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Économie Publié le jeudi 26 février 2009 | L’Inter

Tout sur le rachat par l’Etat de la Versus Bank

. Pourquoi l’ancien DG, N’da Ametchi, a été rappelé. Comment les intrigues politiques veulent plomber la banque

Depuis quelque temps, la Versus Bank défraie la chronique. Articles insidieux de presse par ci, intrigues politiciennes par-là, qu’est-ce qui se passe au sein de cette banque au moment où l’Etat en prend le contrôle ? Après investigations auprès des instances financières de tutelle, il ressort de nos enquêtes qu’au commencement de la Versus Bank, il faut le préciser, il y a un homme : M. N’da Ametchi Jean-Claude, nouvellement nommé Directeur général alors qu’il avait été le 1er DG de cette banque. C’est ce jeune ivoirien, banquier de profession, qui lance l’idée de la Versus Bank en 2003. Son idée à lui. Et cette idée rencontre l’adhésion du « groupe l’Aiglon », holding financier de la puissante famille Kagnassi qui possède LCCI, Karité SA, Palm Afrique et Trituraf. La Versus Bank est lancée avec 30% du capital à l’initiateur et concepteur N’da Ametchi Jean-Claude, et 70% au « groupe l’Aiglon », de la famille Kagnassi. Très vite, la Versus Bank fait sensation dans les milieux bancaires et financiers nationaux. A la fin de l’exercice 2005 (2è exercice), la banque est classée 8è au classement de l’Association des professionnels des banques et établissements Financiers de Côte d’Ivoire (APBEF-CI), avec 4% de parts de marché, et pesant près de 100 milliards FCFA de total bilan. Cette percée était d’autant plus inimaginable que la Versus Bank n’a pas de maison mère comme la plupart des banques en place. En tenant compte de cette marge de progression, les experts s’attendaient à voir la Versus Bank atteindre le Top 3 des meilleurs banques en Côte d’Ivoire en moins de 3 ans, surtout qu’elle avait déjà construit deux grandes agences aux normes modernes et qu’elle a acquis 10 000 m2 en plein Plateau pour étendre ses activités. Début 2006, commencent les ennuis quand des rumeurs de faillite du « groupe l’Aiglon », actionnaire majoritaire à 70% de la banque, ont commencé à circuler. La Versus Bank va se retrouver touchée de plein fouet par le dépôt de bilan annoncé de son actionnaire majoritaire. Dans les milieux financiers où les nouvelles vont vite, c’est la grosse frayeur au niveau des clients de la banque qui vont commencer à retirer leurs avoirs. Pour sauver la situation de cette banque, l’une des rares sur la place à financer les PME, l’Etat décide d’entrer dans le capital. Refus de l’actionnaire majoritaire en grande difficulté financière qui, en interne, va mettre une pression terrible sur le DG pour que la Versus Bank renfloue ses activités, surtout la campagne cotonnière 2006. Le DG refuse de brader les avoirs de ses clients. Le 16 mai 2006, c’est le clash entre actionnaires. M. N’da Ametchi Jean-Claude, DG, est licencié par le « groupe l’Aiglon » alors qu’il détient 30% du capital. Il décide de ne pas se laisser faire et saisit le ministère de l’Economie, la BCEAO et la Commission Bancaire de l’UMOA sur les risques que courent les avoirs des clients. En août 2006, la Versus Bank est placée sous administration provisoire qui ne devait pas excéder 12 mois.

POURQUOI L’ETAT A RACHETE VERSUS ET RAPPELE LE DG

Le 21 août 2007, la faillite du « groupe l’Aiglon » est prononcée en Suisse. L’administration provisoire va donc se prolonger jusqu’au 31 décembre 2008 et va laisser la banque dans une situation désastreuse avec des comptes débiteurs vis-à-vis de la BCEAO et des autres banques de la place. Le rapport de la Commission Bancaire de l’UMOA est cinglant là-dessus. Tenant compte de la tendance à l’entrée en force dans les capitaux, ou carrément à la nationalisation des banques et établissements financiers sur le marché mondial après les débâcles de fin 2008 et début 2009, l’Etat de Côte d’Ivoire va s’approprier la Versus Bank. Et le 09 janvier 2009, l’ancien DG et concepteur de la banque, M. N’da Ametchi Jean-Claude, est rappelé à son poste par le ministère de l’Economie et des Finances, avec deux objectifs majeurs d’antan. A savoir, sauver les avoirs des Ivoiriens et permettre à la Versus de revenir jouer un rôle essentiel dans le cadre de la lutte contre la pauvreté par le financement des PME, et de l’initiative privée ivoirienne. Le retour de M. N’Da Ametchi, banquier à l’expertise reconnue, à la tête de « sa » banque sonne la renaissance de la Versus qu’on avait donnée pour morte. En moins de six semaines d’activités, c’est un flux énorme d’environ plusieurs dizaines de milliards FCFA que cette banque va gérer en mouvement. Le marché bancaire national redevient frileux face au retour du « petit poucet » très compétitif de 2004-2005. La confiance se réinstalle et les gros clients ont relancé leur action clientèle. Mais ce schéma de reprise effective d’activités tente d’être noircie par des tentatives de torpilles d’officines politiques tapies dans l’ombre. On a tenté de monter le Premier ministre Guillaume Soro Kigbafory contre cette banque au motif qu’il n’a pas été consulté, en tant que Premier ministre, de son appropriation par l’Etat, encore moins de son retour sur le marché bancaire avec M. N’da Ametchi Jean-Claude. Quand cette piste n’a pas marché, puisque le Premier ministre a été informé par son ministre de l’Economie, Charles Diby Koffi, c’est le DG qu’on a voulu salir à travers une insidieuse campagne de presse. Tantôt encore, c’est le ministre de l’Economie et des Finances, au PCA, M. Kouassi Oussou, ou au Conseil d’Administration auxquels on a tenté de s’en prendre. Qui le retour au-devant de la scène de la Versus Bank dérange-t-il ? Aujourd’hui, du côté du ministère des Finances, on souhaite que la politique politicienne se tienne loin de cette banque pour lui permettre d’exécuter ses deux grandes missions. L’Etat en a besoin grandement et les opérateurs économiques aussi. Il faut rendre hommage à la vision techniquement objective du Président de la République, du Premier ministre et son gouvernement pour avoir choisi de remettre en selle, non seulement l’homme de la situation, M. N’da Ametchi, à savoir celui qui connaît mieux cette banque, mais aussi d’accepter que l’Etat prenne les pleines commandes de la Versus Bank à l’instar de ce qui se fait au niveau planétaire avec la crise financière internationale. Par le rachat de la Versus Bank, l’Etat met entre les mains des opérateurs économiques sans distinction aucune, du secteur formel et informel, un outil de développement. Il faut le juger aux résultats.

mercredi 25 février 2009 par JMK AHOUSSOU
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