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Politique Publié le jeudi 7 janvier 2010 | Fraternité Matin

Gbagbo : "Nous irons aux élections avec tous les ivoiriens enrôlés et sans les étrangers"

La première journée de la cérémonie solennelle de présentation des vœux du nouvel an de la Nation ivoirienne au Président Laurent commencée ce matin au Palais présidentiel a été marquée par les échanges entre Mgr Ambroise Madtha, Nonce Apostolique, doyen du Corps diplomatique et le Président Laurent Gbagbo d’une part et d’autre part entre le Chef de l’Etat chef suprême des Armées et le général de Division Mangou Philippe, chef d’Etat-major des armées nationales de Côte d’Ivoire. Le porte-parole des diplomates a réclamé des élections pour cette année. Quant au général Mangou, il a dévoilé le plan de sécurisation desdites élections non sans avoir rappelé comment les Forces de défense et de sécurité contribuent à la mise en œuvre de l’Accord politique de Ouagadougou.

Le Président de la république a saisi l’occasion de l’échange des vœux du nouvel an avec le Corps diplomatique pour se prononcer sur le processus électoral et notamment la conduite du contentieux électoral en vue d’avoir une liste électorale propre pour aller vite aux élections mais avec toutes les conditions réunies « J’ai l’habitude de dire qu’il nous faut aller vite aux élections mais j’ajoute cette fois qu’il nous faut vite et bien aller aux élections». Le Président de la république a rappelé les enjeux de ces élections qui, réussies, viendront effacer à jamais la principale cause de la guerre : la frustration ressentie par nombre d’ivoiriens qui se sentaient considérés comme une sous-catégorie de citoyens parce que sans pièce nationale d’identité. Il a à juste titre rappelé cette interpellation qui lui avait été faite lors d’une de ses tournées dans le nord du pays et notamment pendant l’escale de Minignan : « Nous ne sommes pas des Guinéens, mais on nous a oubliés. Gbagbo si tu peux nous aider, aide-nous ? » Avec la guerre qui est survenue avec comme pour justificatifs les poncifs de xénophobie et d’exclusion, il a pris le pari de ne jamais laisser un seul ivoirien sans pièces d’état civil : « Nous allons faire des élections et les inscrits sur les listes recevront en plus de leurs cartes d’électeurs, leurs cartes nationales d’identité. La CEI sans le vouloir a en même temps compétence d’Etat civil ».

Or, il ne se passe de jour sans que de toutes parts, la grogne des ivoiriens qui se sont faits enrôlés mais qui ne figurent sur les listes électorales, ne monte et ne se fasse entendre. Cette situation ne laisse indifférente le Président de la république parce qu’elle comporte de nouveaux germes d’un autre conflit : « Il faut que les ivoiriens enrôlés soient sur la liste électorale et que les étrangers indûment inscrits sur cette liste en sorte. Techniquement cela peut paraître difficile mais nous devons pouvoir le faire. Il faut par ailleurs éviter les confusions des rôles.Si quelqu’un est reconnu coupable de fraude sur la nationalité, il faut saisir la CEI, qui, elle n’étant pas compétente se doit saisir la justice ».

Le Chef de l’Etat qui, au vu des statistiques dont il dispose sur la gestion des contentieux sur l’inscription sur les listes électorales provisoires, avec à peine 45% du traitement des contentieux a non seulement indiqué qu’on ne saurait aller aux élections dans ces conditions mais a demandé à la CEI de fournir les derniers efforts pour satisfaire toutes ces personnes enrôlées et qui ne figurent pas sur les listes électorales provisoires. Et qui seront ainsi privées et de leur droit citoyen parce que dans l’impossibilité de choisir les nouveaux dirigeants de leur pays et de leur carte nationale d’identité : «Excellence le Nonce apostolique, doyen du Corps diplomatique, je ne veux pas qu’on fasse semblant de sortir de la crise et que tout recommence. Une fois que les résultats seront proclamés, il faut des preuves imparables pour éviter des contestations qui débouchent sur une nouvelle crise. C’est pourquoi, au nom de l’exécutif, j’engage le Premier ministre et son gouvernement à préparer au mieux ces élections et chacun des ivoiriens à faire au mieux son travail envers notre pays ». Le Président de la république a à nouveau dénoncé les grèves récurrentes qui en six ans ont coûté 18 mois non œuvrés à la Côte d’Ivoire et a rappelé qu’il ne ferait aucune augmentation de salaire avant d’avoir obtenu le point d’achèvement de l’initiative des Pays pauvres très endettés en 2011. Il faut noter que le Nonce apostolique au nom du Corps diplomatique a réclamé les élections pour 2010 pour redonner espoir aux populations et relancer le développement de la Côte d’Ivoire. Il a aussi engagé les différents candidats aux différentes élections et notamment à la présidentielle à accepter le sondage ou le verdict des urnes. Il a terminé ses propos sur le signe de cette espérance : « Espérance que le peuple de Côte d’Ivoire retrouve enfin la paix durable, espérance que les populations puissent vaquer à leurs occupations dans un environnement empreint de fraternité, de sérénité et d’amour pour sortir de la pauvreté qui les accable et qui gagne du terrain. »

Franck A. Zagbayou

Zagbayou@fratmat.info
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