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Politique Publié le mercredi 4 novembre 2009 | Le Patriote

Retour en force des dérives tribales et religieuses - Pour cacher son échec, le FPI pour une guerre ethno-religieuse

Sept années de crise, marquées par une guerre qui a endeuillé des milliers de familles et provoqué le déplacement de plusieurs centaines de personnes. De l’histoire de la Côte d’Ivoire, cette période a été la plus douloureuse pour les Ivoiriens et pour l’ensemble des personnes vivant sur le territoire national. Et s’il y a une chose sur laquelle tous les habitants de ce pays sont unanimes, c’est que la crise que nous avons connue est la conséquence des dérives ethno-tribales qui régnaient en Côte d’Ivoire.
Mais, à peine sortis de ce cauchemar -car notre pays est engagé résolument vers la paix et la réconciliation nationale- que des voix s’élèvent, malheureusement encore, pour se lancer dans des dérives ethno-tribales et mêmes religieuses. Le dimanche 1er novembre dernier en effet, alors qu’il parrainait une cérémonie religieuse organisée par l’Eglise du christianisme céleste d’Abobo-Akeikoi, le maire FPI de Yopougon, Gbamnan Djidan Jean-Félicien a ouvertement demandé à la communauté chrétienne de choisir « son candidat » pour la prochaine élection présidentielle. Selon lui, tous les chrétiens devraient affirmer leur soutien au candidat du FPI, Laurent Gbagbo. « Vous devez affirmer le choix de Gbagbo afin que vos prières l’accompagnent. Car, les autres religions ont déjà choisi leur candidat », a lancé, à la cantonade, le premier magistrat de la commune de Yopougon. Dieu seul sait pourquoi, ce membre du parti au pouvoir, contrairement à ce que stipule la Constitution, la bible de son camp, invite la religion dans le jeu politique. Comme lui, dans un autre chapitre qui en appelle au sectarisme, un autre cadre du parti au pouvoir s’est laissé trahir par ses sentiments de haine tribale. Il s’agit de M. Marcel Gossio, directeur général du Port autonome d’Abidjan. Lui, n’a pas cherché loin. Au cours d’une cérémonie, ce même dimanche à Duekoué, avec ses parents, Gossio a vite fait de sauter sur « une proie facile » à ses yeux, en la personne du Dr Alassane Dramane Ouattara. Certainement troublé par la grande mobilisation qu’a connue la tournée du candidat du Rassemblement Des républicains dans la région du Moyen-Cavally, le DG du Port d’Abidjan a succombé à son instinct grégaire en tenant des propos à caractère tribal. « Si Alassane Ouattara gagne les élections, déménagez au Liberia ! », a-t-il conseillé à ses parents. Pour quelles raisons ? Le partisan de Laurent Gbagbo faire croire que quand ADO va gagner l’élection présidentielle, il mènera la vie dure aux populations de cette région. Il joue sur un tableau qui a vécu.
Ces deux cas d’appel à la haine religieuse et tribale, dans une période aussi sensible qu’est celle des élections, doivent interpeller plus d’un. Les propos de Gbamnan Djidan et Marcel Gossio sont d’autant plus graves qu’ils suscitent beaucoup d’inquiétudes quant à la volonté du camp présidentiel ivoirien d’aller à ces consultations dans des conditions paisibles. Et pourtant, que d’actions menées, soit par la communauté internationale soit par des Institutions et structures privées nationales, pour promouvoir la paix et le bon ton. En effet, durant ces dernières années, les actions de sensibilisation contre les dérives et autres propos à caractère belliqueux sont entrées dans les mœurs de l’Ivoirien. C’est d’ailleurs pour cette raison que la Commission électorale indépendante (CEI) a fait signer, le 24 avril 2008, par les partis et groupements politiques un code de bonne conduite. Celui-ci stipule en son article 4, point 1 que « les signataires s’interdisent d’utiliser la violence sous toutes ses formes et s’engagent à faire preuve de retenue dans les discours, écrits, attitudes, comportements, et à respecter les opinions d’autrui ». Quant à l’article 10, il ajoute également que « les signataires s’interdisent de faire de la race, de l’ethnie, le genre, la religion et de la vie privée des thèmes de campagne. (…) ».
Ce code de bonne conduite a été signé, noir sur blanc, par tous les partis politiques, notamment le FPI, le PDCI, le RDR. Et à cette occasion, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de passage à Abidjan n’a pas manqué de souligner que « par ce code de bonne conduite, les partis politiques et les candidats s’engagent à respecter les normes éthiques les plus élevées avant, pendant et après le scrutin ».
Mais hélas ! Mille fois hélas ! C’est encore à ce jeu dangereux d’appel à la haine que s’adonnent présentement le FPI et ses cadres. A court d’arguments dans une campagne électorale qui se veut celle des propositions concrètes, grâce aux interventions répétées du candidat du RDR, Alassane Ouattara, le FPI réveille les vieux démons. Il sème la graine de la haine tribale et celle de la guerre des religions. Des dangers pour un pays quand on sait ce qui se passe ailleurs et même qui a déjà eu lieu ici.
Diawara Samou
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