Interview / Issa Hayatou précise : ‘’Ils n’ont pas versé des sommes à des membres de la FIFA’’

Un documentaire diffusé par la BBC faisait état de versements illicites de la part d’une société ISL, qui ont servi a corrompe 11 responsables de la Fifa , dont Issa Hayatou, président de la Confédération Africaine de Football (CAF) dans le cadre de l’attribution des pays organisateurs de la coupe du monde 2018, 2022. Dans cet entretien accordé à RFI, le président de la CAF récuse cette accusation.

Un documentaire diffusé par la BBC fait état de versements illégaux de la part d’une société ISL, qui n’existe plus, des paiements dit ce documentaire, qui ont servi a corrompe 11 responsables de la Fifa , dont vous-même, Issa Hayatou. Pour un paiement en cash de 100000F Suisse. Qu’avez-vous à répondre à cela ?

(Il rit). Ce sont des informations qui ne sont pas exactes. Il est vrai que la BBC a publié. Mais il y a beaucoup d’amalgame, dans la mesure où le paiement dont vous parlez date de 1995. Ça n’à rien avoir avec l’organisation des deux coupes du monde de 2018 et 2022, contrairement à ce qu’ils veulent faire croire.

Vous pensez que la BBC publie des documents erronés ?

Quand je dis que c’est erroné, c’est aussi simple que ça. Ils ont voulu faire croire au gens que c’est une corruption agissant de l’heure, alors qu’au moment où on avait versé cet argent, c’était de l’argent destiné à la Confédération Africaine de Football (CAF) pour son 40ème anniversaire. Ce n’était pas de l’argent destiné à M Issa Hayatou, président de la CAF. C ’était de l’argent destiné à la CAF. En tant que sponsor, ISL a crut devoir nous donner cet argent. Et à l’époque, les membres exécutifs de la CAF étaient informés, et nous avions accepté au tour d’une table que la somme vous soit versé, parce que nous avions ce partenaire qui s’appelait ISN qui était le sponsor de l’événement.

Donc, vous ne contestez pas le versement de 100000F Suisse. Vous dites que ça n’a pas été fait sous la table.

Je ne conteste pas. C’est ISL qui nous a donné cet argent pour participer à l’anniversaire que nous organisions.

Et vous n’entendez aucune contrepartie ?
Quelle contrepartie ?

C’était la société qui détenait les droits de commercialisation de l’événement ?
Non pas de cet événement. Il avait le droit de commercialisation avec la FIFA, pas avec la CAF. Je vous ai dit dans quel contexte cet argent a été donné. C’est une dotation.

C’est normal qu’une société privée verse ainsi en cash des sommes à des membres de la FIFA ?
Ils n’ont pas versé des sommes à des membres de la FIFA. ils l’on versé à une institution. A la CAF. Ce n’est pas à un membre. Mais à la Confédération Africaine de Football, afin de soutenir vos efforts. Pour la fête que nous devions organiser pour le 40ème anniversaire. C’est dans ce contexte que cette société a fait cette dotation. Et dans le milieu du sport, il y a toujours des sponsors.

L’affaire a été jugée grave pour que le Comité International Olympique demande à la BBC les documents en question. Et déclare vouloir faire appel à une commission éthique. Craignez-vous des sanctions de la part du CIO dont vous faites partie ?

Je n’a rien à craindre. J’ai la conscience tranquille. Qu’ai-je à craindre. S’il y a des sanctions, cela commencerait par la FIFA. Elle a une commission d’éthique. Si jamais, il avait quelque chose de pas correcte, j’allais vous le dire. Je suis tranquille.

On sait que les pratiques de corruption existent dans le monde du sport. La FIFA est-elle à l’abri de tout soupçon ?

Qui vous a dit. De toute façon, il n’y a aucune société à l’abri de soupçon de corruption. Ce n’est seulement dans le milieu du sport. Ce n’est pas seulement dans le milieu du sport qu’il y a de la corruption. On la trouve un peu partout. Dans le milieu des affaire, dans tous les milieux, l’on trouve la corruption. Il ne faut donc pas penser que c’est seulement dans le milieu du sport qu’on trouve la corruption.

L’attribution de la coupe du monde 2018, 2022 est déjà entachée de soupçon, puisque deux membres du comité exécutif de la FIFA, ont été suspendus après avoir été piégés par des journalise anglais.

La procédure est en cours. Il y a la présomption d’innocence. Attendons, d’abord que la procédure soit utilisée pour parler de corruption. Présentement, nous sommes en appel.

Propos recueillis par K.Ange