x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Économie Publié le mardi 14 décembre 2010 | Le Patriote

Cherté de la vie/ Les Ivoiriens unanimes - “On ne peut plus rien acheter”

On ne vit plus à Abidjan, on survit. C’est le sentiment des Ivoiriens pour qui le quotidien est insupportable du fait de la flambée, sans cesse, du prix des denrées alimentaires

Obed Gangan :
“Le prix des vivriers sont hors de portée”
« La situation que nous vivons aujourd’hui joue sur tout, sur l’économie, sur l’école, sur les fonctionnaires. Se nourrir dans les foyers relève du miracle. Les denrées sont hors de portée. Dans les marchés, il faut le dire, la situation est chaotique. Notre souhait est que la normalité s’établisse. Nous demandons à Laurent Gbagbo qui a perdu l’élection présidentielle, de céder la place au nouveau Président élu, qui veut amener la Côte d’Ivoire vers le développement ».

Zégbé Yves :
“Nous vivons une situation difficile”
« Nous vivons en ce moment une situation très difficile. Tout est cher. Pour nous qui sommes restés au chômage, pendant les 10 ans de la refondation, c’est pire. Nos grands frères qui nous soutenaient de temps en temps, n’arrivent plus à se prendre en charge à plus forte raison, s’occuper de nous autres. Notre espoir de trouver un emploi avec le nouveau Président élu, s’amenuise avec la situation de confusion. Nous avions loué Dieu pour sa victoire. Malheureusement, ils sont en train d’obstruer ou de retarder la mise en place de sa politique. Une politique qui place les jeunes en une bonne position. J’invite donc les jeunes à se souder les coudes pour que cette situation prenne fin le plus tôt possible.

Beugré Yobouët Daniel :
“Impossible de faire
un bon marché avec 2000 FCFA3
«Je reconnais aujourd’hui que nous avions installé en 2000 un Président qui disait qu’il aimait la Côte d’Ivoire. Je constate aujourd’hui, qu’il n’a jamais aimé le peuple ivoirien. Aujourd’hui, il ne sait pas que le marché est devenu cher. Aujourd’hui, avec 2000 FCFA, on ne peut plus faire un bon marché. Je suis désolé de lui dire qu’il n’aime pas la Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, je lui demande de laisser le pays. S’il aimait vraiment le pays et les Ivoiriens, comme il le prétend, il se serait arrangé pour que l’Ivoirien puisse se nourrir. Aujourd’hui dans les boutiques de nos quartiers, il n’y a plus d’huile de 50 FCFA. Mon souhait est que la volonté du peuple soit respectée pour son bonheur. Je voudrais qu’il sache que le peuple qu’il prétend aimer, meurt de faim. On n’arrive plus à scolariser nos enfants. Nous ne savons même pas si nous serons payés à la fin du mois. Quel est ce Président qui crie qu’il aime la Côte d’Ivoire et qui laisse ce peuple souffrir ? Pour moi, il n’aime pas la Côte d’Ivoire, il aime le pouvoir ».

Diabaté Adama
“Le prix de l’huile, du sucre, du gaz flambe également”
« Aujourd’hui, on n’a pas besoin de porter des lunettes pour montrer que la situation du pays est catastrophique. Aujourd’hui, nous sommes presque à la moitié du mois de décembre, mois de fête par excellence. On ne sent même pas qu’on est dans le mois de décembre. Rien ne bouge. Au contraire, tout est cher. On ne peut rien acheter. Le prix de la viande par exemple grimpe chaque jour que Dieu fait. Le prix de l’huile, du sucre également, celui du gaz, tout flambe actuellement. Nous qui sommes dans les quartiers populaires, il y a des pères de famille qui n’arrivent même pas à avoir 5000 FCFA. Comment ce père de famille qui a au moins 5 enfants, peut ils les nourrir. Le plus grave, c’est que chaque boutiquier fixe son prix, selon son bon vouloir. Parce qu’il n’y aucun contrôle chacun fait ce qu’il veut. Ce n’est pas digne de la Côte d’Ivoire ».

