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Politique Publié le vendredi 3 avril 2009 | Notre Voie

A tout vent : Tolérance zéro sur "le Félicia"

19 morts, 139 blessés. Le bilan est lourd et inacceptable. En se rendant le dimanche 29 mars 2009 au stade Félix Houphouet-Boigny, pour suivre la confrontation Côte d’Ivoire-Malawi, comptant pour les éliminatoires de la CAN/Mondial 2010, les milliers de fanatiques du ballon rond pensaient : fête et réjouissance. Aucun d’entre eux n’avait en tête qu’il allait, certainement, à la rencontre du malheur…de la mort. Tous vibraient à l’idée de retrouver «le capitaine courage et génie» Didier Drogba ainsi que ses talentueux compagnons des Eléphants. Certes, ils ont été bien servis par une belle prestation des pachydermes, couronnée par 5 buts filés à l’adversaire sans en encaisser aucun. Mais le malheur était au rendez-vous. Aux portes du stade. Certains supporters qui voulaient suivre, eux aussi, «la grand-messe» offerte par les Eléphants aux Ivoiriens sont morts piétinés. D’autres, veinards, ont été blessés.

«Mon fils est mort à cause de ballon (football, ndlr)», soutenait, lundi dernier, une mère inconsolable qui venait d’identifier à Ivosep-Treichville (Abidjan), le corps sans vie de son garçon. Les propos de cette mère éplorée, le chagrin qui étreint d’autres dizaines de familles et la vague d’indignation que le drame du «Félicia» suscite dans l’opinion publique démontrent à quel point le peuple attend beaucoup du gouvernement dans la gestion de cette affaire. Gestion du triomphe de la vérité, gestion sociale.

Le Premier ministre, Guillaume Soro, se trouve face à son premier défi social. Ici, les actes sont plus éloquents que les déclarations. Au terme du conseil de gouvernement tenu, le mardi 31 mars, à la Primature, M. Soro a confié à la presse que «le gouvernement a pris la décision de mettre en place un comité technique qui va se charger de faire l’audit sécuritaire du stade Félix Houphouet-Boigny, l’audit sur le système de billetterie, et d’apprécier tous les autres éléments techniques qui ont pu contribuer, d’une manière ou d’une autre, à la survenue de ces événements tragiques».

Il a ajouté, par ailleurs, qu’il irait voir le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, pour parler avec lui «des conditions de la mise en place d’une commission d’enquête qui va se charger de regarder, d’analyser et d’apprécier toutes les défaillances qui ont pu conduire à de tels événements tragiques».

L’Etat a pris en charge les soins des blessés ainsi que l’inhumation dans la dignité des disparus. Une enquête conduite conjointement par les procureurs Raymond Tchimou (civil) et Ange Kessi (militaire) est déjà ouverte.

Les actes qui suivent progressivement les propos des gouvernants doivent aboutir à des sanctions.

Sur ce drame survenu au stade Houphouët-Boigny, rien ne sera toléré. Si personne n’a osé démissionner (au nom de l’éthique et de la dignité), ministres de tutelle ou responsables à divers niveaux, personne ne devra échapper à la rigueur de la loi, lorsque les conclusions de l’enquête seront rendues et la responsabilité des uns et des autres clairement définie. Ce d’autant que de nombreux témoins du drame ont, unanimement, indexé des agents de corps de métier impliqués dans des pratiques abjectes telle que la corruption autour du stade, dimanche dernier. Des tickets étaient vendus sans stickers ni numéros identificateurs, ou ils étaient revendus par une filière aux allures mafieuses lorsqu’ils étaient authentiques. La sécurité, quant à elle, avait foutu le camp tant les personnes en charge de ce secteur étaient préoccupées à s’en mettre plein les poches.

«Il y a des gens qui, à propos de certains problèmes, font preuve d’une grande tolérance. C’est souvent parce qu’ils s’en foutent». Cette citation de l’écrivain et humoriste américain Samuel Langhorne Clemens connu sous le pseudonyme de Mark Twain (né en 1835- mort en 1910), ne doit pas être conjuguée au présent, dans le cas du drame du Stade Houphouet-Boigny. Parce qu’il ne faut surtout pas se foutre des victimes innocentes de «la bêtise humaine» survenue dimanche dernier. Heureusement que le chef de l’Etat conduit la colère de la Nation face à ce malheur.

Après l’hommage de la Nation qui n’était pas un «poisson d’avril», du mercredi 1er avril, place maintenant aux sanctions de la Nation.

Par Didier Depry: didierdepri@yahoo.fr
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