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Politique Publié le mardi 3 février 2009 | Le Patriote

Les rendez-vous manqués d’une opération

Les fruits n’ont hélas pas tenu les promesses des fleurs. Et les lendemains qui chantaient, se sont très vite transformés en des lendemains incertains pour le processus de démantèlement des milices. En effet, l’espoir d’un désarmement des groupes d’auto-défense est né quelques jours après la signature de l’Accord politique de Ouaga. Plus précisément le samedi 19 mai 2007. A Guiglo, à l’ouest du pays. Sous un soleil de plomb ce jour-là, l’on a assisté à une cérémonie de démantèlement des milices basées dans cette partie du pays. La manifestation a été rehaussée par la présence du Chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. Pour l’occasion, tous les groupes d’auto-défense de l’ouest ont battu le rappel de leurs troupes. Maho Glofiéi Denis, président de la Force de résistance du grand ouest (FRGO) et de ses camarades à savoir, les responsables du Mouvement ivoirien de libération de l’Ouest de la Côte d’Ivoire (Miloci), du Front de libération du grand Ouest (FLGO), de l’Alliance des patriotes Wè (AP-Wê ), de l'Union patriotique pour la résistance du Grand Ouest (UPRGO) et de la Force spéciale LIMA, ont, devant les représentants de la communauté internationale, et des Forces impartiales ’’rendu les armes’’. C’est un total de 1027 armes qui ont été remises entre les mains de Gbagbo. Le reste fut un moment d’émotion. Le chef des miliciens, Maho Glofiéhi a, la main sur le cœur, prononcé un discours d’anthologie: morceaux choisis d’une déclaration qui a fait penser aux uns et aux autres que le démantèlement des milices : «Depuis la signature de l’Accord de paix de Ouagadougou, nous constatons que la raison pour laquelle nous avions pris les armes n’existe plus. Le Premier ministre, Soro Guillaume, dirige aujourd’hui un gouvernement composé de personnalités venues de toutes les tendances et principalement de ceux qui, hier, ont attaqué ce pays. Le Président Laurent Gbagbo est le patron de tous, en sa qualité de Chef de l’Etat et Président de la République de Côte d’Ivoire.
Dans ces conditions, le FRGO, que je dirige, n’a plus de raison d’être en armes. C’est pour toutes ces raisons, M. le Président de la République, devant la communauté nationale et internationale représentée à Guiglo, je vous remets, ce jour, samedi 19 mai 2007, toutes les armes qui sont détenues par mes mouvements. A partir de cet instant, tous ceux et toutes celles qui seront illégalement détenteurs d’armes à feu dans notre région, devront répondre devant la loi de la République de Côte d’Ivoire. Car le FRGO ne sera plus tenu responsable de leurs agissements.»
Cette déclaration faite par le président du FRGO, également 3ème adjoint au maire de la commune de Guiglo et président du collectif des chefs traditionnels du département bien avant le déclenchement de la rébellion armée le 19 septembre 2002, a été fortement applaudie par l’assemblée. Geste salué à sa juste valeur par Laurent Gbagbo et aussi par tous les observateurs de la scène politique ivoirienne. Dans la mesure où des armes ont été brûlées en présence du Président de la République. Malheureusement, l’opération de démantèlement des milices ne survivra pas à cette cérémonie. Toutes les initiatives qui ont suivi et qui avaient pour but d’amener les ‘’jeunes gens en armes’’ à les déposer ont échoué. Aussi bien à Abidjan qu’à l’intérieur du pays, les miliciens sont toujours en armes. Ils estiment ne pas être prêts pour les déposer. C’est dans ce contexte qu’intervient le chronogramme de démantèlement annoncé samedi dernier par le Centre de commandement intégré (CCI). Cette fois sera-t-elle la bonne?
Yves-M. ABIET
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