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Société Publié le lundi 13 décembre 2010 | Nord-Sud

Bicéphalisme à la tête de l’Etat : Les fonctionnaires divisés

Une partie des employés de l’Etat ne souhaite pas continuer à servir le régime Laurent Gbagbo qu’elle ne reconnaît pas. Mais beaucoup ne savent pas comment s’y prendre et souffrent dans le silence.

Travailler pour aider Laurent Gbagbo à consolider son pouvoir. Boycotter le travail pour le fragiliser et aider Alassane Ouattara à s’installer. Voici les deux états d’esprit qui se côtoient derrière le silence des 160.000 fonctionnaires et agents de l’Etat. « Je n’irai pas en classe tant que le président élu ne sera pas au palais. On ne peut demander aux citoyens d’élire un chef d’Etat et empêcher celui-ci de gouverner. C’est une injustice qui m’enlève toute envie de travailler. Je n’ai pas le moral. Que les enfants attendent calmement le rétablissement de la démocratie.» Cet aveu d’un instituteur de la commune de Cocody n’est pas isolé. De nombreux enseignants, médecins, ou bureaucrates de l’Etat n’ont pas rejoint leurs postes depuis la fin du 2e tour de l’élection présidentielle. Et surtout depuis l’annulation de voix qui a permis au président du Conseil constitutionnel, Paul Yao-N’Dré, de proclamer Laurent Gbagbo vainqueur du scrutin. Militants ou sympathisants du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix(Rhdp), ou citoyens ordinaires soutenant le candidat de cette coalition, ces travailleurs manifestent à leur manière leur désapprobation.

Les mécontents qui se rendent au service le font malgré eux et n’hésiteraient pas à rejoindre les rangs des “déserteurs” dont certains ont déjà été nommés à de hautes fonctions par Alassane Ouattara. A côté de ce groupe, se trouve celui des pro-Gbagbo qui ont été les premiers à rejoindre leurs postes dès l’accalmie. Ils sont très dévoués et très prolixes sur leur position dans les bureaux, ascenseurs ou véhicules de transport en commun.

Des syndicats prudents
Ils ne se sentent pas concernés par les appels successifs du nouveau gouvernement Guillaume Soro qui invite tous les agents de l’Etat à cesser toute collaboration avec le régime Laurent Gbagbo. Une situation bien embarrassante pour les leaders syndicaux qui préfèrent rester prudents. « C’est une question politique et là, vous ne m’avez pas appelé pour savoir mon avis personnel mais celui du président de l’Union nationale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (Ndlr : Unafoci) que je suis. Comprenez que je ne puisse pas me prononcer. Nous ne nous sommes pas encore concertés sur le sujet », répond Zoma-Bi Goua. Même réserve chez d’autres responsables syndicaux comme le secrétaire général du Syndicat national des cadres supérieurs de la santé (Synacas-ci), du Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits(Midd). « Nous ne souhaitons pas parler dans la presse en ce moment quel que soit le sujet », se retiennent Dr Boka Ernest et Mesmin Komoé. Normal ! Les adhésions aux organisations syndicales ne se font pas sur des bases politiques. Celles-ci comptent donc des adhérents de toutes obédiences politiques. Il ne faut pas prendre le risque de fâcher des syndiqués en se prononçant en faveur d’un camp politique ou de l’autre. Au plan individuel, il faut s’attendre à ce que les plus audacieux parmi les fonctionnaires qui ne se reconnaissent pas dans le régime Gbagbo veuillent défendre leurs voix jusqu’au bout et maintiennent leur boycott. A la longue, leur tutelle, côté-Gbagbo, pourrait prendre des sanctions administratives et pécuniaires à leur encontre. Les leaders syndicaux vont-ils demeurer silencieux devant de telles décisions ? Vont-ils abandonner leurs camarades victimes de sanctions surtout si ceux-ci sont très nombreux ? Pas sûr.

Cissé Sindou
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