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Société Publié le mardi 16 février 2021 | AIP

Taboura Bessi (Lavandier au banco) : « Ces femmes ne lavent pas mieux que nous » (Encadré)

Abidjan- Taboura Bessi, chef des Fanico (Lavandiers) de la rivière du Banco, sur l’ancienne route (commune d’Adjamé), ne se sent pas inquiété par la présence des lavandières sur le terrain.

« Nous lavons mieux que ces femmes. A vu d’œil, on a l’impression que nous lavons dans de l’eau sale. Non, c’est de l’eau de ruissellement qui coule dans laquelle nous avons la possibilité de laver le linge à plusieurs reprises. Ce qui n’est pas le cas chez les femmes. Elles ne peuvent pas laver à plusieurs reprises parce que limitées à une portion de savon et une quantité d’eau », a laissé entendre, mardi 09 février 2021, M. Taboura lors d’un entretien avec l’AIP.

Perché sur une colline et entouré de linges asséchés, M. Taboura fait observer que des ménages ont recours à ces femmes, parce qu’ils estiment que le coût de leurs prestations est intéressant. Alors qu’ils oublient que l’eau, le savon et les cuvettes sont au compte du client.

« Nous acheminons le linge vers le banco. En plus du transport que nous déboursons, il faut encore payer le savon pour la lessive. C’est à partir de toutes ces dépenses que nous fixons les prix de nos prestations que d’aucuns pensent élevés », justifie Taboura Bessi, très détendu dans son sachet noir, respirant l’air frais de la forêt du banco.


Si le prix du linge est presque homologué chez les femmes, c'est-à-dire trois tee-shirts à 50 FCFA, les draps, les Jeans et les complets pagne à 100 FCFA, le Fanico du banco qui lavent sur des cailloux encerclés par un pneu, fixe son prix à la tête du client.

« Je fais les tee-shirts à 100 FCFA, parfois un habit à 50 FCFA et même souvent 25 FCFA. Les prix sont fixés en fonction du client », indiqué le lavandier malien, la cinquantaine révolue, qui vit de ce métier depuis sa présence en Côte d’Ivoire en 1997.

A la descente, M. Tamboura peut se tirer avec 5 000 à 10 000 FCFA quand la majorité des clients paient cash. Un gain journalier qui lui permet d’assurer le quotidien de sa famille et de réaliser des économies pour scolariser l’un ses enfants fréquentant au Mali.

Dans la rivière du banco, il n’y a pas que le linge. Voitures, sacs, tapis, matelas, tout y passe, y compris le bain des animaux domestiques.

La rivalité entre les lavandières se structure également autour des blanchisseries et pressings. Des personnes y accourent à cause de la qualité de la prestation.

« Nous avons le matériel adéquat pour assurer la propreté du linge », s’exclame Mlle Nadine Kouadio, gérante d’un pressing.

Blanchisseur au quartier Koweït, à Yopougon, Palet Simon signale que la présence des femmes sur le terrain n’empiète véritablement pas sur son activité.

« Les gens nous préfèrent aux femmes, parce que nous lavons à la main. Et non avec le lave-linge à bois qui ne tarde pas à faner les vêtements », justifie M. Palet.


Bsb/ask
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