x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mercredi 22 juillet 2009 | Notre Voie

Polémique: L’Afrique et ses opposants

Mohamed Ould Abdel Aziz est donc le nouveau président de la Mauritanie. Le général putschiste conspué dans la rue par un front anti-putsch, à la suite du coup d’Etat d’août 2008, a désormais acquis sa légitimité dans les urnes. Au grand dam d’une opposition dont les protestations sont rendues inaudibles par le satisfecit général des observateurs tant nationaux qu’internationaux.
Quelques semaines avant le vote, un Mauritanien intervenant sur une radio étrangère, affirmait avec force conviction que Mohamed Ould Abdel Aziz n’aurait aucune peine à battre ses adversaires puisque, selon lui, toute la technologie électorale était mise en branle pour consacrer sa victoire. Evidemment, on pourrait dire que les résultats lui donnent raison. Mais en même temps, on serait tenté de se demander pourquoi les fraudes dites massives n’ont pas été également détectées par les observateurs. Au fond, n’est-ce pas trop facile de crier à la fraude quand on n’a pas été capable de mobiliser la population ? Et puis, quelle est cette opposition qui est incapable de s’unir pour aller au combat et qui se retrouve seulement après la défaite ?

La communauté internationale, les analystes, les spécialistes autoproclamés de questions africaines, toutes ces bonnes gens qui nourrissent d’illusions certains opposants politiques devraient en tirer des leçons. Certes les populations ont souvent des griefs contre leurs dirigeants, mais on se trompe trop souvent en en déduisant que certains opposants constituent la solution de rechange. Car, pour être préféré à quelqu’un, il faut être capable de proposer mieux. Ce qui n’est pas toujours le cas.
L’exemple nous est venu de la France il y a deux ans. On savait bien que les Français avaient vomi la politique de la Droite. Mais en face, qu’y avait-il ? Ni personnalité de poigne ni programme solide. Conséquence, la Droite s’est maintenue au pouvoir.
En Afrique, beaucoup d’opposants entretiennent malheureusement encore l’illusion qu’il suffit d’avoir des relations privilégiées avec quelques dirigeants occidentaux pour être automatiquement les préférés du peuple. Il suffit qu’un Sarkozy déclare qu’il a pour ami tel opposant pour que ce dernier se prenne déjà la tête.

L’erreur, c’est aussi de croire que ceux qui s’expriment sur les radios et les télévisions étrangères sont les meilleurs.
On a tous été ahuri d’entendre un soi-disant opposant gabonais s’égosiller sur France 24 dès l’annonce de la mort du président Omar Bongo Ondimba. Un Monsieur dont personne au Gabon n’avait jamais entendu parler s’est permis de demander, en direct sur France 24, un rendez-vous à Nicolas Sarkozy et d’annoncer son arrivée imminente à Libreville pour défendre les intérêts du peuple gabonais. Maintenant que les candidatures sont ouvertes, nul ne sait où il se trouve. Mais cela montre aussi la légèreté avec laquelle certains médias occidentaux traitent l’Afrique.
Bientôt, ce sera la présidentielle en Côte d’Ivoire. Les opposants, forts de leurs soutiens extérieurs, donnent le sentiment d’être assurés de tout gagner. Quand bien même ils vont en rangs dispersés. Et au soir du 29 novembre, ils se retrouveront tous pour dénoncer la fraude. Comme en Mauritanie. Sauf qu’en Côte d’Ivoire, la machine électorale est entre les mains de l’opposition.


Augustin Kouyo augustinkouyo@yahoo.fr
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