Kacouan Chantal :
“On est obligé de manger une seule fois par jour”
« La vie est vraiment très difficile. Quand on va au marché, là c’est la totale. Les produits qu’on payait à 25 FCFA sont passés à 100FCFA. Le poisson qu’on payait par exemple à 200 FCFA, on doit le payer à 500 FCFA. L’huile dont le prix était un peu stable, vient de connaître une hausse. Le prix de toutes les denrées alimentaires montent. Pour nous qui sommes opérateurs économiques, c’est encore plus difficile. Moi, je suis couturière, en principe en ce mois de décembre, on devrait veiller. Mais, on ne le fait pas parce que les clients se font rares. Pour aller au marché, il faut avoir une calculatrice. On est obligé de manger une seule fois par jour. A cette allure-là, je me demande ce que sera demain si les choses ne changent pas.

Kouassi Aya Odette
“Maintenant 5000 FCFA ne suffisent pas pour faire le marché”
« Aujourd’hui, on n’arrive même plus à manger, à plus forte raison acheter des produits pour nos magasins. Rien ne marche. Les choses sont trop chères maintenant. Il n’y a pas d’argent. Avant, avec 2000 FCFA, on pouvait faire le marché. Maintenant, 5000 FCFA ne suffisent plus. Le prix du sac de riz a augmenté. Le prix de toutes les denrées a augmenté. Allez dire à qui de droit que nous avons d’énormes problèmes pour vivre. Depuis ce matin, je n’ai rien vendu. Les clients viennent plutôt pour des causeries que pour faire des achats. La cliente a du mal à se nourrir, normal que l’achat d’un pagne soit le dernier de ses soucis. Nos enfants sont couchés à la maison, pourtant ils ont fini brillamment leurs études. J’ai 5 enfants, qui sont tous diplômés, mais qui sont contraints de rester à la maison. Le sac de riz de 50 kg, ne peut même pas faire un mois. Mon époux est décédé. Toutes les charges se reposent sur moi. Si vous pouvez faire quelque chose pour, je vous prie, faites-le. Sinon… ».

A. Marie-Louise
“On ne peut plus se nourrir convenablement”
« Présentement, le marché est dur. Avant, les choses étaient moins chers. Avec un peu d’argent, on pouvait faire le marché et se nourrir convenablement. Maintenant, avec 5000 FCFA, impossible de s’en sortir. Nous avons de réels problèmes. Moi, par exemple, qui suis divorcée, je suis obligée de me battre toute seule pour espérer m’en sortir. Avant, ça allait mais, maintenant c’est difficile. Il faut payer les factures, c’est vraiment difficile.

Aka Marie
“On ne sent même pas qu’on est en période de fête”
«Comment un grand pays comme la Côte d’Ivoire, peut il avoir deux Présidents, deux Premiers ministres ? Rien ne marche. On ne peut rien acheter. Le litre d’huile se vend aujourd’hui à 1200 FCFA. Le sac de sucre est passé à 35 000 FCFA. Hier, (avant-hier, ndlr), quelqu’un s’est présenté sur les antennes de la 1ère pour dire que la bouteille de gaz de 6 KG était à 1800 FCFA, alors qu’en réalité, nous, on la paie à 4000 voire 4500 FCFA. La B12 est passée à 6000 FCFA et souvent même plus. Où allons-nous ? On ne peut plus manger ? Dans quel pays sommes-nous ? Il faut que cela prenne fin. Depuis ce matin, on ne sent même pas qu’on est en période de fête. Les loyers flambent. Pour avoir de l’eau, il faut se lever de bonne heure. Un pays comme la Côte d’Ivoire est mal vu aujourd’hui de l’extérieur. Avant, au temps d’Houphouët, on était fier de se présenter comme Ivoirien, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Le sang a trop coulé, il faut mettre fin aux souffrances des Ivoiriens. Il faut mettre balle à terre pour que, nous aussi nous puissions en profiter».

Madiara Ouattara :
“Les autres denrées, flambent”
« Je vis très difficilement la situation actuelle du pays, parce que j’ai ma mère à nourrir, mes quatre enfants et ma petite sœur qui a elle aussi des enfants. Depuis plusieurs mois, chez moi, on ne mange plus de viande. On est obligé d’acheter quelques tranches de poisson pour faire une petite cuisine. On prépare une sauce qui ne donne même pas d’appétit. On est obligé de faire avec. Les autres denrées flambent aussi : le riz, l’huile, le savon…

