Les trois journalistes du Nouveau Courrier arrêtés, depuis mardi, ont été emmenés, hier, à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca).
De mal en pis. Comme si le calvaire vécu dans le cachot de la police criminelle n’était pas assez. Après quatre jours de détention, les journalistes du Nouveau Courrier ont été conduits, hier, à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). Le procureur de la République, Raymond Tchimou, en a décidé ainsi. Ils vont y rester jusqu’à leur jugement, prévu, selon les avocats de la défense, la semaine prochaine. « Je fais une grève de la faim », a donné de la voix, Saint Claver Oula à un de ses proches. Selon le rédacteur en chef du Nouveau Courrier, les conditions de détention ne lui permettent pas de prendre ses médicaments. Le journaliste avait été évacué, jeudi, dans une clinique pour des problèmes gastriques. Sa santé s’est fortement dégradée. « Il était couché à même le sol », a confié un proche. « Nous avons fait une copie des documents attestant son état de santé et nous l’avons envoyée au procureur », a indiqué Tié Bi Avat, l’un des avocats constitués avec Me Gueu Désiré pour la défense des rédacteurs. Avant la décision du procureur de maintenir les journalistes en prison, il a entendu leurs avocats pendant une quarantaine de minutes à son bureau. Entre 13 h et 14 h, ceux-ci ont défendu la position de leurs clients. A savoir, ne pas dénoncer leur source, conformément à l’éthique et à la déontologie de leur métier. C’est tout abattus que les hommes de droit ont annoncé « la mauvaise nouvelle » aux journalistes et parents des détenus rassemblés dans la cour du Palais de justice. Pour Guillaume Gbato, secrétaire général du Syndicat national de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synapp-CI), « l’argument de vol de document n’est pas recevable ». Selon lui, le rôle du procureur consiste à ouvrir une enquête sur l’affaire et non d’emprisonner tout de go des journalistes pour « refus de dénonciation de source ». Continuant, le syndicaliste a demandé la libération de ses camarades. Aussi, a-t-il déclaré, être lui aussi, en possession des 137 pages du document en question. Avant de menacer : « Si jusqu’à lundi, ils ne sont pas libérés, ce document va paraître dans tous les journaux. Que la Maca se prépare à recevoir 400 nouveaux pensionnaires », a-t-il pesté. Pour le Sg du Synapp- CI, « On ne peut pas remettre en cause six ans de haute lutte pour l’obtention d’une loi (2004/643 du 14 décembre 2004 surtout celle sur la suppression de la peine privative de liberté pour un journaliste en exercice de son métier (art 68), et la remettre en cause sous le prétexte qu’il y a eu vol ». Le reclassement de l’affaire, demandé par les avocats de la défense, a été rejeté par le procureur.
Sanou Amadou
De mal en pis. Comme si le calvaire vécu dans le cachot de la police criminelle n’était pas assez. Après quatre jours de détention, les journalistes du Nouveau Courrier ont été conduits, hier, à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). Le procureur de la République, Raymond Tchimou, en a décidé ainsi. Ils vont y rester jusqu’à leur jugement, prévu, selon les avocats de la défense, la semaine prochaine. « Je fais une grève de la faim », a donné de la voix, Saint Claver Oula à un de ses proches. Selon le rédacteur en chef du Nouveau Courrier, les conditions de détention ne lui permettent pas de prendre ses médicaments. Le journaliste avait été évacué, jeudi, dans une clinique pour des problèmes gastriques. Sa santé s’est fortement dégradée. « Il était couché à même le sol », a confié un proche. « Nous avons fait une copie des documents attestant son état de santé et nous l’avons envoyée au procureur », a indiqué Tié Bi Avat, l’un des avocats constitués avec Me Gueu Désiré pour la défense des rédacteurs. Avant la décision du procureur de maintenir les journalistes en prison, il a entendu leurs avocats pendant une quarantaine de minutes à son bureau. Entre 13 h et 14 h, ceux-ci ont défendu la position de leurs clients. A savoir, ne pas dénoncer leur source, conformément à l’éthique et à la déontologie de leur métier. C’est tout abattus que les hommes de droit ont annoncé « la mauvaise nouvelle » aux journalistes et parents des détenus rassemblés dans la cour du Palais de justice. Pour Guillaume Gbato, secrétaire général du Syndicat national de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synapp-CI), « l’argument de vol de document n’est pas recevable ». Selon lui, le rôle du procureur consiste à ouvrir une enquête sur l’affaire et non d’emprisonner tout de go des journalistes pour « refus de dénonciation de source ». Continuant, le syndicaliste a demandé la libération de ses camarades. Aussi, a-t-il déclaré, être lui aussi, en possession des 137 pages du document en question. Avant de menacer : « Si jusqu’à lundi, ils ne sont pas libérés, ce document va paraître dans tous les journaux. Que la Maca se prépare à recevoir 400 nouveaux pensionnaires », a-t-il pesté. Pour le Sg du Synapp- CI, « On ne peut pas remettre en cause six ans de haute lutte pour l’obtention d’une loi (2004/643 du 14 décembre 2004 surtout celle sur la suppression de la peine privative de liberté pour un journaliste en exercice de son métier (art 68), et la remettre en cause sous le prétexte qu’il y a eu vol ». Le reclassement de l’affaire, demandé par les avocats de la défense, a été rejeté par le procureur.
Sanou Amadou