Blasphème ! - Gbagbo défenseur de la liberté dans le monde

Le Fpi se moque de l’histoire en élevant son père fondateur, Laurent Gbagbo au rang des figures charismatiques de la liberté dans le monde. C’est ce qu’il nous a été donné de constater à travers les banderoles placardées au village de la liberté. Cette image qui choque l’intelligence et le bon sens constitue une escroquerie morale et frise, à tout point de vue, un blasphème.

Voir en médaillon d’Or la photo de Gbagbo parmi les très respectés et vénérés monuments de la liberté que sont Martin Luther King, Jean Jaurès, Nelson Mandela, Mohandas Gandhi, on ne peut s’empêcher de se demander, si le Front populaire ivoirien a pris la mesure de son acte pour ne pas dire de sa méprise, en voulant forcer l’entrée de son leader au panthéon des figures mondiales de la liberté. On peut par estime vouloir que son mentor ressemble à un grand défenseur de cette cause noble auquel, l’honnêteté exige d’y faire seulement allusion. Mais aller jusqu’à établir une simultitude entre Laurent Gbagbo et Jean Jaurès ou encore Martin Luther King, Mohandas Gandhi, c’est commettre une faute de lèse-majesté si ce n’est un blasphème. Les refondateurs veulent tromper la masse pour gagner sa faveur, mais ils n’ont aucun argument pour falsifier l’histoire. Les historiens avertis et les individus qui ont au moins, une fois dans leur vie, ouvert un livre d’histoire, seront unanimes pour dire que le chef de file des frontistes ne peut être cité parmi les défenseurs de la liberté dans le monde. Un bref rappel sur la vie et le combat de Jean Jaurès, Martin Luther King, Gandhi, Mandela permet de battre en brèche cette volonté du Fpi, de vouloir inscrire Gbagbo dans le livre d’or de ces combattants de la liberté. Membre fondateur du parti socialiste français, Auguste Marie Joseph, Jean Léon Jaurès, a consacré une partie de sa vie dans une lutte incessante et résolue de la défense des ouvriers. Il défend les ‘’verriers de Carmaux’’, renvoyés par leur patron. Député, son talent d’orateur lui a permis de devenir le porte-parole du petit groupe socialiste à l’Assemblée nationale. Le socialisme de Jean Jaurès est qualifié d’humaniste » avec ses références constantes à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Homme de paix, Jaurès s’est illustré par son pacifisme et son opposition au déclenchement de la première Guerre Mondiale. Il sera constant dans son idéologie jusqu’à son assassinat, le 31 Juillet 1944 à Paris, par un militant de l’extrême droite Raoul Villain.
Martin Luther King : homme de paix et de liberté, King a toujours prôné la non- violence. Il a consacré sa vie à lutter pour l’égalité sociale. Son rêve, connu sous le discours ‘’I have a dream’’, était de voir développer la paix mondiale. Pour lui, le bien doit triompher du mal. C’est pourquoi il n’a jamais utilisé la violence pour faire passer son message.
Gandhi : grand combattant de la liberté et homme de paix, Mohondas Gandhi a posé plusieurs actes en faveur de la libération du peuple hindou. On note qu’il a lancé le mouvement de non-coopération, qui a appelé les hindou à se retirer des Institutions Britanniques pour apprendre l’art de l’autonomie. Acteur de la non violence, Gandhi fut prix Nobel de la paix.
Nelson Mandela : fondateur de l’ANC, il a lutté longtemps pour l’égalité raciale en Afrique du Sud. Même si certains hommes politiques ivoiriens croient que Mandela n’est pas un mythe, il n’en demeure moins vrai qu’il soit l’une des figures emblématiques de la lutte pour la liberté. Son combat lui a valu des décennies de prison, mais il fut pacifique. Mandela devient alors prix Nobel de la paix en 2004. Cet aperçu sommaire sur ces grandes figures, restitue avec précision, qu’il n’y a aucune comparaison à faire entre Laurent Gbagbo et ces personnalités suscitées. Ce sont des hommes qui n’ont pas usé de violence pour imposer leur idéologie. Ils n’étaient encore moins des dictateurs et des chefs guerriers. La vérité, l’humanisme et le social les caractérisent. Des vertus dont l’absence chez le mentor des frontistes est pire vérité. Le Fpi doit donc faire attention, à ne pas se moquer de l’histoire. Car en agissant ainsi, il blasphème.

JN