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Société Publié le mercredi 6 janvier 2010 | Le Nouveau Navire

Gbagbo aux dockers : "Vous ne pouvez pas demander à votre patron de travailler hors la loi"

“Mieux vaut discuter avec votre patronat que de faire grève. Un syndicat est créé, d'abord, pour discuter avec le patronat. C'est pour cela qu'on crée les syndicats. On ne crée pas les syndicats pour faire grève ! La grève, c'est la fin du processus ; quand tout a échoué. Mais, vous ne commencez même pas le processus, et vous commencez à faire grève. Vous faites trop de grèves inutiles. Vous faites trop de grèves nocives. Vous faites trop de grèves qui mettent en péril l'économie de la Côte d'Ivoire, pour rien. Il faut que je vous dise cela. C'est mon devoir de vous le dire. Bien qu'on soit des amis, je ne peux accepter cela. Je ne suis pas d'accord avec cela". Ces propos sont du Président Laurent Gbagbo. Il les a tenus à l'esplanade la Présidence de la République de Côte d'Ivoire, le 30 décembre dernier quand il recevait les dockers, leurs employeurs et la communauté portuaire d'Abidjan. Dans une ambiance électrique et surchauffée, le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, a trouvé les mots justes à l'endroit de ses hôtes qui, par moment, oubliaient qu'ils étaient face à un Président de la République. Aussi, a-t-il rappelé l'importance des ports au sein de l'économie ivoirienne. "La Douane engrange 90% de ses recettes au PAA. Et c'est cette Douane-là qui nous a soutenus durant la crise. Nous avons payé tous les salaires de tous les mois de toutes ces dix dernières années, avec les recettes que la Douane encaissait au PAA", a-t-il fait remarquer.
"Je vais mettre en place le comité. Je vais vous annoncer sa composition. Dans ce comité, il y aura le représentant du Président de la République, Président du Comité ; le ministère de l'Economie et des Finances; le ministère des Transports; le ministère de la Fonction Publique et de l'Emploi ; le ministère des Infrastructures Economiques; les représentants des entreprises; le représentant du PAA ; le représentant du PASP et les représentants des Dockers", a-t-il dit pour répondre à leur requête. Toutefois, a-t-il précisé : "vous ne pouvez pas demander à votre patron de travailler hors la loi". Quant aux dockers, par la voix de leur porte-parole, M. Ayekoué Atsé Jean-Landry du Collectif national des dockers et dockers transit pour la défense de leurs droits (Cndd), ils souhaitent la réforme au niveau de la main d'œuvre dockers."Nous souhaitons la prise d'un nouveau décret indiquant clairement la séparation du Syndicat des entrepreneurs de manutention des ports d'Abidjan et de San-pedro (Sempa) d'avec le Bureau de la main d'œuvre dockers (Bmod) en créant une nouvelle structure unique et autonome de gestion dotée d'un conseil d'administration dans lequel les dockers seront fortement représentés".
Pour rappel, cette rencontre entre le chef de l'Etat ivoirien et les dockers fait suite aux différentes grèves de ces derniers qui ont ralenti les activités portuaires. Le bilan de celle du mois de juin dernier dressé par le médecin de Sempa Bmod, Touvollly Bi Charles et de l'avocat de cette structure, Adoubah Kouassi Ernest lors de la visite de M. Nazi Kaboré, secrétaire général adjoint de l'ITF, le 23 juin 2009 est édifiant. L'affrontement dockers-Forces de défense et de sécurité a fait 60 blessés dont 18 cas graves, ainsi que des dégâts matériels et financiers. Les frais médicaux qui ont été pris en charge par la direction générale du Sempa-Bmod s'élevaient à plus de 10 millions Fcfa. En outre, plus de 60 navires avaient déserté le port autonome d'Abidjan. C'est pour mettre un terme définitif à tout ce qui peut nuire à la relance économique que le chef de l'Etat les a reçus. "Faites attention. Ne faites pas comme l'enfant qui dit : ''ma maman m'a frappé'' ; et il prend du feu et le met sur le toit de leur maison en papot. Parce qu'il est fâché contre sa maman. Il prend des braises et il les jette sur le papot. Mais en faisant cela, qui est ce qu'il punit ? Son papa sera dehors ; sa maman aussi ; lui-même le sera également. Ils n'auront plus rien à manger, parce que leur grenier de riz sera brûlé. Ce sera le résultat de sa colère. Sa famille sera mendiante pour un temps ; pour toute l'année", a-t-il prévenu avant de poursuivre : "c'est pourquoi, quand vous m'avez demandé de vous recevoir, j'ai accepté. J'accepte pour dire que les arrêts de travail intempestifs ne sont pas bons"

Sériba Koné
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