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Société Publié le mercredi 27 janvier 2010 | Islam Info

La pudeur ou la redécouverte d`une vertu

Il semblait plutôt désuet jusque-là de parler de pudeur. Les psychologues la réhabilitent aujourd'hui comme une valeur indispensable à la construction et à l'équilibre de l'enfant, de l'adolescent et même des adultes. Qu’est-ce qu’ils en disent ? Islam Info vous propose la réponse.

Après un travail de 20 années d'expérience dans un centre de protection maternelle et infantile (PMI) de la banlieue parisienne, il revient à l'idée que la pudeur est une valeur fondamentale pour la construction de la personnalité : une «enveloppe psychique» nécessaire, qui, loin de l'entraver, permet au contraire à chaque enfant de se construire, sans se laisser blesser ni détruire par les agressions de l'extérieur, de s'en défendre au besoin. Et qu'il faut donc réhabiliter la pudeur comme la meilleure des préventions en santé psychique.


Chaque société a ses critères de pudeur mais les codes évoluent

Notre société, au nom de la liberté et de l'authenticité, aurait-elle rejeté la pudeur, le tact, la discrétion, toutes notions désuètes ? Risquerait-elle ainsi de «faire outrage», au sens propre du terme, en particulier à ses membres les plus fragiles, les enfants ? Pour l'auteur, les exemples sont légion, et quotidiens : il en est ainsi de cet incident récent dans un collège, où une lettre écrite par une élève à une autre, disant du mal d'une troisième, a été affichée sous le préau, et l'auteur sommée de présenter ses excuses à la victime. Mais aucun adulte n'a songé à relever le viol de l'intimité de la jeune épistolière...

Aussi, de ces images érotiques affichées sur les murs de la ville, qui présentent les corps des enfants ou adolescents comme des objets, comme une provocation faisant ainsi fi du trouble qu'elles peuvent susciter à ces âges fragiles. Ainsi de la télévision, qui transforme en concept d'émission l'exhibitionnisme, et compte en points d'audience le voyeurisme des téléspectateurs. Et aussi encore de l'art, qui privilégie sans filtre l'expression du cru, du sauvage, du violent... Sans parler des films pornographiques, dont de nombreux enfants reçoivent précocement la violence indécente des images.


D'où vient la pudeur ?

Le mot est aussi riche qu'ambigu : il parle autant du corps que des sentiments et la définition du dictionnaire lui attribue à la fois une connotation positive -c'est la réserve, la modestie, la chasteté, la honte de sa sexualité. Il n'existe comme tel ni en latin, ni en anglais, ni en allemand : c'est le même mot qui désigne la honte et la pudeur.

Chaque société a ses critères de pudeur, même si le «cache-sexe» semble universel. Cependant, les mêmes gestes semblent la traduire à travers le temps et les civilisations : le silence, les yeux baissés pour cacher le regard, la main devant la bouche ou voilant le corps, la rougeur de la peau... Les codes évoluent : nos grands-mères cachaient leurs chevilles, nos filles aujourd'hui montrent volontiers leur nombril, mais supportent moins bien d'afficher des poils. Il y a même un terme médical pour signaler la pudeur brusquement atteinte : c'est l'érythème pudique, où ce qui envahit l'esprit se traduit dans la chair, marbre de rouge les joues... Enfin, l'appréciation de la pudeur est toujours personnelle : à l'hôpital, seul chaque patient peut dire quelles situations, de nudité ou d'absence d'intimité, le gènent, et non l'infirmière ou le médecin traitant.

José Morel Cinq-mars en a exploré les contours : «Je me suis d'abord demandé d'où venait cette pudeur si précoce qu'elle semblait innée. Il y a des bébés qui imposent la distance rien que par leur regard ; d'autres qui ne supportent pas de prendre leur biberon devant une personne inconnue... A partir des travaux de Freud, on peut penser qu'elle se développe en même temps que se construit le "moi". Et qu'elle est comme un filtre entre l'appareil psychique et le monde. Freud la comparait à une digue, construite pour se protéger des débordements. Je préfère l'image d'un voile qui bouge, voile et dévoile selon les circonstances : on est à l'aise en maillot de bain sur la plage, mais pas dans la même tenue au milieu d'un marché ; ou bien on peut exprimer dans l'intimité des sentiments indicibles en public.» La pudeur, pour elle, est toujours au service de la personne : elle n'est ni censure, qui réprime les désirs, ni pudibonderie, qui les nie. Elle permet au contraire de les maîtriser et de les exercer selon son choix.


La pudeur se transmet dans les attitudes envers les petits

Des interdits revisités qui rejoignent l'expérience de José Morel Cinq-Mars : «La pudeur ne se transmet pas par les mots, dit-elle, mais entre ceux-ci, dans les soins et les attitudes envers les petits. Par exemple, un bébé qui gigote parce qu'il n'a pas envie de câlins doit être respecté, car il développe ainsi les bases de la pudeur, l'autorisation de l'exercer, jusqu'à pouvoir repousser une agression sexuelle. Souvent, les mères sont désolées de voir leur enfant montrer de la timidité devant, une inconnue : il n'est pas comme ça d'habitude, disent-elles. Mais au contraire, un enfant sans retenue, qui se jetterait dans les bras de n'importe qui, me semblerait plus inquiétant.» La pudeur a ceci de paradoxal que seule la maîtrise de ce qui est voilé ou dévoilé donne du prix à la rencontre. Lorsqu'un enfant sait protéger ses petits secrets, il peut décider d'en partager un par amitié.


