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Politique Publié le samedi 9 janvier 2010 | Notre Voie

Grèves à répétition - Pourquoi Gbagbo refuse de céder aux pressions

Laurent Gbagbo n'entend pas céder face aux mouvements de grève intempestifs que les Ivoiriens constatent depuis quelques mois. il a réaffirmé cette détermination à l'occasion de la présentation des vœux du Nouvel an au président de la République mercredi et jeudi. Devant le corps diplomatique mercredi, le chef de l'Etat a rappelé qu'il ne peut pas se permettre d'augmenter les salaires. La première raison, c'est que l'Etat n'en a pas les moyens aujourd'hui. La deuxième raison est liée au fait que ce serait compromettre le processus d'annulation de la dette du pays. Ce processus est au point de décision. Pour atteindre le point d'achèvement, l'une des clauses avec les bailleurs de fonds, il faut stabiliser la masse salariale. Du succès de ce processus de désendettement dépend la relance économique, donc la reconstruction du pays, la création d'emplois, la construction d'écoles, d'hôpitaux. En somme, des investissements qui profiteront à tous les Ivoiriens. Le chef de l'Etat parle alors du bien général contraire au bien d'une corporation. Le président Gbagbo a rappelé qu'il a permis que s'augmente le pouvoir d'achat de chaque corps de l'administration. Mais, a-t-il précisé, s'il a pu corriger des injustices salariales et procéder à quelques réajustements, c'est parce qu'il en avait les moyens. Ce qui n'est plus le cas aujourd’hui. Jeudi, devant les religieux, il a davantage justifié sa fermeté avec des propos qui révèlent le sentiment d'un chef d'Etat peiné. Laurent Gbagbo a indiqué que ce n'est pas par plaisir qu'il prend de difficiles décisions. Il le fait parce que les grévistes font fi de la situation désastreuse du pays, ne pensent pas à l'ensemble des Ivoiriens. En agissant ainsi, les grévistes font preuve d'égoïsme et de mauvaise fois. ''Un affaissement moral de la société'', ''une perte des valeurs'', estime le président de la République Mais, en fait, pourquoi ces grèves ? Plusieurs raisons. Une des raisons procède d'une mauvaise analyse du point de décision de l'initiative PPTE. Des travailleurs pensent que les caisses de l'Etat ont été renflouées après l'obtention de ce point de décision. Donc c'est l'occasion de demander des augmentations de salaires. Une autre raison est l'expression d'un espoir que plusieurs travailleurs placent en Gbagbo pour améliorer leurs revenus. Cette catégorie de personnes estime que c'est avec Gbagbo, l'ancien syndicaliste, qu'ils peuvent avoir gain de cause. Ils se rappellent qu'avec Henri Konan Bédié, ils n'auront rien comme ils n'avaient rien eu de 1993 à 1999 quand ce dernier était chef de l'Etat. Avec Ouattara, les souvenirs sont encore plus douloureux. Surtout pour les enseignants recrutés dans les années 90 ; eux à qui on donnait un salaire inférieur à celui de leurs devanciers. D'autres travailleurs du secteur public soutiennent les revendications avec un sentiment teinté de chantage. Pour ces derniers, Laurent Gbagbo a le dos au mur pour deux raisons. Première raison : il tient à la sortie de crise et ne peut donc pas laisser prospérer des mouvements de grève. Leur conclusion est que l'initiateur du processus de paix ne peut se permettre de le compromettre, donc il va forcement accéder aux doléances. Deuxième raison, c'est la période préélectorale. Des grévistes pensent que Laurent Gbagbo, dans le souci de se faire réélire, ne va pas mécontenter des corps de métier. Il sera donc obligé de satisfaire les grévistes. Mais le chef de l'Etat n'entend pas se montrer fier sur la dépouille mortelle de la Côte d'Ivoire. Il est pour le bien général. Aussi refuse-t-il ce chantage. Parmi les grévistes, il existe aussi des militants de l'opposition qui, par ce moyen, espéraient mettre en difficulté le chef de l'exécutif. Mais, ici encore, il en faut plus pour ébranler Laurent Gbagbo. Autant dire qu'il existera parmi les fonctionnaires ivoiriens certains qui ne voudront pas voter Gbagbo parce qu'il n'est pas de leur bord politique. D'autres ne le voteront pas parce qu'il a refusé de faire droit à leurs revendications. Mais il est clair que la plupart des travailleurs du secteur public le voteront. Ils savent que c'est avec Laurent Gbagbo qu'ils ont eu déjà quelque chose et c'est avec lui qu'ils auront quelque chose demain. Ce quelque chose, c'est d'abord à cause de son programme de gouvernement. Si l'assurance-maladie universelle est mise en application, ils gagneront. Si l'école gratuite se renforce, ils gagneront. Si la décentralisation est bien menée, ils gagneront. Ce quelque chose, ils le ressentiront directement sur leur salaire en cas du point d'achèvement de l'initiative PPTE. Alors il vaut mieux patienter.
Dan Opéli
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