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Économie Publié le jeudi 20 août 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Enquête express / Après la journée de lutte contre la contrefaçon - Le fléau gagne du terrain

La journée 2009 de la lutte contre la contrefaçon sous toutes ses formes a été pour les opérateurs économiques une occasion pour dénoncer une fois de plus le mal et ses répercussions sur l’économie nationale déjà affaiblie. Deux mois après, le constat est toujours amer sur le terrain.

La contrefaçon se définit comme tout acte portant atteinte aux droits conférés par un titre de propriété industrielle ou à un droit d’auteur ou un droit voisin (par exemple, la fabrication, l’exportation, la vente et l’offre en vente, l’importation d’un produit contrefait, l’imitation, la reproduction, l’apposition d’une marque contrefaite). Cette activité illicite adulée par certains opérateurs économiques est passible de poursuite judiciaire. Malheureusement, sous nos tropiques, les lois en vigueur n’émeuvent personne. La capitale économique de la Côte d’Ivoire est devenue, au fil des années, le marché privilégié d’écoulement de toutes sortes de produits contrefaits. Les vitrines proposant autrefois des produits originaux tels que les montres, la lingerie, les chaussures importées, ne savent plus à quel saint se vouer face à la généralisation de ce fléau. Pis, toutes les stratégies de bons commerçants qu’ils ont dans leur besace ne font plus d’effet. A telle enseigne qu’il est aujourd’hui difficile de distinguer l’original du faux. D’ailleurs, plusieurs amoureux de mode et produits élitistes ou hauts de gamme en ont déjà fait les frais. C’est le cas de M. Raymond Tanoh, cadre de banque qui croyait tenir le dernier cri d’une montre bien connue quand il est tombé des nues après authentification. «J’ai acheté cette montre à 80.000 FCFA avec une connaissance qui venait d’arriver de Dubaï où il vit. C’est un joyau que tous, au service, appréciaient. Quand la pile a commencé à être défaillante, je me suis rendu chez le distributeur agréé en Côte d’Ivoire. Après authentification, ma désolation était grande. Je réalisais combien je me suis fait avoir», nous confie-t-il. Et les astuces pour attirer les clients à la consommation de ces produits sont nombreuses. A titre d’exemple, au Plateau, des vendeurs ambulants n’hésitent pas à proposer des copies conformes d’une marque de montre très prisée par les Ivoiriens. Le comble, ces marchandises sont proposées aux abords de la vitrine d’un distributeur agréé. Le mal qui guette les distributeurs exclusifs et agréés devient de jour en jour profond. Car, ces produits qui sont des imitations parfaites créent la confusion chez le consommateur. Aussi les prix défiant toute concurrence auxquels ils sont vendus, constituent la principale cause de banqueroute des distributeurs et vendeurs de produits originaux. Pour ne pas laisser mourir leur activité sans réagir, certains se sont orientés vers les marchés de Dubaï ou Singapour pour leur approvisionnement au détriment des pays d’origine des fabricants. Quand on se réfère aux accusations portées sur la Chine ou sur Dubaï en matière de contrefaçon, on comprend aisément les mutations qu’opèrent ces propriétaires de vitrines. L’évaluation des campagnes de sensibilisation sur la contrefaçon se doit d’être pour juger de son efficacité auprès des cibles. Peu importe le nombre de campagnes de sensibilisation, la contrefaçon continuera son bonhomme de chemin si on ne démantèle pas les filières qui distillent à foison ces pâles copies de l’original. Au point où acheter aujourd’hui un sac ‘’Louis Vuitton’’ à un prix exorbitant et découvrir par la suite la supercherie du vendeur, cela montre combien de fois le mal est pernicieux. Les produits de luxe ne sont pas les seuls à être victimes de la contrefaçon dans les marchés. Au rond point de Koumassi, dans le désormais célèbre Djassa, des chaussures de luxe, des tee-shirts de luxe, des bijoux, des sacs à main, des tenues de sport sont bien disposés. «Ce sont des originaux; ce ne sont pas des tocs de Chine, ce sont des vrais authentiques», ne cessent de lancer des commerçants pour convaincre à l’achat. Mais à la question de savoir d’où proviennent ces marchandises, il est répondu : «Nos marchandises viennent d’Europe, nous faisons les commandes soit à Londres, Paris ou encore à Amsterdam». Mais, la supercherie sera vite découverte quand survient un fournisseur chinois avec des séries de tee-shirts ‘’Made in China’’. Les marques ‘’Ocean Pacific’’, ‘’Burberry’’ et des costumes signés ‘’Versace’’, ‘’Dormeuil’’, ‘’Pierre Cardin’’… Du haut de gamme à prix défiant toute concurrence car, notre interlocuteur nous propose le costume ‘’Versace’’ à 35.000 FCFA soit moins de 60 euros. La consultation sur le net des costumes chez les mêmes couturiers nous donne le tournis vu que les prix affichés ne sont pas accessibles à tous. Les costumes tendances doublés et fermés par deux boutons avec une poche poitrine et deux poches rabats, coûtent en moyenne 329 euros.

H.Y.K
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