Konan Amenan
“Avec 1000 FCFA, on ne peut pas faire le marché”
« Avant, avec 1000 FCFA, on pouvait faire notre marché et manger à notre faim. Avec les 1000 FCFA, on allait au marché avec un seau. Aujourd’hui on est obligé d’aller au marché avec des sachets. Le sachet, malgré une dépense de 3000 FCFA, reste vide. A mon âge, je suis obligée de vendre jusque tard dans la nuit pour pouvoir joindre les deux bouts. Mon souhait, c’est que les choses redeviennent comme par le passé. Aujourd’hui, parce que mon mari est décédé, je suis obligée de supporter toutes les charges de la maison, y compris la scolarisation de mes enfants pour qui je suis obligée de dépenser plus de 200000 FCFA. Les temps sont devenus très durs. Trois bananes à 500 FCFA, le poisson de 200 FCFA est passé à 500 FCFA. Il faut que les choses redeviennent comme du temps d’Houphouët et de Bédié. Où on vit paisiblement, on se promène sans les tueries comme c’est le cas aujourd’hui ».

Midiour Albert :
“On mange une fois par jour”
« Avant, je donnais 5000 FCFA par jour pour le marché, parce que j’ai une grande famille. Aujourd’hui, il me faut donner au moins 8000 FCFA. Ce qui n’est pas évident. Il y a des palabres interminables à la maison. Ma femme dit qu’il faut plus de 1000 FCFA de charbon pour la cuisine du jour. Le prix du gaz a également augmenté. Avant, la bouteille B12 était vendue à 3500 FCFA. Aujourd’hui, il faut payer le double. On ne comprend plus rien. Dès fois, nous sommes obligés de manger une fois par jour. C’est la souffrance totale. Pour nous qui sommes à la retraite, la pilule devient amère. Ce n’est pas bon pour la santé ».

Diby Kouassi :
“Actuellement, on ne peut pas dire qu’on vit”
« Actuellement, on ne peut pas dire qu’on vit. Je suis venu à Abidjan depuis 1966. La vie que nous vivions est totalement différente de ce que nous vivons aujourd’hui. On ne peut même plus manger deux fois par jour. Moi, je mange une seule fois, parce que la vie est très compliquée. Tout est cher. La petite bouteille de gaz qui se vendait à 2000 FCFA, se vend aujourd’hui à 4000 FCFA. La vie est très compliquée. Si on ne trouve pas de solution, on ne sait pas de quoi demain sera fait. Il m’est impossible de scolariser convenablement mes enfants ».

Kamagaté Aminata :
“Le riz ‘dénicacha’, dont le kg était à 200 FCFA est passé au double »
« C’est une injure que de dire que le vie est chère. En tout cas, pour nous les pauvres, il est difficile de manger à sa faim. Il n’y a plus de tas de gombo de 25 FCFA comme par le passé. Il faut maintenant dépenser 250 FCFA en gombo pour pouvoir faire une sauce, où il faillait 50 FCFA. C’est le cas de la tomate, de l’aubergine. La viande, on n’en parle même pas. Aujourd’hui, le kilo de viande est à 2500 FCFA. Nous, on ne mange que le poisson. Malheureusement, le prix du poisson a aussi augmenté. Trois bananes à 500 FCFA. On est obligé d’acheter la banane. Notre souhait est que les choses changent. Le riz « dénicacha », dont le kilo était à 200 FCFA, est passé au double. Actuellement, nos maris ne travaillent pas. Il faut que les choses changent. Il n’y a plus de travail. Mon fils a un BTS mais, depuis plusieurs années, il est sans emploi »

Dagrou Nina Lucie :
“Le marché est devenu cher”
« Le marché est devenu cher. Tous les prix ont flambé. On ne peut plus nourrir nos familles. On ne peut pas préparer quelque chose. Il n’y a plus de tas de condiments de 25 FCFA comme par le passé. Le riz de mauvaise qualité, qu’on appelait « dénicacha » et qui était le moins cher, n’est plus à portée de main. Je ne dis pas que nos maris n’ont pas de problèmes, mais qui sommes leurs épouses, nous souffrons. On fait toujours des querelles parce que nos maris ne comprennent pas parce que tout est cher, l’argent qu’ils nous donnent ne suffit plus. Quand tu rentres au marché, tu es obligée de tourner sur toi plusieurs fois, sans oublier les querelles avec les vendeuses. Je me souviens avoir fait palabre avec une veille dame qui m’a vendu un tas de 4 piments à 100 FCFA, alors que pour moi, le tas était à 50FCFA. L’attitude de la vieille femme m’a étonnée. Mais, après, j’ai compris. Je supplie, les politiciens ».
Par Thiery Latt




PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Économie

Toutes les vidéos Économie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