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Politique Publié le vendredi 18 décembre 2009 | Le Nouveau Réveil

Gbagbo déclare la guerre aux travailleurs

C'est fait ! Là, il ne badine plus du tout ! Soit c'est le travail, soit c'est la prison ! Vous êtes membre du corps médical ? Vous n'êtes pas à votre poste ? Pourquoi ? Vous êtes en grève ? Hop, au trou ! Voici le nouveau langage du président Gbagbo. Dieu, que tous les Ivoiriens auraient été heureux d'entendre cet étrange langage, s'ils n'avaient pas encore en mémoire, les nombreuses grèves soutenues par le Fpi et qui ont paralysé le pays à une époque si récente. " Asseyons-nous et discutons ", disait un certain Laurent Gbagbo, illustre opposant à Houphouët-Boigny et à Henri Konan Bédié. Où est passé l'homme qui disait cela ? Est-ce lui l’opposant d’hier qui vient de déclarer la guerre aux travailleurs de Côte d'Ivoire ? Oui, c'est bien d'une guerre qu'il s'agit. Par cette décision radicale, le chef de l'Etat veut envoyer un message fort à tous ceux qui travaillent pour le compte de l'Etat et leur dire qu'il ne discute plus avec qui que ce soit. Un fonctionnaire, ça travaille ou ça va en prison. Les personnels du corps médical vont expérimenter, dès aujourd'hui, cette nouvelle donne. Les enseignants du supérieur, qui sont en grève depuis le 2 novembre, n'ont plus qu'à bien se tenir. Le président voit leur dos. Les greffiers en savent quelque chose. Bref, le divorce est désormais consommé entre les travailleurs et le président Gbagbo. Il est le seul maître à bord et c'est lui seul qui décide. Même quand tous les conseillers ne sont pas d'accord, le résultat est le même : " 200 voix disent non, " une voix dit oui ", le " oui " l'emporte. Et le " oui ", c'est celui du président. Ne parlez donc pas de décision prise en conseil des ministres. Le drame est que les seules victimes de cette situation ne seront que les malheureuses populations ivoiriennes qui n'auront pas les moyens d'aller soigner une dent au Maroc. Car, imaginez un seul instant, un médecin humilié et mécontent soigner des gens sous la contrainte des armes. La décision du président Gbagbo contre les membres du corps médical, loin d'être une arme de dissuasion, n'est en réalité qu'une arme de destruction massive dans les hôpitaux. Mais à la guerre comme à la guerre. Vite un autre sondage de Tns Sofres dans le milieu des fonctionnaires ivoiriens !
ASSALE TIEMOKO
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