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Politique Publié le mercredi 5 août 2009 | Le Quotidien d’Abidjan

Alliance Politique/ A 4 mois des élections - Le RHDP victime des appétits

L’élection présidentielle en Côte d’Ivoire est prévue pour le 29 novembre prochain. Mais à quatre mois du scrutin, le RDHP est loin d’avoir une vision commune.

Œuvrer ensemble pour arracher le pouvoir d’Etat à Laurent Gbagbo. C’est l’une des motivations principales qui ont prévalu à la création du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et pour la paix (RHDP), le 18 mai 2005. Si, dès les premières heures, Henri Konan Bédié du PDCI, Alassane Ouattara du RDR, Mabri Toikeusse de l’Udpci et Anaky Kobena du MFA ont tenté tant bien que mal de donner des gages de bonne foi, le temps a fini par donner raison à ceux qui ne vendaient pas chère la peau du pacte scellé à Paris. Passée l’euphorie des premiers moments, la realpolitik a eu raison des professions de foi. Le RHDP n’est plus qu’une alliance de fait. La réalité du terrain politique a mis a nu les vraies ambitions des uns et des autres. Et petit à petit, les engagements pris à Paris ne sont plus loin d’être des vœux pieux. Les vieilles rengaines ont la peau dure. Les dissensions internes ont donc repris le
pas sur la lutte commune. Si bien que ce qui était qualifié dès les premiers jours comme «l’ogre qui allait à coup sûr manger du Laurent Gbagbo» s’est finalement révélé être un tigre en papier. Pour preuve, en plus de la panne de stratégies et des suspicions légitimes qui existent entre le RDR et le PDCI, on reproche aux deux «grands partis» leur mépris pour les autres membres de l’alliance des houphouétistes. Les observateurs avertis de la scène politique ivoirienne avancent même que s’il y a eu accord de Ouaga, c’est en grande partie parce que Ado, Bédié, Mabri et Anaky ont échoué dans leur tentative d’isoler Laurent Gbagbo. D’ailleurs pour confirmer ce manque de cohésion, le RDR et le PDCI n’ont pas boudé l’invitation d’aller manger à la soupe, en devenant membre du CPC. Sans bien sûr consulter Mabri et Anaky qu’ils considèrent comme des seconds couteaux. Les récriminations ne manquent pas sur le
sujet puisque aussi bien au MFA qu’à l’UDPCI, on a fini par crier son ras-le-bol en dénonçant publiquement les dérives et autres frustrations qui ont cours au sein de la plate-forme. Pour Blé Guirao, l’ex-leader de la jeunesse du parti guéiiste, par exemple, le RHDP pourrait être une grande force si les uns et les autres laissent de côté leurs «petits intérêts égoïstes et égocentriques». Un appel qui est certainement tombé dans des oreilles de sourds puisqu’à quelques mois des élections, le rassemblement des houphouétistes est devenu complètement hétéroclite. Contrairement aux prescriptions de la charte signée à Paris «chacun tient à faire son petit bonhomme de chemin». Et Anaky a beau crier et insister sur l’importance d’une candidature unique, rien n’y a fait. «Au niveau du Rhdp, nous devons voir le sens de notre alliance et surtout voir ce que nous avons à faire et ce que nous devons faire. Je le dis
aujourd'hui, et avec beaucoup de tristesse, depuis toujours, mon parti et moi, nous nous sommes évertués pour qu'au niveau du Rhdp, nous consentions à une candidature unique», a encore expliqué le défenseur de la candidature unique lors d’un déplacement en France. Mais les réactions des uns et des autres, après la publication du récent sondage de Sofres, viennent de confirmer de façon assez éloquente que le président du MFA n’a pas fini de prêcher dans le désert. Ils ont beau être des alliés, les réactions qui ont accueilli ce sondage aussi bien au RDR qu’au PDCI montrent que, personne n’est prêt à «faire la passe à l’adversaire». Sinon, la logique aurait voulu que l’opposition qui s’est toujours targuée d’avoir 70% de l’électorat jubile puisqu’elle s’en sort avec un total de 56% des voix (si on tient compte des 28% de Bédié et des 27% de Ouattara). Elle a donc en principe les armes pour battre Gbagbo
au deuxième tour. Mais comme le chef de l’Etat l’a lui-même toujours dit, «on se connait, on sait qui est qui et qui peut faire qui». Le RDHP est donc pris à son propre piège.
Mireille Abié
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