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Politique Publié le lundi 10 janvier 2011 | Le Patriote

Prétendue guerre civile si Gbagbo est délogé - La Côte d’Ivoire, une mosaïque culturelle inébranlable

La guerre civile. C’est le chiffon rouge brandi actuellement par l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. Selon lui, tout usage de la force pour l’amener à quitter un pouvoir qu’il usurpe depuis plus d’un mois, fera basculer la Côte d’Ivoire dans la guerre civile. Il fait croire à la communauté internationale et nationale que s’il partait, les Ivoiriens allaient s’entre-tuer. Et pour asseoir cette idée dangereuse dans la tête des Ivoiriens, les membres de son clan, appuyés par la télé LMP (ex-RTI), prennent en exemple le cas rwandais. Dans ce petit pays de l’Afrique centrale, l’assassinat du président sortant, Habyarimana le 6 avril 1994, a été l’élément déclencheur d’une guerre civile très meurtrière. Pendant près de trois mois, les deux ethnies (hutu et tutsi), se sont entretuées. Ce que l’on a qualifié de génocide rwandais a fait environ 800 000 morts. C’est ce schéma épouvantable que le dictateur souhaite pour la Côte d’Ivoire. Mais tous ceux qui connaissent très bien la Côte d’Ivoire savent que le schéma rwandais est impossible. D’abord, du fait même de la mosaïque culturelle et ethnique qu’est la nation ivoirienne. En effet, comment plus de 60 ethnies peuvent-elle s’affronter entre elles ? Surtout que ces ethnies avec les vagues de déplacement massifs, sont « éparpillées », un peu partout sur le territoire national. A cause de leurs activités économiques, les Malinkés (dioula), les Sénoufos ont immigré tant à l’ouest, au sud, qu’à l’est du pays. Il en est de même pour les Baoulés, les Gourous, etc. C’est à juste titre que le président de l’Assemblée Nationale, Mamadou Koulibaly, également n° 3 du FPI, parti du président sortant, expliquant le mélange des Ivoiriens, déclarait qu’il est un sénoufo (donc du nord de la Côte d’Ivoire), mais que si on lui demandait son village, il répondait Azaguié (sud), car ses parents se sont installés dans cette région depuis belle lurette. Par ces propos, le député de Koumassi expliquait que la guerre civile était difficilement faisable en Côte d’Ivoire. Justifiant aussi l’impossibilité d’une guerre civile en Côte d’Ivoire, les sociologues évoquent le jeu des alliances interethniques. Les grands groupes composant les 60 ethnies sont toutes unies entre elles par des alliances. On voit mal un sénoufo (Mandé du nord) s’attaquer à un Yacouba (Mandé du sud) ou encore un Agni attaquant un Baoulé (tous du groupe Akan).
Autre réalité qui empêche la réalisation du schéma rwandais en Côte d’Ivoire. La configuration même de la crise ivoirienne. Si au Rwanda ce sont deux ethnies qui se sont affrontées, en Côte d’Ivoire la crise oppose deux formations politiques : LMP et le RHDP. Et dans chacune de ces deux formations, militent aussi bien des ressortissants du nord, du sud, du centre, de l’est que de l’ouest. Ainsi, Ahmadou Gon Coulibaly (directeurs national de campagne du candidat RHDP) et Issa Malik Coulibaly (directeur national de campagne du candidat LMP), en plus d’être tous des fils du nord, sont des parents. Le second étant l’oncle du premier. Au RDR, parti de base d’Alassane Ouattra, la n°2 Henriette Dagri Diabaté, et Anne Ouloto, porte-parole du président, sont respectivement du sud et du nord. Au FPI, Mamadou Koulibaly, et Affi N’Guessan (n°2) sont originaire du nord et du centre. Des exemples de ce genre, on pourrait en citer des milliers. C’est donc dire que la guerre civile est une vue de l’esprit du putschiste constitutionnel ivoirien. Elle ne peut se faire en Côte d’Ivoire.
Dao Maïmouna

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