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Politique Publié le lundi 28 septembre 2009 | Notre Voie

Laurent Gbagbo de retour des Etats-Unis : “Le Dialogue direct est devenu un concept à l’ONU”

Messieurs les présidents des Institutions ; Messieurs les Officiers généraux et Officiers supérieurs ; Messieurs les élus, les chefs religieux ; Messieurs les journalistes, Tous les amis qui sont présents, Je voudrais vous remercier de cet accueil fraternel et chaleureux, et vous donner en même temps les nouvelles. Les nouvelles sont bonnes ; nous venons de parler à l’ONU. L’humanité fait face aujourd’hui à plusieurs graves problèmes cruciaux : la crise financière, la crise alimentaire, la crise du climat. C’est de tout cela qu’il fallait parler et c’est de tout cela que nous avons parlé. Mais la question récurrente de l’organisation des Nations unies, on en parle tout le temps. La positon de la Côte d’ Ivoire a été exposée de façon claire. Sur la crise du changement climatique, nous disons que dans notre sous- région, le désert avance de 10 km par an. Il faut donc une mobilisation de toute l’Afrique et de tout l’univers pour y faire face. 10 km par an, chers amis, au bout de 50 ans, cela nous fait 100 kms d’avancée ! Au bout de 100 ans, cela nous fait 200 km ! Imaginez- vous le désert qui avance du Nord jusqu’à nos côtes? C’est grave, c’est gravissime. Mais, en même temps que nous avons l’avancée du désert, sur le Front nord, nous avons la mer qui nous bouscule sur le sud. Et depuis le Nigéria, jusqu’au Sénégal, les maisons disparaissent progressivement dans l’eau. Les habitants de Port-Bouët savent de quoi nous parlons. Souvent, les maisons s’écroulent dans l’eau parce que la falaise est attaquée par la mer. A ce niveau, il nous faut faire quelque chose. Avancée du désert ; avancée de la mer. Mais à cela s’ajoute un autre problème pour les changements climatiques. Nous prions toujours pour qu’il pleuve ; pour que nos paysans aient de l’eau pour faire de l’agriculture (riz, fonio, banane, etc..) . Mais aujourd’hui, quand il pleut, c’est un drame : 20 morts, 10 morts çà et là. A Abidjan, Ouagadougou, Bamako, Cotonou, Lomé, nous sommes tous dans les pluies meurtrières. Nous prions Dieu, c’est vrai, mais il nous faut nous- mêmes avancer aussi, pour que Dieu nous aide. On ne peut pas croiser les bras et attendre que le Seigneur descende. Il nous a emmené son fils, nous l’avons tué. Il nous faut passer à une autre phase et nous occuper de nous-mêmes. Pour prendre tous ces problèmes en compte, il nous faut une Organisation des Nations unies performante. Je le redis ici, les Nations unies ne sont plus adaptées aux problèmes actuels. Les Nations unies ont mon âge. L’ONU a été créée en 1945 . Elle a 64 ans aujourd’hui. Elle est devenue trop petite pour les problèmes du monde. Le monde est devenu trop grand pour les Nations unies ; ses bras ne sont plus assez longs pour embrasser tous ses enfants. Au moment où on créait les Nations unies, il n’y avait presque pas de pays indépendants. Nous étions gérés par d’autres. Au moment où les Nations unies naissaient, la plupart des pays indépendants de l’Afrique du Sud-Est n’existaient pas. L’Amérique latine, l’Océanie n’avaient pas ce visage qu’ils ont aujourd’hui. Les USA et les Nations unies se retrouvent aujourd’hui avec des peuples et des gens qui n’étaient pas prévus au moment de sa création. Les Nations unies ont été créées pourquoi ? Un : et il ne faut jamais l’oublier, pour prendre acte de la défaite de l’Allemagne, du Japon et de l’Italie appelés puissances de l’axe et les empêcher dans l’avenir de se réarmer et de faire la guerre. Deux : il fallait empêcher ces trois puissances–parce qu’elles venaient d’être vaincues- d’avoir l’arme atomique. Troisième raison, il fallait empêcher les guerres entre Etats. Je m’arrête sur ce point. Les pays indépendants, il y en avait seulement deux ou trois, ont vu leur nombre s’accroître. En Afrique, nous sommes 53. Ce sont donc les vainqueurs qui ont créé les Nations unies, et se sont dotés du droit de veto. Ils peuvent arrêter tout débat aux Nations unies, si cela va contre leurs propres intérêts. Mais nous qui sommes nés après, on fait quoi de nous ? Papa, tu avais acheté un appartement de deux chambres, parce que tu avais trois enfants. Maintenant, tu en as 8. Nous autres, on dort où ? Telle est la question que nous posons, et que nous continuons de nous poser. Les Nations unies sont devenues trop petites et ne sont plus adaptées au monde. La Côte d’ Ivoire propose depuis 2 ans pour ce faire que les Organisations régionales comme l’ Union africaine, l’Union européenne, prennent le relais sur les questions qui sont internes à ces continents .Et que les Nations unies leur apportent le soutien de la communauté internationale, en armement, en argent, en capacité de négociations. Parce que la nature des conflits que nous avons