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International Publié le jeudi 8 juillet 2010 | Nuit & Jour

Guinée-Conakry / Valorisation des ressources humaines - Révélation sur la galère des Peulh

‘’Le complot Peulh’’. Telle a été l’invention de Feu Sékou Touré pour dérouler à l’encontre de ceux-ci une répression sans nom. Brimés, persécutés et assassinés à tout vent, ceux-ci s’obligèrent à exile, s’excluant d’office du processus de développement de leur pays. Voyage dans le parcours et la tragédie des ‘’juifs d’Afrique’’, dont les caractéristiques en font un peuple qui gène, jusqu’à l’hécatombe.

« Nous exigeons une commission vérité, réhabilitation et réconciliation qui fera le bilan des 50 ans de la Guinée. Nous souhaitons l’identification et la restitution des charniers aux familles ». Telle a été l’exigence de Fodé Maréga, président de l’Association guinéenne des victimes du camp Boiro (AGVCB) lors de la commémoration du cinquantenaire dudit pays en 2008. Toujours selon lui, il existe officiellement six charniers et des dizaines d’autres disséminés aux frontières du pays et jusque-la non identifiés ou cachés par les gouvernants. Tous issus de l’ethnie Peulh, ces victimes ressortent ainsi le génocide dont ont été victimes leurs parents, orchestré par Sékou Touré des décennies durant. Apeuré par des préjugés liés aux tendances expansionnistes de ceux-ci, le Président Guinéen avait inventé ‘’le complot Peulh’’ qui eut pour effet, d’exterminer des milliers de Peulh, en poussant les autres à l’exile. Alors qu’ils devraient constituer pour leur pays une force de production et de consommation a même de contribuer au développement, s’est transformé en masse populaire à réintégrer. En plus de l’énorme réserve dont regorge le sol et le sous-sol de ce pays, ce peuple aurait pu constituer un puissant facteur de croissante à même d’impulser une dynamique à l’économie guinéenne. Désormais, ce sont les pays limitrophes qui profitent de ces ressources humaines rejetées chez elles, en plus des pays développés qui exploitent leurs matières grises. Depuis, les Peulh Guinéens vivent une galère liée à ces caractéristiques qui en font un peuple redouté.

Un peuple aux origines lointaines

Le passé mystérieux des Peulh a fait l’objet de nombreuses publications qui, par endroit, se rejoignent. Le Dr Lasnet les fait partir de la Haute-Egypte pour les faire aboutir dans le Sud-Marocain, où ils auraient été connus des auteurs de l »’Antiquité sous le nom de Leuco-Ethiopiens, c'est-à-dire d’Ethiopiens blancs. Barth les a identifiés aux Bafours, anciens habitants de la Mauritanie que les Maures trouvèrent sur place lors de leurs migrations vers le Sud. Il les a alors surnommés Pyri-Ethiopiens, ou Ethiopiens brûlés, à cause de leur peau foncée. De tous les savants qui ont fait des recherches sur les origines des Peulh, Barth est le plus nuancé. Selon lui, ceux-ci auraient été en contact avec les Bantous, vers l’an 3000 avant l’ère chrétienne et auraient occupé toute l’Afrique septentrionale entre l’Atlas et le Soudan, avant l’expansion des Berbères dans cette région. L’histoire des Peulh est donc une extraordinaire aventure au centre de la quelle se trouve le bœuf. Principalement occupés à l’élevage, les Peulh sont répandus partout en Afrique jusqu’en Russie et d’un pays à l’autre, leur appellation varie : Peulh, Fula, Fulani, Pular ou Haal-Pular, etc.

Ils sont considérés comme les juifs d’Afrique

Les commentaires et la légende l’affirment : le pays Peulh est celui où la duplicité est signe de raffinement. Le Poulakou, la sagesse Peulh enseigne d’ailleurs que vivre, c’est se gruger les uns, les autres. « Ici, on naît rusé ou maudit, roi ou rien du tout », y affirmait-on les temps jadis, comme pour mettre en exergue le caractère entreprenant du Peulh, incontestablement l’ethnie la plus connue d’Afrique, la plus disséminée aussi. Comparés aux métis à cause de leurs traits fins et de leur teint clair, les Peulh ont des similitudes avec les guerriers Massaï du Kenya : ces peuples nomades vénèrent les bovins qui en font leur richesse, à tel point qu’en tuer ou en vendre est un acte impensable. Cette vénération fait la pauvreté des Peulh ruraux, car leur travail ne leur rapporte pas de quoi vivre. A l’instar des Massaï, les Peulh sont accusés d’appauvrir leurs pays et de contribuer à la désertification. Les bovins de plus en plus nombreux n’ont plus de quoi se mourir et meurent de faim, durant les mois secs de l’année. Plus de la moitié des Peulh s’appèlent BA ou Diallo, en plus des thierno, Sow, Barry, Sangaré, etc, rendant ainsi les noms de familles rares. Partout où ils se sont introduits (pacifiquement où par la force) ils ont tendance à dominer, en se pensant toujours supérieurs aux autres. En se faisant les vecteurs de l’Islam, ils ont transformé complètement les populations de l’AOF, en apportant (selon eux) une religion plus évoluée. A travers leur esprit de conquête, les Peulh ont surtout provoqué la formation d’empires puissants, et bien organisés, et apporté un ferment culturel dont ont bénéficié les populations en contact avec eux. Peu de populations de l’Ouest Africain ont un sens aussi poussé de l’esthétique. Sens qui se traduit par des coiffures féminines d’un raffinement étonnant, avec un goût très recherché pour les parures d’ambre et de cuivre (coiffure et collier), ainsi que les boucles d’oreilles (jusqu’à sept placées dans le bord du pavillon), et les anneaux de bras et de chevilles. Ces coiffures et ces parures font des Peuhles les plus jolies femmes d’Afrique de l’Ouest. Voilà pourquoi, apeuré par autant de caractères distinctifs liés aux Peuhles, Sékou Touré a inventé le ‘’complot Peulh’’. Il s’agissait pour lui de détruire cette dynamique à même de lui ravir le leadership national.

Franck Boyo
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