x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le lundi 1 février 2021 | AIP

Un programme pour encourager les acteurs non étatiques à une participation effective au développement local (Dossier)

San-Pedro, Des dirigeants d’organisations de la société civiles saluent les acquis du programme Leadership et initiative des acteurs non étatiques (LIANE) et se réjouissent de constater que grâce à ce dispositif, leurs différentes organisations sont en train de participer effectivement au développement local.

Le programme LIANE tire ses origines de l’Accord de Cotonou de juin 2000, relatif à la coopération entre l’Europe et les Etats de l’Afrique, du Caraïbe et du Pacifique (ACP). L’originalité de cet accord réside dans le fait qu’il reconnaît aux acteurs de la société civile la capacité de jouer un rôle prépondérant dans le développement des pays, si elles disposent des ressources nécessaires.

Un programme pour combler les multiples insuffisances des acteurs non étatiques ivoiriens

Une étude réalisée en Côte d’Ivoire, en 2010, a montré que plusieurs Organisations de la société civile (OSC) ivoiriennes (surtout celles qui ont été créées dans le contexte de la crise de 2002) avaient des difficultés. Elles ont de bons projets qu’elles n’arrivaient pas à exécuter faute de moyens matériels et financiers. Elles ne disposent pas également des compétentes techniques et humaines suffisantes pour mener à bien leurs activités. Cette étude a ressorti, entre autres faiblesses, le manque d’information pour capter les ressources disponibles, l’absence d’une lucarne (plateforme) crédible pour échanger avec les gouvernants.

Pour combler ces multiples insuffisances, la Côte d’Ivoire et l’Union Européenne ont mis en place le programme LIANE. Ce programme devait avant tout approfondir l’étude qui avait été réalisée en poursuivant l’identification des Acteurs non étatiques notamment, les ONG (Organisations non gouvernementales), les syndicats, les associations, les mutuelles, les fondations et les coopératives.

LIANE vise à consolider la démocratie, promouvoir la bonne gouvernance et faciliter le partenariat entre l’Etat et les organisations de la société civile et leur permettre d’avoir les ressources nécessaires pour jouer pleinement leur rôle d’acteur de développement. Cela passe par le renforcement de leurs capacités et le développement de leur leadership.

Financée par l’Union Européenne sur le 10e Fonds européen de développement (FED), la phase 1 du programme (LIANE 1, de 2012 à 2015) a permis d’identifier plus de 800 organisations au plan national. Plus de 500 dont 40% d’associations de jeunes ont pu bénéficier de renforcements de capacités assurés par des cabinets privés pendant cette période. Au total, 255 provenaient de la zone sud qui couvre 10 régions dont celle de San-Pedro.

Les formations portaient sur plusieurs thématiques notamment, la facilitation de l’accès à l’information, à la connaissance et aux ressources sur toutes les opportunités d’appuis techniques et financières et la contribution à des appuis à une meilleure connaissance et exploitation du cadre légal et règlementaire des OSC ainsi que son amélioration.

En plus des formations, les organisations de la société civile ont bénéficié de quelques appuis techniques et matériels.

Le président fondateur de l’ONG International Santé pour Tous (IST), par ailleurs président du conseil d’administration du Centre régional d’appui à la société civile du sud (CRASC- Sud), Seydou Camara, se réjouit des bénéfices des renforcements de capacités pour les ONG et associations surtout les plus petites. Grâce à ces formations qui leur ont permis d’acquérir les aptitudes pour le montage de projets, ces organisations ont pu proposer récemment plusieurs centaines de micro-initiatives à financer par l’Union Européenne.





Plusieurs projets de développement à l’actif du dispositif LIANE

Le programme LIANE a financé plusieurs projets des ONG et associations en lien avec ses objectifs notamment, la consolidation de la démocratie et promouvoir la bonne gouvernance.

Au niveau de la consolidation de la démocratie, des projets ont porté sur le suivi du processus électoral à travers la sensibilisation sur des élections apaisées et l’inscription sur la liste électorale et l’observation des scrutins, de 2015 à 2020, dans les différentes régions.