maintenant dans nos pays n’a pas été prévue par les Nations Unies. Les Nations unies ont été créées pour ne pas qu’il y ait de guerre entre les Etats. Or, quand on dit qu’il y a une rébellion en Côte d’ Ivoire, en RDC, au Libéria, en Sierra-Leone, les Nations unies n’ont aucun instrument juridique pour y faire face. Il faut donc laisser aux organisations régionales et sous-régionales, le soin de traiter ces questions qui se posent sur les continents qui sont trop loin de New York. Quand je dis trop loin, je ne parle pas de la géographie, mais c’est l’esprit des gens ; l’esprit même dans lequel les Nations unies ont été créées. Nous prêchons depuis 2 ans pour qu’il y ait une véritable décentralisation des responsabilités sous l’égide des Nations unies, et qu’elle se fasse en faveur des organisations régionales. Tel est notre credo. Sinon, les Nations unies ne s’en sortiront pas. Nous continuerons toujours à subir le veto, d’ici et de là, sans avancer. Mais pour l’Afrique, nous demandons aux Africains de ne pas se laisser piéger par une promesse d’un poste de longue durée au Conseil de sécurité. J’ai vu une fois, à Addis-Abeba, des Africains s’empoigner ; c’était honteux et humiliant. Or, c’est d’une révolution qu’il s’agit. Ce n’est pas d’une distribution de prix à des régimes amis. La Côte d’ Ivoire propose que l’Afrique ait au moins un droit de veto pour la période intermédiaire. Et que ce droit de veto ne soit pas confié au président de l’ Union africaine, mai, à la Commission de l’ Union africaine. Elle peut tous les 2 ans mettre comme Ambassadeur aux Nations unies avec droit de veto, un représentant de tel pays ou de tel autre. Voici nos propositions. Nous allons continuer les discussions au niveau du Conseil de l’entente, de la CEDEAO, de l’Union africaine, etc. Il faut que l’Afrique, avant Copenhague, arrive à parler d’une seule voix sur les changements climatiques. Mais de façon plus profonde, il faut que sur la réforme de l’ONU, les Africains comprennent qu’il s’agit de leur survie pour les règlements des conflits internationaux. A côté de cela, j’ai personnellement été invité à Washington, à la Conférence Stratégique Internationale, pour donner le point de vue de la Côte d’ Ivoire sur un certain nombre de sujets. Je pense que cela c’est bien passé. J’ai été invité au déjeuner que le président Obama a offert aux Chefs d’ Etat africains présents. Nous étions 25, plus lui- même, cela faisait 26. C’était un déjeuner à bâtons rompus. Il voulait se faire une idée des problèmes qui assaillent l’Afrique pour pouvoir définir une politique. La délégation américaine comprenait 4 personnes. Outre le président Obama, il y avait, Hillary Clinton, Susan Rice, ambassadeur des USA aux Nations unies et le Général John’s. Cela s’est aussi bien passé. J’ai rencontré la communauté ivoirienne à New York, des hommes d’affaires, des hommes politiques. Voilà chers amis, les nouvelles de là d’où je viens. Quels sont les gains, Monsieur le président de votre séjour américain, pour la Côte d’Ivoire ? Cher ami, il ne faut pas raisonner comme cela, sinon on ne fait pas de politique. J’avais oublié de mentionner que j’avais rencontré le Secrétaire général des Nations unies, avec qui nous avons eu une conversation très amicale. Il ne faut pas parler comme cela, parce que s’agissant des investissements que nous avons maintenant, certains ont été négociés depuis 20 ans. Désormais, on demande l’avis de la Côte d’ Ivoire sur les questions du monde. La Côte d’ Ivoire qui, hier était déchirée et que personne n’écoutait, est écoutée aujourd’hui. Et même le “dialogue direct” est devenu un concept onusien. Ce sont des choses qu’on ne mesure pas. Et quand j’ai discuté avec le Secrétaire général des Nations unies, on a parlé des élections, juste une minute. Le reste du temps, on a parlé des changements climatiques. Pour lui, la crise ivoirienne est finie. On sait que les Ivoiriens sont prêts à aller aux élections. Ce sont donc les changements climatiques qui ont meublé nos discussions, la majeure partie du temps. Excellence, le dernier délai de dépôt des candidatures de la présidentielle, est le 16 octobre. Serez- vous candidat ? Vous avez dit que le dernier délai de dépôt des candidatures de la présidentielle, est le 16 octobre. Attendez donc la clôture des candidatures pour poser cette question. En Côte d’Ivoire, nous sommes organisés. La CEI a dit que le dernier délai des candidatures est fixé au 16 octobre à minuit. Nous sommes le 26 septembre ; votre question n’aura de sens que lorsque le délai sera passé. Je profite de cette question pour répondre à ceux qui disent pourquoi je n’ai pas encore désigné mon Directeur de campagne. Le jour que je serai candidat, vous verrez par la même occasion mon Directeur de campagne. Comme je ne suis pas encore candidat, passons outre ce sujet.
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