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Politique Publié le lundi 6 avril 2009 | Nord-Sud

Gbagbo lance des flèches: "Tous les problèmes ne se règlent pas par la force"

Le président de la République a posé samedi la première pierre du nouveau Centre hospitalier régional de Gagnoa (Centre-Ouest, à 300 Km d’Abidjan). Cet hôpital (superficie de 3 ha, dont 6.700 m2 de terrain bâti) dont les travaux vont durer un an, coûtera 5 milliards de Fcfa, entièrement financé par la République populaire de Chine. Laurent Gbagbo en a profité pour régler certains comptes. Nous vous proposons des extraits de son discours.

«Les Chinois sont ceux avec qui nous coopérons sans que nous ayons des exigences politiques. Aujourd’hui, dans les journaux du monde entier, les gens disent que la Chine va à l’assaut de l’Afrique. Mais, je dis que c’est l’Afrique qui attend les Chinois. Ce sont les Africains qui attendent les Chinois. Parce qu’avec eux, nous n’avons pas les conditionnalités que nous rencontrons ailleurs.
En effet, l’on ne nous demande pas par exemple, combien de prisonniers nous avons. Monsieur l’ambassadeur de Chine, je vous remercie et je remercie votre pays pour cela. Parce qu’avec vous, les Africains ne se sentent pas humiliés. Les « Malinké » disent que la mort vaut mieux que la honte, l’humiliation. Quand nous, Africains, nous allons négocier des projets et qu’en face, l’on nous pose des milliers et des milliers de conditions, ceux qui sont en face ne savent pas qu’ils nous humilient. C’est une situation qui exaspère certains d’entre nous... Quand un homme sait qu’il ne peut être humilié, il est soulagé, plus que tous les milliards qu’on pourra lui donner…Les Africains se rendent nombreux en Asie et particulièrement en Chine, parce que là-bas, ils ne se sentent pas humiliés…Je voulais traduire le point de vue d’un chef d’Etat qui a écouté les autres et notamment tous ceux qui sont plus anciens que lui ; qui a entendu certains gémir, pour ce qu’ils considèrent comme des actes d’humiliation. Si l’on ne nous humilie pas, nous allons coopérer tranquillement. Mais, si on nous humilie, nous allons aller vers ceux qui ne le font pas et qui nous respectent.

Monsieur l’ambassadeur, que votre pays continue de travailler avec nous, comme il le fait actuellement. C’est-à-dire sur la base du respect réciproque et vous serez encore plus grand en Afrique que vous ne l’êtes actuellement.
Je vous ai dit la dernière fois, que je me réjouis, qu’en Chine même, l’atmosphère était à la détente. Parce qu’à un moment donné, les gens ont fait comme s’ils venaient de découvrir le Tibet. Parce qu’il y avait les Jeux olympiques à Pékin. Le Tibet existe en Chine depuis toujours. Nous l’avons appris quand nous étions encore à l’école. Maintenant que les Jeux olympiques sont achevés, on a le sentiment que le Tibet n’existe plus. Mais, ce sont les Chinois, eux-mêmes qui règlent leurs problèmes. Ils continuent de les régler et ils le feront encore demain. Donc, la diplomatie de provocation et d’humiliation n’est pas bonne. Aujourd’hui, je me réjouis du fait que les dirigeants de Taïwan cherchent à négocier. Ils sont plus proches de la négociation que ceux qui étaient là, hier…

Je me réjouis aussi du fait que nous ayons aux Etats-Unis, un nouveau chef d’Etat, non pas parce qu’il est Noir, même si c’est une révolution en soi, mais, qui a l’air de mieux discuter que ceux qui étaient là avant. Cela est une bonne chose.

Il faut que les gens se parlent. Il faut qu’ils discutent, qu’ils négocient. On doit pouvoir discuter et négocier en toutes circonstances. J’ai bon espoir que nous rentrons dans une période plus détendue. J’ai été particulièrement sensible au discours du président Obama sur le monde entier, par rapport à la Chine. Son ministre des Affaires étrangères a fait son premier voyage en Asie, et particulièrement en Chine. Je considère cela comme un bon signe. Parce qu’en diplomatie, ce sont les signes qui comptent.

Je me réjouis aussi de l’attitude du président américain par rapport à l’Iran. A quoi cela sert-il de vouloir faire une guerre contre l’Iran ? Pourquoi débarquer chez des gens qui possèdent déjà l’instrument nucléaire ? Tous les problèmes ne se règlent pas par la force ! Ce qui fait qu’un homme a peur d’un autre homme, c’est la mort. Mais, si quelqu’un n’a pas peur de la mort, on ne peut rien lui faire !

Je crois que beaucoup de dirigeants de pays puissants n’ont pas encore compris cette dimension psychologique des peuples du tiers-monde. Qu’est-ce que vous pouvez faire d’un peuple qui n’a pas peur de la mort ?
Je suis heureux qu’au niveau de la topographie, cet hôpital se situe à Babré (Ndlr : un quartier de la Commune). Je suis né à Babré. J’ai grandi ici. Je suis donc chez moi, au village».

Source Présidence
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