Obsèques du président de l’UNJCI :Enfin une date et un lieu pour enterrer Criwa Zéli

Après mille et une tractations autour de la dépouille mortelle de Paulin Criwa Zéli disparu le 2 février dernier, le journaliste du Groupe Olympe (Soir info, L’inter et Star Magazine) et président de l’Union nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI) sera enfin inhumé le samedi 27 mars 2010, au cimetière de Williamsville, à Abidjan. Ses obsèques débuteront le samedi 20 mars. Elles seront meublées par des veillées religieuses, traditionnelles et une journée hommage de la presse nationale et internationale au journaliste qui aura tout donné à l’UNJCI. Mais que de tractations avant d’en arriver là. Car, un peu plus d’un mois après son décès, les familles paternelles et maternelles de Criwa Zéli n’arrivaient pas à s’entendre sur le lieu de l’enterrement de leur fils.

Criwa Zéli est né d’un père originaire du village d’Izambré et d’une mère originaire de Drayo-Dagnoa, dans la sous-préfecture d’Ouragahio. Mais le couple a fini par se séparer et la mère du président de l’UNJCI s’est retirée chez des parents à elle à Ony-Tabré, dans la commune de Gagnoa. L’enfant Criwa n’avait alors que trois ans.

A Ony-Tabré, Dame Séry Djrikpo Bernadette, mère de Criwa Zéli épouse Bagnon Christophe, auquel elle donne d’autres enfants. Tous les liens sont alors coupés avec son ancien époux et géniteur de son premier fils, Criwa Zéli Paulin. Criwa père décédé, ses frères n’ont rien fait pour améliorer les relations avec « leur ex-épouse ». C’est donc, dans les faits, à Ony-Tabré que le journaliste a vécu véritablement jusqu’à sa mort. Il aurait pu, de ce fait, avoir sa dernière demeure à Ony-Tabré mais, en pays bété, la tradition veut que, quelle que soit la situation, l’enfant soit enterré absolument dans le village de son père. Izambré réclame donc naturellement le corps du défunt. “Niet !’’, s’opposent la mère, ses enfants, les frères et sœurs de Criwa, ainsi que les autorités coutumières d’Ony-Tabré, village du père adoptif. A la tête de ce front de refus, se trouve l’ancien maire de Gagnoa, Arsène Sibailly, désormais chef du village.

C’est ce conflit qui a bloqué pendant 30 jours, l’organisation des obsèques du président de l’UNJCI. Le mardi 2 mars dernier, le président par intérim de l’organisme, Mam Camara, a sollicité la médiation d’un des anciens membres influents du Conseil exécutif de l’Union, en l’occurrence César Etou, directeur de publication et rédacteur en chef du quotidien Notre Voie. Le jeudi 4 mars, une première rencontre a permis au médiateur de comprendre les problèmes posés et de conseiller aux parents paternels d’aller régler les différends au plan traditionnel pour lever les entraves culturelles à l’inhumation de Criwa Zéli à Izambré. Le mardi 9 mars, lors d’une deuxième rencontre, malgré ces démarches traditionnelles effectuées, la mère, les frères et sœurs de Criwa se braquent à nouveau, à l’idée de ne pas voir leur défunt fils et frère aîné enterré à Ony-Tabré. Suite à ce blocage inextricable, César Etou propose un plan B. A savoir, inhumer le président de l’UNJCI à Abidjan pour mettre tout le monde d’accord. L’idée a prospéré avec le concours de l’ancien ministre Bertin Kadet et du député Saturnin Boni.

Le jeudi 9 mars, sous la direction de Bertin Kadet, les deux familles donnent leur accord pour l’enterrement de Criwa à Abidjan. Du coup, elles chargent l’UNJCI d’organiser entièrement les obsèques avec l’assistance des émissaires des deux familles pour éviter tout autre conflit Mam Camara pouvait enfin pousser un ouf de soulagement. César Etou venait de sauver les obsèques de son ancien collaborateur à l’UNJCI. Les journalistes pourront rendre un dernier hommage en toute tranquillité à leur président dans les jours qui viennent.

Anne-Marie Eba (Stagiaireà)