Guillemette de LA BORIE
(1) Dans La Croix du 19 novembre 2002, lire les Repères.

Voici les mérites de la pudeur et la position de l'Islam sur la question
La pudeur est un caractère de l'âme qui pousse l'individu à faire ce qui élève et embellit et qui pousse à abandonner ce qui rabaisse et enlaidit. En effet, la pudeur, c'est ce sentiment qui rend honteux devant les gens, lorsque l'on fait quelque chose contraire à la bonne conduite. Mais c'est aussi le sentiment qui rend honteux devant Allah, lorsqu'on délaisse une obligation. Et c'est encore le même sentiment qui rend honteux devant les gens, lorsqu'on délaisse ce qu'il conviendrait de faire.

La pudeur fait partie de la foi.

D'ailleurs, le Prophète - prières et bénédiction d'Allah sur lui-a dit :
« La foi comporte soixante et quelques branches…. La pudeur fait partie de la foi ».
Dans ce Hadith, le Prophète-prières et bénédiction d'Allah sur lui-montre que la foi comporte de nombreuses branches et que la pudeur, qu'elle soit envers Allah ou envers les créatures, en fait partie.

La pudeur envers Allah, c'est ce qui oblige le serviteur à obéir à Allah et à s'écarter des interdits d'Allah. Et la pudeur envers les créatures, c'est ce qui oblige le serviteur à agir avec une grandeur d'âme, et à faire ce qui l'embellit et ce qui le rend aimable auprès des gens. Et c'est cette même pudeur qui le poussera à éviter ce qui le rend détestable auprès des gens. Donc, la pudeur sous toutes ses formes fait partie de la foi.

Quand une personne a de la pudeur, on se rend compte qu'elle marche posément : ni d'une manière trop pressée, ni d'une manière trop lente. Dans le même sens, lorsqu'elle parle, on s'aperçoit que cette personne ne parle que pour dire le bien et le bon, avec la manière et le style le plus élevé qu'elle connaisse. Par contre, si l'individu n'a pas de pudeur, alors il est amené à faire ce qu'il veut. Comme il a été rapporté dans un Hadith authentique :
« Parmi les paroles prophétiques que les gens ont saisies, il y a : Si tu n'as pas de pudeur, fais ce que tu veux ».

« …La vierge… » C'est la femme qui n'est pas mariée, et généralement, elle est pudique. « …dans sa chambre… » et plus particulièrement le soir de la nuit de noce, car effectivement sa pudeur atteint le summum ce soir-là.

Donc, le Prophète était plus pudique que la vierge dans sa chambre, cependant, il n'avait pas honte de dire la vérité, il déclarait la vérité et ne se souciait de personne.
Bien sûr, il n'en profitait pas pour négliger les droits des autres car le Prophète était la personne la plus pudique. Et c'est ainsi qu'il convient d'être : être pudique et ne pas s'agiter inutilement, ne pas faire ce qui ferait rougir de honte, ne pas faire ce qui serait critiquable.


La pudeur et la science

La pudeur ne doit pas empêcher l'individu de poser des questions concernant ses devoirs dans la religion. Car le fait de délaisser les questions concernant ses devoirs dans la religion ne fait pas partie de la pudeur, mais c'est plutôt une faiblesse, une défaillance, car Allah n'a pas honte de dire la vérité. Aicha (qu'Allah l'agrée) a dit :

« Quelles excellentes femmes que les femmes des Ansars, la pudeur ne les empêchait pas de comprendre leur religion ».

C'est pourquoi, la pudeur qui empêcherait d'apprendre les devoirs dans sa religion serait blâmable. D'ailleurs, il n'est pas convenable qu'on appelle un tel comportement de la pudeur, mais on dira plutôt que c'est de la faiblesse et de la lâcheté. Et ceci vient de chaytan, alors demande dans ta religion et n'aie pas honte .

Mais pour ce qui est des questions qui ne concernent pas les obligations dans la religion, la pudeur est meilleure que l'absence de pudeur. Comme il a été rapporté :

« Parmi les paroles prophétiques que les gens ont saisies, il y a : Si tu n'as pas de pudeur, fais ce que tu veux ».

Ô mon frère, Ô ma sœur ! A toi d'agir avec pudeur et à toi aussi de te comporter de la meilleure façon, celle qui te permettra d'être apprécié(e) auprès d'Allah puis auprès des gens.
Explication des Jardins des Vertueux, par le Cheikh Mouhammad Salih Al 'Othaymine Oummou Mou'adh ;

Par http://sounna.over-blog.org

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