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Politique Publié le mercredi 6 mai 2009 | Le Nouveau Réveil

Incident au meeting d`Assuefry vendredi, Accusé par Tah Thomas, le ministre Adjoumani réagit : “Seul Dieu jugera”

Monsieur le ministre, nous avons parcouru la presse. Il ressort que le député Kobenan Tah Thomas qui a été hué à Assuéfry pendant son allocution vous accuse d'être l'instigateur de tout. Quelle est votre réaction ?

Vous savez, Houphouët Boigny a dit que l'homme a trois juges. Il y a d'abord sa conscience, le peuple ensuite et enfin Dieu. Ce que je dis est sous la couverture de Dieu. Dans le cadre de la visite du président Bédié, tous les délégués ont décidé que je sois le coordonnateur. A ce titre, nous avons mandaté le député Tah Thomas de présenter un budget pour l'ensemble des départements. Mais grande a été notre surprise de constater que Tah Thomas a décidé de nager seul. Il est allé contre les décisions prises. Il a envoyé des messages aux différents secrétaires de section pour dire si le président Bédié ne va pas à Assuéfry et à Transua comme arrêté, qu'ils ne viennent pas en retour à Tanda au meeting. J'ai reçu la visite de ces secrétaires de section, ils m'ont fait savoir qu'ils ne peuvent pas accepter ce que dit leur délégué. Parce que leur président, c'est Henri Konan Bédié. Ils ont plutôt dit qu'ils préfèrent venir à Tanda pour éviter le déplacement au président compte tenu de l'état de la route et du blocus qu'ils ont établi entre Assuéfry et Transua.


Quelle est la nature de ce blocus ?

Il y a eu le problème du département. Les populations d'Assuefry ne sont pas contentes de la décision prise par le président Gbagbo d'ériger Transua comme chef-lieu de préfecture. Avant qu'on installe le préfet, les populations d'Assuefry ont fait tomber des arbres pour barrer la route.


Cela date de quand ?

Il y a à peu près un mois de cela. Le préfet qui partait pour la prise de fonction a été obligé de rebrousser chemin pour faire le détour en passant par Tankessé avant d'arriver à Transua. C'est dire que le problème ne date pas d'aujourd'hui.


L'obstruction de la voie, selon vous, n'a rien à voir donc avec l'arrivée du président Bédié ?

Cela n'a rien à voir. Puisque les arbres ont été coupés un mois avant. Et puis, les populations sont venues à Tanda. Il y avait des chefs de village, des secrétaires de section. Ils ont dressé un réquisitoire contre leur délégué. Devant le président Bédié et le Secrétaire général du PDCI, les cadres et les secrétaires de section ont fait savoir qu'ils ne voient pas leur délégué. Et que c'est au téléphone que la délégation se gère.


Le député Tah Thomas vous accuse d'avoir fait barrer la voie par un tronc d'arbre et d'avoir organisé les populations pour le huer, votre réaction ?

Dieu est le suprême. Si c'est moi qui ai fait huer Tah Thomas, Dieu me jugera. Il faut retenir que bien avant que le président n'aille à Assuefry, il a été lui-même séquestré dans la cour du chef de village pendant deux heures. Tah Thomas a des ennuis avec ses populations. Qu'il ne cherche pas un bouc émissaire. Je n'ai rien à voir avec ses déboires.


Selon vous, que reprochent les populations d'Assuefry au député Tah Thomas ?

Au regard de ce qui a été dit devant le président Bédié, c'est le problème de préfecture. Ils reprochent à leur député de ne les avoir pas soutenus dans la prise de cette décision. Ils ne l'ont pas vu au moment où ils avaient des difficultés. Ensuite, ils ont dit au président que Tah Thomas est allé les convaincre d'appartenir au nouveau chef-lieu de département. Dans leur entendement donc, Tah Thomas les a trahis. Et puis, j'étais à Amanvi quand le président partait à Assuéfry. Comment je peux alors manigancer contre un délégué qui, je suppose, à la main mise sur sa population ?


Quelle est aujourd'hui la nature de vos relations ?

Je suis président du Conseil général. Au moment des élections primaires, Tah Thomas était le directeur de campagne d'un des candidats. On était opposé mais après, on s'est entendu. Quand j'ai été nommé ministre, Dieu seul sait ce que lui et moi avons fait ensemble. Tout le problème est parti de l'érection de Transua en département. Le problème de Transua-Assuefry a toujours été posé. Ils ont des griefs les uns contre les autres. Les populations d'Assuéfry ont dit devant le président Bédié à Tanda que le député Tah Thomas mérite ce sort parce que, selon eux, il les a trahis. Ils ont réitéré cela quand Guikahué était à Assuéfry. Les populations ont clairement dit qu'elles veulent accueillir le président Bédié, mais pas en présence de leur député en qui elles ne se reconnaissent plus. Au-delà de tout, c'est Dieu qui va nous juger. Et puis, c'est faire preuve de ridicule que de dire qu'Adjoumani qui est à Tanda vient manipuler les populations d'Assuéfry. Le dire est politiquement grave pour lui. Je n'ai aucun mépris pour Tah Thomas au point d'engager une lutte farouche contre lui. S'il dit que je suis à l'origine des huées dont il a été victime, seul Dieu nous jugera.


Pensez-vous qu'on veut vous déstabiliser vis-à-vis de vos rapports avec le président Bédié ?

Le souci de Tah Thomas, c'est peut-être de me déstabiliser devant le président Bédié. Puisqu'il raconte que je me fais passer pour l'héritier du président Bédié. Mais, il oublie que c'est Dieu qui désigne les héritiers. J'ai joué mon rôle en étant un défenseur farouche de la politique du président Bédié quand il était en exil et quand il est revenu. Je continue à me battre pour cela. Si c'est cela Tah Thomas appelle me faire passer pour l'héritier du président Bédié, je le lui concède. Mais qu'il ne cherche pas à me mêler de ses problèmes. Tout homme aspire à son bien-être. Personne ne peut m'ébranler, aller contre ma volonté de servir le président Bédié. Mon souci, c'est de m'engager pour la victoire du président Bédié. Je suis trop petit pour penser à sa succession. Je ne suis pas candidat à l'héritage du président Bédié, je suis plutôt candidat parmi les guerriers qui défendent le président Bédié jusqu'à la victoire. Je ne suis pour rien dans ce qui arrive à Tah Thomas. Le chef du village d'Assuéfry est lui-même venu dénoncer ses pratiques. Dire que je suis à la base de ses malheurs revient à dire que je manipule les chefs. Or, nous autres sommes trop petits pour manipuler les chefs. Faire croire cela, c'est une insulte qu'il fait aux chefs et aux populations. Et c'est très grave.

Entretien réalisé par Eddy Péhé et Paul Koffi
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