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Économie Publié le vendredi 23 avril 2010 | Notre Voie

En huit ans de conflit - Kouassy Oussou (D.G. de l’Economie) : “La crise a fait perdre plus de 3000 milliards de FCFA à la Côte d’Ivoire”

Quel est l’impact de la crise déclenchée par la rébellion, depuis huit ans, sur l’économie de la Côte d’Ivoire ? Quelles sont les pertes enregistrées au niveau des finances publiques ? Quels sont les secteurs qui ont été durement touchés ? Quel est le niveau d’endettement de l’Etat du fait de cette guerre ? Quels sont les atouts de ce pays pour un redécollage de son économie ? M. Kouassy Oussou, Directeur général de l’Economie, Expert de la Majorité présidentielle, a répondu à ces questions, et à bien d’autres, dans le cadre des “Petits déjeuners débats de la Majorité présidentielle”. C’était hier, à Cocody II- Plateaux, dans un restaurant de la place. Le thème du jour était : “Comment faire de la Côte d’Ivoire, un pays émergent et prospère après 7 ans de crise armée ?”. L’invité, sans être alarmiste, a souligné que la crise enclenchée par les Forces Nouvelles a été préjudiciable à la Côte d’Ivoire au niveau des finances publiques. “Le total des pertes enregistrées sur les 7 ans au niveau des finances publiques, a-t-il dit, se chiffre à plus de 3035,1 milliards de FCFA”. Il a, pour justifier ce chiffre, indiqué que du fait de la fermeture des postes douaniers et bureaux de collectes d’impôts dans la zone Centre Nord Ouest (CNO), sous contrôle de la rébellion, le trésor public a subi une perte de 240 milliards de FCFA. Il a également fait mention des mesures prises par l’Etat pour réduire les effets de cette crise. Le coût de ces mesures supportées par la Direction Générale des Impôts est estimé, selon lui, à 800 milliards de FCFA. Sans compter le pillage des richesses de la Côte d’Ivoire dans les zones CNO qui a occasionné des pertes pour les services des douanes. “Les fuites de café et de cacao vers les pays limitrophes ont occasionné des pertes de l’ordre de 240 milliards à la Douane”, a déploré le D.G de l’économie. Outre ces faits, l’Etat a fait face, nous a appris Kouassy Oussou, aux charges liées à la consommation d’eau et d’électricité dans la zone CNO de septembre 2002 à décembre 2006 pour un montant de 40 milliards de FCFA. Il faut greffer au chapitre des dépenses de l’Etat “la facture”, des casses à la BCEAO perpétrées par les rebelles à Bouaké, Korhogo et Man. La Côte d’Ivoire s’est engagée à rembourser les montants dérobés dont la valeur est estimée à 50 milliards de CFA. Le secteur privé n’a pas été épargné par les affres de la crise. A titre d’exemple, le D.G de l’économie a mis en exergue la réalité économique à Bouaké. “Le tissu industriel de la région de Bouaké a été dévasté. A titre d’exemple, les installations et les stocks d’hydrocarbures de la GESTOCI et de marketeurs à Bouaké ont été totalement pillés, les établissements Robert Gonfreville et les unités de TRITURAF endommagés et fermés”, a déploré l’expert de La Majorité présidentielle. Il a pris le cas spécifique de la CIE et la SODECIE qui ont payé un lourd tribut dans cette guerre. “Fin 2009, les impayés de factures dans les zones CNO s’élève à plus de 83 milliards de FCFA pour l’électricité (CIE) et 52 milliards de FCFA pour l’eau (SODECI)”, a révélé Kouassy Oussou. En dépit de toutes ces difficultés, le D.G. de l’économie s’est montré optimiste quant au redécollage de la Côte d’Ivoire du point de vue économique. “Le futur est meilleur !”, a-t-il lancé à l’assistance. Il dit avoir foi en l’avenir parce que, a-t-il fait savoir, le pays possède “toutes les ressources nécessaires au développement d’une agriculture diversifiée”. Il a, par ailleurs, fait référence au secteur des mines notamment le fer, le manganèse, l’or, le diamant qui “constituent, a-t-il affirmé, des secteurs porteurs dont l’exploitation accrue apportera une valeur ajoutée nette au PIB”. Il fonde un espoir en la mise en œuvre de l’initiative PPTE. “Le PPTE doit être pour les ivoiriens un instrument de redécollage de l’économie nationale”, a-t-il suggéré. Pour réussir le pari du redécollage de l’économie ivoirienne, il a plaidé pour que la crise cesse et que la réunification soit une réalité. De façon urgente. “Donnez-moi une bonne politique, je vous donnerai une bonne économie”, a-t-il résumé sa pensée. Serge Armand Didi
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