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Économie Publié le vendredi 13 mars 2009 | Nord-Sud

Entretien des infrastructures routières : 340 jeunes pour réduire les coûts

Le programme de Haute intensité de main d’œuvre, institué par l’Etat utilise les services des jeunes pour réparer le réseau routier. Ce projet peu coûteux permet de lutter contre la pauvreté en milieu rural.

Assouba, village situé à 5 kilomètres d’Aboisso en provenance de Bonoua. Arthur Blassa, 22 ans débroussaille avec une machette les herbes qui jonchent la route. Sous l’ardent soleil, ce mercredi, il nettoie en compagnie de dix-neuf autres camarades les bordures de la voie. « Nous travaillons depuis deux mois ici. Sur cette portion, nous sommes au nombre de 60 jeunes repartis en trois groupes de 20 personnes. On perçoit 2.000 Fcfa par jour comme rémunération. A la fin du mois, chacun touche 75.000 Fcfa. Cette somme me permet de couvrir mes besoins », confie-t-il. Arthur est sorti du cursus scolaire en classe de 3ème faute de moyens financiers. Mais l’argent qu’il gagne sur le chantier lui permet de suivre des cours du soir. Selon lui, une partie de sa rémunération est destinée au financement de son permis de conduire. « J’épargne 40.000 Fcfa chaque mois. J’envisage de passer mon permis de conduire afin d’obtenir un mieux-être. Cette activité est salutaire puis qu’elle nous permet de nous assumer », ajoute-t-il. Un peu plus loin, Ehoussou Chantal repousse loin de la chaussée à l’aide d’un râteau le sable. Le visage trempé de sueur, elle s’active à la tâche pour rendre propre la chaussée. «C’est exaltant de travailler. On arrive à vivre de ce boulot pour nourrir nos familles. Je mets de côté un peu d’argent pour entreprendre un plus tard une activité commerciale. Nous sommes organisés en trois groupes pour nettoyer les bordures de la route. Et le travail commence à 7 heures pour prendre fin à 14 heures », précise cette jeune maman.


75.000 Fcfa comme salaire

Comme Arthur et Chantal, ce sont 340 jeunes qui sont formés aux techniques d’entretien des routes dans le cadre du projet Haute intensité de main d’œuvre (Himo). Une mission conduite hier par le ministère des Infrastructures économiques qui pilote le projet a permis de s’imprégner de la réalité. Ainsi, la piste qui relie Aboisso et Bokoffi distante de 8 Km a été réhabilitée. Jacques Kignunky, formateur du programme, qui bénéfice de l’appui technique de l’Agence de gestion des routes (Ageroute), explique les caractéristiques de l’ouvrage. « Au début il y avait plus de 600 personnes comme main d’œuvre. Mais à la longue on a retenu 340 personnes pour conduire les travaux entièrement exécutés manuellement. Ce qui est important, c’est que sur cette population, on a 75% de femmes dont le rendement est indéniable. La réhabilitation de cette piste longue de 1,7 km dure 3 mois. Mais nous avons bouclé le chantier en 10 jours avec un coût qui varie entre 6 millions Fcfa et 8 millions Fcfa nettement moins couteux, comparativement à l’usage de machines. Le projet a permis de mettre en place une expertise à moindre coût », soutient le formateur. Ainsi, le programme Himo bénéficie de l’appui financier de la Banque mondiale dans le cadre du projet d’assistance post-conflit en Côte d’Ivoire. Patrick Achi, ministre des Infrastructures économiques indique que la mise en place du projet répond à la volonté du gouvernement de renforcer les capacités en matière de gestion des routes. « Ce sont une quinzaine de conseils généraux qui sont concernés. L’opération devra se dupliquer sur l’ensemble du territoire. L’assainissement routier est une équation à résoudre. Nous devons trouver les moyens pour entretenir nos routes. Le recours aux méthodes manuelles permet non seulement d’offrir un emploi aux jeunes mais aussi de réduire les coûts liés à l’entretien des routes », assure-t-il. L’initiative privée pour l’entretien des routes, argumente Patrick Achi, doit permettre d’assurer la pérennité de cet ouvrage. Ce cri de cœur n’est pas tombé dans des oreilles de sourds. Madani Tall, directeur des opérations de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire rassure du soutien de l’institution mondiale. « C’est un projet porteur d’espoir. Il ne sert à rien de donner espoir à la jeunesse et s’arrêter en chemin. Dans le cadre de notre appui constant pour la relance des activités post conflit, nous allons apporter notre soutien », explique-t-il. Pour Mme Maurizia Tovo, chargée du projet d’assistance post-conflit en direction de la Côte d’Ivoire, la continuité du programme Himo s’inscrit dans l’agenda de sa mission.

OM, envoyé spécial à Aboisso
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