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Politique Publié le samedi 21 novembre 2020 | Le Nouveau Réveil

Ezan Akélé, vice-président du Pdci-Rda, représentant le président Henri Konan Bédié : « Bédié n’a jamais imaginé qu’il pouvait y avoir des morts dans une marche pacifique »

Le ministre Ezan Akélé, vice-président du Pdci-Rda, représentant le président Henri Konan Bédié aux obsèques de Kissi Morel.

Monsieur le ministre, vous représentez le Pdci-Rda et le président Bédié à ces obsèques du jeune Morel. Quel sentiment vous anime ?

Beaucoup de tristesse. J’allais dire, beaucoup de tristesse et de surprise parce que dans l’esprit du président Bédié, en demandant aux populations qui n’étaient pas d’accord avec ce qui se passait et qui voulaient ce qui était conforme à nos lois, à notre loi fondamentale, il n’a jamais imaginé qu’il pouvait y avoir des morts dans une situation comme celle-làd. Vraiment, c’est beaucoup de tristesse. C’est pourquoi, ne pouvant pas venir lui-même, il m’a fait l’honneur de le représenter. Vous savez que vendredi et samedi, il y a des cérémonies similaires à Bonoua, à M’batto, à Daoukro, à Dabou, à Débrimou et à Sikensi. Il a souhaité que des représentations au plus haut niveau se fassent. Il a donc demandé à des vice-présidents de le représenter. J’ai eu cette chance qu’on m’ait envoyé chez moi. Donc, je suis à l’aise pour en parler. Ce qui est sûr, comme l’a dit le maire, c’est inimaginable, ce n’est pas pensable qu’une manifestation de protestation pacifique puisse se transformer en tuerie des jeunes gens. C’est ce qui est lamentable.



Vous qui avez connu la Côte d’Ivoire d’Houphouët-Boigny avec la paix, comment voyez-vous ce pays-là aujourd’hui ?

Il faut qu’on se reprenne. Quand Houphouët-Boigny disait que la paix, ce n’est pas un vain mot, mais un comportement, il disait vrai et la paix est un préalable à tout développement. Je pense que son digne successeur qui est le président Bédié, l’a bien compris. Je crois qu’il y a eu un coup d’Etat en 99, il n’y a pas une seule arme qui est sortie. Là quand même un coup d’Etat, il n’y a pas une seule arme qui est sortie. On n’a pas demandé à des gens de se dresser les uns contre les autres. Là, je crois qu’il faut qu’on revienne à cette situation de fraternité, de réconciliation, d’entente, sinon… Même une famille la plus petite possible, s’il n’y a pas d’entente, le groupe ne peut vivre ensemble. A fortiori, quand on est une famille élargie. Notre pays est un pays d’hospitalité. Nous avons chez nous, ici, tout le monde et nous vivons en bonne entente. Et donc, il n’y a pas de raison de monter les uns contre les autres, ça ne sert à rien. Parce que tôt ou tard, ça se retournera. Je crois que le président Bédié est très peiné et comme l’a dit le maire, plutôt que de donner du travail, ici, c’est la mort qu’on donne aux enfants. Alors, la Côte d’Ivoire n’a plus d’avenir. Si au lieu de former des enfants et leur donner du travail pour qu’ils surviennent à leurs besoins et pensent à l’avenir de ce pays, si c’est la mort qu’on leur garantit, il vaut mieux mettre une croix sur la Côte d’Ivoire. Il n’y a plus d’avenir.

Pensez-vous qu’on aurait pu éviter cette situation ?

Oui, on peut toujours éviter. Le président Houphouët nous a toujours enseignés qu’étant donné qu’à la fin de la guerre, on se met autour d’une table pour trouver une solution définitive, mais pourquoi ne pas le commencer au début ?

Quelle solution de sortie de crise préconisez-vous ?

Je crois qu’il y a des négociations qui sont entreprises. On va voir ce qui va sortir.

Et que conseillez-vous aux négociateurs ? Il y a des préalables ?

Si on se donne des lois, il faut les respecter, il n’y a pas deux voies ou trois. Si on se donne des lois, il faut les respecter. Ce qui fait que quand j’arrive à un feu, je m’arrête parce que c’est rouge, c’est parce que la loi m’interdit de passer. Donc, si moi je passe au rouge et qu’un autre passe au vert, vous voyez ce que ça fait ?

Pensez-vous que ce pays va s’en sortir un jour ?

Il n’y a pas de raison. Je crois qu’à un moment donné, comme on dit chez nous, on met un coussin et puis on dort. Donc à un moment donné, la réflexion nocturne va prendre sur la belligérance de la journée.

Entretien réalisé à Bonoua par DS
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