Les organisations ont aussi œuvré pour la bonne gouvernance dans plusieurs domaines notamment, la gouvernance financière, le foncier et l’agriculture, la sécurité, la justice et l’environnement.

Par exemple, des projets de sensibilisations sur la corruption et à la citoyenneté ont été exécutés par la convention de la société civile. Elle a bénéficié également d’un appui pour un suivi citoyen des projets financés par l’Union Européenne en Côte d’Ivoire dans le cadre du Contrat de désendettement développement (C2D). Dans ce cadre, la convention faisait des visites sur les chantiers pour vérifier l’effectivité des travaux.

Le suivi se faisait aussi au niveau de l’exécution des budgets des collectivités. Seydou Camara relève qu’à ce niveau, les ANE sont confrontés à des difficultés d’accès aux documents financiers des collectivités. Aujourd’hui, il y a des projets montés qui vont amener les collectivités à s’ouvrir à eux, a-t-il souligné.

Dans la région de San-Pedro, des ONG dont celles qui n’avaient jamais reçu de financement auparavant, ont bénéficié des fonds pour conduire différents projets. Il s’agit de la sensibilisation de proximité d’une cinquantaine de planteurs contre l’usage abusif des brulures et des pesticides et la promotion d’un bio-pesticide favorable à la réalisation de la culture intensive, la vulgarisation de la loi sur le foncier, des sensibilisations sur l’assainissement des quartiers urbains, la formation des populations et écoles sur la fabrication du savon liquide et sa distribution gratuite.

Il y avait, entre autres, la formation à 31 jeunes artisans mécaniciens et électriciens d’automobiles, maçons et constructeurs métalliques, suivi d’une remise de matériels de travail et un projet d’appui pour une intensification des activités de sensibilisation sur la COVID-19.

Des plateformes pour pérenniser les acquis

Dans sa première phase, le programme LIANE a permis aux organisations de fédérer en créant des réseaux de cadres d’échanges. Ces réseaux leur permettent d’échanger entre elles-mêmes et avec les autorités locales et nationales.

Les bénéficiaires du programme ont mis aussi en place un système de pérennisation dénommé Centre régional d’appui à la société civile (CRASC) pour maintenir les contacts entre les organisations et consolider les acquis.

A cet effet, la Côte d’Ivoire a été divisée en cinq zones (Sud, Centre, Ouest, Nord et Est) pour cinq CRASC. Le bureau du CRASC-Sud est basé à San-Pedro et couvre les dix régions du sud du pays y compris le district d’Abidjan.

Le CRASC est un cadre de mutualisation des actions des ONG, de partage de compétences et d’informations. Dans la phase 2 du programme (LIANE2), ils sont devenus les interlocuteurs directs de l’Union Européenne. Ils appuient l’unité de gestion de LIANE2 basée à Abidjan. Leur mission consiste à poursuivre le renforcement des capacités et l’identification des organisations de la société civile et suivre les projets financés par l’UE.

La deuxième phase (LIANE 2), un dispositif de capitalisation des acquis

L’objectif de LIANE 2 est de poursuivre les renforcements de capacités en termes de formation et de faire des appels à projets dans divers domaines notamment, le domaine de la gouvernance, du foncier, l’agriculture, la sécurité, le commerce, la cohésion sociale, la migration, le genre, la citoyenneté, la justice, l’environnement et la santé. Le livre choix est donné aux organisations de monter des projets en rapport avec ces thématiques. Les interventions se font dans un esprit de capitalisation des acquis du programme à travers les CRASC.

Dans le cadre de cette deuxième phase, plus de 354 propositions de projets ont été réceptionnés par l’unité de gestion. Quatre-vingt sept projets ont été déjà retenus. Ils seront financés à hauteur de 20 à 25 millions de francs CFA.

Par ailleurs, un appel aux micro-initiatives (financés à hauteur 2 et 5 millions de FCFA) a été aussi lancé, suite à l’octroi d’une enveloppe de 5 00 millions de francs CFA par l’Union Européenne aux OSC pour conduire des micro-projets devant contribuer au développement des régions.

A ce niveau, la région de San-Pedro bénéficie d’une trentaine de micro-projets.

(AIP)

nbf/fmo
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