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Société Publié le mardi 5 mai 2009 | Le Nouveau Réveil

Journée internationale de la liberté de la presse : Le faux combat de la justice ivoirienne

“Il n'existe pas de loi dépénalisant le délit de presse" a martelé le procureur Diakité, substitut du procureur de la République près le tribunal d'Abidjan Plateau. C'était hier, au cours d'une conférence-débat articulé autour des thèmes "La sécurité des acteurs et observateurs en période électorale et post-électorale dans les pays francophones" et "La responsabilité du journaliste dans l'exercice de la liberté de la presse". Et d'ajouter pour montrer la détermination du parquet ivoirien à dénier à tout journaliste son statut professionnel qui le préserve de tout emprisonnement lié à l'exercice de son métier : "nous, au parquet, nous avons une définition claire à nous, concernant le terme de journaliste professionnel". Se referant à l'affaire Gnamantêh, journaliste à "Le Nouveau Réveil" poursuivi récemment pour offense au chef de l'Etat, le procureur rejette ipso facto la loi de décembre 2004 qui dépénalise le délit de presse. C'est pourquoi, il a fait emprisonner le journaliste Gnamantêh avant que le procès n'ait lieu, faisant fi de la présomption d'innocence. Pour étayer son propos, il s'est référé aux articles 175 et 174, du code pénal, qui évoquent la peine d'emprisonnement du journaliste. En clair, le procureur informe les hommes de média que même si le chef de l'Etat se refuse à mettre les journalistes en prison, le parquet n'est pas tenu de le suivre. En tout cas, c'est ce que nous laissent croire ses nombreux procès contre les journalistes dans l'exercice de leur fonction. Ainsi, la liberté de la presse devient un leurre sous nos tropiques et surtout en Côte d'Ivoire. Depuis 1999, les violations répétées de la liberté de la presse ont fini de décrire l'univers dans lequel fonctionnent les médias en Côte d'Ivoire. Des confrères sont interdits d'accès à des lieux de reportage. Nous en avons pour preuve de nombreux exemples dont ceux de Norbert Navaro de Rfi, violenté aux portes du palais au Plateau, Djè KM de "Le Nouveau Réveil" refoulé également au palais, d'autres passés à tabac quant ceux-ci ne sont pas froidement abattus comme ce fut le cas du confrère de Rfi Jean Hélène assassiné le 22 octobre 2003 au Plateau, devant les locaux de la Sûreté, par le policier Dago Sery. Un an plus tard, les rédactions supposées proches de l'opposition, volaient en éclat sous la furia des jeunes dits "patriotes"…ou était la procure et qu'a-t-elle fait en ces moments précis pour sécuriser et protéger le droit fondamental du journaliste ? L'affaire Kieffer, du nom du journaliste franco-canadien mystérieusement disparu en Côte d'Ivoire alors qu'il enquêtait sur la filière café cacao, est en suspens. Car, 5 ans après, son corps n'a toujours pas été trouvé. Dans cette affaire, la justice ivoirienne semble indifférente, accusant du reste Kieffer, d'être un personnage indélicat dans les milieux français à Abidjan. Voici autant d'exemples qui devraient interpeller le procureur pour se montrer efficace dans l'exercice de ses fonctions plutôt que de s'acharner contre les journalistes.

Jean Prisca
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