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Politique Publié le vendredi 26 juin 2009 | Nord-Sud

Kourouma Amidou (Vice-président du thé club N 1 : “Gbagbo est mal renseigné sur les grins”

•Depuis quand les thé-clubs sont apparus dans la capitale du Denguélé ?

On peut situer leur début d'organisation vers la fin des années 1970. En vacances, les jeunes se retrouvaient autour d'un jeune malien vendeur de thé. On y discutait de tout. C'était un endroit de retrouvailles pour la jeunesse. C'est là que l'organisation de la jeunesse a fait ses premiers pas. Et progressivement un jeune odiennéka a pris le relais quand le malien est rentré. Et l'engouement que les jeunes avaient de se retrouver dans cet endroit a incité à formaliser le thé-club. C'est ainsi que dans les années 90 on a formalisé le grin, avec des textes et règlements intérieur. Mieux, on a valorisé le volet économique de la chose en créant un magasin de vente de produits cosmétiques qui donnait des sous au thé club. Mais, ce magasin n'a pas résisté à la crise militaro-politique de 2002.


•Qui sont ceux qui fréquentent les grins ?

Les grins regroupent presque toutes les forces vives de la ville. Tous les cadres sont membres ou du thé club 1 ou du téh club 2. Mamadou Koulibaly, actuel président de l'assemblée Nationale, de passage ici, ne s'est-il pas déclaré membre de notre thé club ? Les thé-clubs prennent une part très importante dans les débats de développement de la région en général. Ils défendent particulièrement les intérêts de la ville d'Odienné.


•Votre regroupement à ces endroits n'est-il pas un signe de l'ampleur du chômage ?

Effectivement c'est cette image négative qu'on se fait quand on ne nous approche pas. On pense à des désœuvrés. Mais, dans les thé-clubs d'Odienné, il n'y a pas de chômeur. Tous ceux que vous voyez dans ici ont une activité. Moi par exemple, je suis le premier adjoint au maire. Mais, j'appartiens au thé club 1. Si vous trouvez toujours des gens dans ces endroits cela s'explique simplement par le fait que chacun s'y retrouve après son temps de travail. C'est une rotation. Quand vous avez un temps de repos, vous le passez au thé club. Vous remarquerez que ce sont les soirs autour de 16 heures, et surtout les nuits que le grin s'anime le plus. Il y a encore plus d'engouement les samedi et dimanche, et les jours non-ouvrables. Le grin est même un lieu où les chômeurs peuvent trouver quelque travail. En fréquentant les thé-clubs d'ici, vous avez plus de chance de rencontrer quelqu'un de suffisamment puissant pour vous trouver un emploi.



•Cette boisson d'origine sahélienne ne vient-elle pas modifier le comportement de la jeunesse ivoirienne ?

Il ne faut pas voir dans le thé cette connotation péjorative de boisson contenant de la drogue. Le thé n'est pas une drogue. Je suis d'accord que le thé est de plus en plus prisé dans notre pays mais je ne crois pas que cela puisse être mauvais pour notre jeunesse.


•Ailleurs il a été prouvé que ce sont surtout les chômeurs qui flânent dans les grins.

Je pense qu'il faut recentrer le débat. Ce ne sont pas les grins qui sont à l'origine du chômage. Nous avons un problème d'emploi dans notre pays. Il faut chercher à trouver du travail à la jeunesse plutôt que de se réfugier derrière une telle considération. Heureusement le chef de l'Etat a annoncé de très bonnes mesures pour mettre la jeunesse au travail. Je peux comprendre qu'on dise que le chômage a favorisé la prolifération des thé club. Mais, pas le contraire.

T.B.O
Correspondant régional
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