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Politique Publié le jeudi 1 avril 2021 | APA

Poursuite à Abidjan du procès de l’ex-chef milicien Amadé Ouérémi

© APA Par DR
Poursuite à Abidjan du procès de l’ex-chef milicien Amadé Ouérémi
Le procès de l’ex-chef milicien, Amadé Ouérémi s’est poursuivi, jeudi, devant le Tribunal de première instance d’Abidjan où il a dit être lui-même victime de la crise postélectorale ivoirienne.

Poursuivi pour crimes de guerre commis en mars 2011 à Duékoué, dans l’extrême ouest ivoirien, pendant la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011, Amadé Ouérémi s’est prononcé sur le témoignage des victimes qui se sont succédées à la barre.

« Eux, ils témoignent en tant que victimes. Mais moi-aussi je suis une victime », a dit M. Ouérémi au juge après un entretien avec son avocat. A l’entame de l’audience de ce jour, l’accusé a demandé au juge de lui permettre de s’entretenir avec son conseil. Au terme de cette entrevue avec son client, Me Roseline Aka a fait savoir au Tribunal que l’accusé dit ne pas respirer la grande forme «aujourd’hui » .

« Il (Amadé) dit que depuis l’ouverture du procès, il a toujours dit au Tribunal qu’il agissait sous les ordres de certaines personnes au moment des faits. Mais, il dit ne pas comprendre pourquoi il est le seul qui est accablé par les témoins. Il souhaiterait que vous lui permettiez de citer des noms», a dit Me Aka.

A ce propos, M. Ouérémi a soutenu qu’au moment des faits, «j’étais avec les FRCI (Forces Républicaines de Côte d’Ivoire). J’étais un élément des FRCI et notre commandant était Coulibaly de Kouibly ».

« Rassurez-vous, nous veillons à ce que ce procès soit équitable. Laissez les témoins dire ce qu’ils pensent. Après vous allez vous défendre », a répondu le juge Charles Biny à l’accusé. Après ce bref échange entre l’accusé et le juge, plusieurs témoins à charge de ce procès ont successivement incriminé à la barre M. Ouérémi.

« Le 28 mars 2011, les soldats d’Amadé sont arrivés chez nous. Il était avec eux et était habillé en treillis avec une arme. Ils ont incendié la maison avec mon mari. Ils ont ensuite fusillé trois autres membres de la famille », a dit à la barre, Yvette Diaho, une victime collatérale du massacre de Duékoué.

Avant elle, Klaho Odette, un autre témoin qui a perdu sa main gauche après avoir reçu une balle des assaillants, a accusé Amadé Ouérémi et ses hommes d’être les responsables de ces atrocités de Duékoué en mars 2011 qui ont fait 817 morts en une journée.

« Amadé était parmi les hommes qui nous ont attaqué le 28 mars 2011. Ils avaient des Kalachnikovs et des armes lourdes... Il y avait beaucoup de corps dans les rues », a révélé Mme Klaho.

« Ce qu’elle dit est faux. Elle ne me connaît pas... Il y avait parmi eux dans la population, des libériens et des miliciens. Ce qu’elle dit est faux », a rétorqué M. Ouérémi.

Une vingtaine de charges ont été retenues contre Amadé Ouérémi dans ce procès où 82 témoins ont été annoncés.

Ex-chef de milice et ancien « seigneur » du Mont Péko (ouest ivoirien), Amadé Ouérémi qui était considéré comme un supplétif des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), a occupé pendant plusieurs années la forêt classée du Mont Péko dans l’ouest ivoirien. Il a été arrêté depuis mai 2013 par l’armée ivoirienne.

LB/ls/APA
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