reprises notamment lors d’un meeting du Pdci à Yamoussoukro. Les opposants espèrent pouvoir faire partir Alassane Ouattara du Palais présidentiel d’ici le 31 octobre 2020 et installer, en moins de 3 mois, une transition après dix ans de Ouattarisme.
Laurent Gbagbo avait tenu quatre mois environ, de décembre à avril 2011, avant de céder, l’intervention de la France ayant précipité sa chute, comme l’avait dénoncé lui-même l’ex président ivoirien. Malgré le retournement des généraux Mangou ou autres, malgré Abobo, malgré Bouaké, il y avait jusqu’au bout autour de Gbagbo une poignée d’hommes fidèles en armes, qui lui avaient permis de résister. Laurent Gbagbo était-il en mesure de lancer une contre-offensive, une sorte de « grande marche » à la Mao Tse Toung, pour restaurer son autorité sur l’ensemble du territoire ? En tout cas, l’assaut final lancé sur le Palais présidentiel a permis sa capture...
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