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Société Publié le lundi 7 juin 2010 | Housewife

L’orphelinat National de Grand-Bassam, une institution étatique qui ouvre ses portes en mai 1972 pour accueillir des filles orphelines. 38 ans plus tard, que devient-il?

Durant les années prospères de la Côte d’Ivoire, ce centre d’accueil d’enfants orphelins a connu lui aussi de belles années. Malheureusement, la dernière décennie n’ayant pas fait de cadeau à notre pays, cet orphelinat, tout comme de nombreux autres en Côte d’Ivoire, connaît des moments difficiles. Ce mois-ci, à travers HOUSEWIFE, découvrez les coulisses de cette institution, aujourd’hui dirigée par Madame DANHO Ersnestine.

Un foyer d’accueil… Plus qu’une nécessité pour ses filles

Située précisément au quartier France résidentielle, L’orphelinat des filles de Grand-Bassam compte à ce jour 127 pensionnaires dont l’âge varie entre 04 et 14 ans .
Les nombreuses crises économiques, sociales et politiques ont quelque peu, fait oublier les orphelinats, ces institutions établies pour venir en aide aux enfants en difficultés. L’absence de suivi, de soutien matériel et financier a alors entraîné une dégradation de ces centres d’accueil.
Dès sa prise de fonction, deux priorités se sont imposées à la directrice de cet institut : la réhabilitation des locaux pour garantir un cadre propice à l’épanouissement de la jeune fille et la création d’un foyer d’accueil pour assurer leur suivi après la classe de CM2.
Si Le premier objectif est sur le point de se réaliser grâce à la bonne volonté de l’organisation des Nations Unies en Côte d’ivoire (ONU-CI ) et de certaines organisations non gouvernementales qui ont pu réhabiliter les bâtiments vétustes ainsi que les dortoirs de cette institution, le deuxième tarde cependant à se concrétiser faute de moyens financiers.
Ces orphelines, dès le jour de leur insertion à l’orphelinat, vivent un peu en vase clos avec le personnel de l’institution. A force, elles sont un peu loin de la réalité sociale et une fois adulte, à l’heure de prendre leur envol, on se rend compte qu’elles sont très vulnérables.
Il s’avère donc nécessaire de poursuivre le suivi au-delà du cadre institutionnel pour éviter qu’elles affrontent seules les vicissitudes de la vie tels que les grossesses précoces et les risques de contamination du VIH SIDA, devenus monnaie courante après leur départ de cette institution.

Pour réussir l’insertion sociale de ces filles et les aider à se prendre en charge en cas d’échec scolaire, il est plus que primordial d’allier instruction, puériculture, sport et autres activités extra scolaires. Madame Dahno souhaiterait avoir au sein de l’institution un foyer d’accueil leur permettant de garder les jeunes filles après le lycée et leur apprendre un métier, en attendant qu’elles prennent plus de maturité pour prendre leur envol.
Ce noble combat, madame Danho désire le réaliser avec toutes les personnes sensibles à la souffrance de ces enfants qui n’ont pas demandé à être orphelins. Même si l’institution est subventionnée par l’Etat, s’occuper de l’ensemble des enfants exigent toute une infrastructure pour combler les besoins. Besoins en médicaments, en tenues vestimentaires, et surtout en vivres. « je me souviens qu’une fois les filles sont venues me supplier en me disant qu’elles en avaient assez des pâtes alimentaires dit-elle; ce fût un véritable casse tête pour l’économe et moi car je ne savais comment trouver de quoi nourrir décemment ces enfants qui sont à ma charge. Nous courrions après des donateurs qui se faisaient rares… Heureusement qu’une personne de bonne volonté a pu écourter notre calvaire …»

Aider en toute honnêteté… Un devoir pour tous

Ils sont en effet nombreux ces organismes et ces hommes aux âmes sensibles qui, de plus en plus, volent au secours de l’orphelinat de Grand-Bassam, mais ce que déplore la première responsable de cette institution c’est que parmi eux existent des personnes véreuses qui profitent de la misère de ces enfants pour s’enrichir sur leur dos. « …Ils ne tiennent jamais à leur promesse quand bien même ils le font, ils déclarent publiquement des dons qui ne nous parviennent jamais et ces comportements me brisent le cœur. L’État gagnerait à jeter un coup d’œil sur ce secteur qui est devenu la vache à lait de certaines personnes » A-t-elle avoué ; le cœur en peine.

Cet état de fait a également poussé la direction de la protection sociale à suspendre les demandes d’adoptions qui normalement devraient constituer une porte de sortie, une chance pour ces filles de retrouver une famille. « Nous avons malheureusement fait adopter des enfants qui ont disparu de la circulation. Nous n’avons aucune nouvelle et, pire, il se pourrait qu’ils aient été vendus …. Nous ne voulons pas transformer la vie de ces enfants en désastre … ce n’est pas notre rôle » a t-elle ajouté pour corroborer ses propos.

Cette situation que vivent ces filles devrait amener tout un chacun à s’investir dans le social. Vu que le nombre d’orphelins en côte d’ivoire ne cesse de s’accroître pour plusieurs raisons : La diminution de l’espérance de vie, le VIH SIDA et surtout la crise socio politique que traverse le pays. Sur ce sujet le message lancé par Madame Danho à l’endroit de tous les ivoiriens est chargé de signification

« l’orphelinat de Grand Bassam est une petite Côte d’ivoire puisque nous recevons des orphelines de divers horizons et de toutes les ethnies. Nous essayons de leur donner une autre chance dans la vie .Mais ces enfants ont besoin de leur parents car nous ne pourront pas les remplacer totalement. Ils ont besoin d’amour et paix .mon souhait est qu’il y ait de moins en moins d’orphelins dans notre pays. C’est nous qui vivons avec eux, c’est nous qui savons combien de fois ils souffrent surtout ceux qui ont vu leurs parents mourir sous leurs yeux. J’invite donc tous les partis politiques ainsi que tous les ivoiriens à « désarmer » leur cœur pour que la paix revienne dans ce pays »
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