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Économie Publié le samedi 15 janvier 2011 | Le Patriote

Budget 2011 de Gbagbo : Rien qu’un effet d’annonce

Près de 3000 milliards de Fcfa à mobiliser par Gbagbo pour le budget 2011 ! Rien que du pipeau. En effet, Laurent Gbagbo qui veut coûte que coûte faire croire qu’il a la légalité présidentielle vient, par le biais de son gouvernement, de révéler la teneur du budget 2011 qui se chiffrerait à deux mille neuf cent sept milliards trois cent vingt millions trois cent quatre vingt dix huit mille deux cent seize (2907.320.398.216) Francs CFA contre 2897 milliards en 2010. Il est en hausse de 10,3 milliards par rapport aux ressources de 2010, soit un taux d’accroissement de 0,4%. Son Gouvernement souligne que ce budget est axé essentiellement sur les ressources internes à hauteur de 90% et prennent en compte les recettes pétrolières qui s’élèvent à 96,4 milliards Fcfa et celles du gaz à 98,6 milliards Fcfa. L’on se demande bien où Gbagbo compte trouver près de 3000 milliards de Fcfa dans ce contexte actuel ? Surtout que les recouvrements au niveau des ressources internes basées sur les régies financières (Impôts, Trésor et Douanes) sont très faibles.

Des problèmes de ressources intérieures …

Les entreprises qui ont l’habitude d’honorer leurs engagements fiscaux tirent le diable par la queue. Leurs activités ne tournent pas à plein régime. Ce qui les amène à mettre leur personnel en chômage technique. Ces structures songent de plus en plus à mettre la clé sous le paillasson. Et pourquoi pas à délocaliser leurs affaires pour ne pas perdre certains marchés. Le retrait possible de nombreuses entreprises (dont 600 françaises) va réduire considérablement l’argent destiné au fisc ivoirien car les entreprises françaises ont une contribution importante au budget de la Côte d’Ivoire. Ces problèmes ne sont donc pas faits favoriser un recouvrement efficient des impôts. Au niveau des Douanes, ce n’est non plus pas la grande affluence. Les frontières terrestres, aériennes et maritimes ne permettent pas d’engranger des recettes importantes. La Côte d’Ivoire étant devenu un pays à risque, cette nation est de plus en déconseillée aux hommes d’affaires ou aux touristes. Le Trésor également n’est pas bien loti. Cette régie, qualifiée de grenier ivoirien sous le ministre Diby, a aujourd’hui du mal à solliciter le marché international pour des emprunts obligataires. Idem pour les émissions de bon du Trésor. Les banques qui habituellement se bousculent pour ce genre d’opération restent de marbre. La raison : La crédibilité de la signature de l’Etat constamment mise en doute par la présence de Gbagbo à la tête de ce pays. Les ports d’Abidjan et de San Pedro (poumons économiques) ne sont plus fréquentés à cause des primes d’assurance très élevées. Quoi de plus normal car quand les poumons prennent l’eau de toute part, c’est sûr que le pays va à vau-l’eau. Ce n’est donc un secret pour personne, les régies financières et surtout le port d’Abidjan ont toujours été des adjuvants à la confection des différents budgets ivoiriens. Hélas ! Ce ne sera pas le cas pour le camp Gbagbo cette année.

Cependant, dans un secret espoir, le Gouvernement Gbagbo dirigé par Aké N’Gbo compte surtout sur la manne pétrolière, la mamelle nourricière de la Côte d’Ivoire, le café-cacao, avec son Dus (Droit unique de sortie) et les mic-mac orchestrés par le Comité de gestion de cette filière pour se tirer d’affaire. Il convient même de préciser que L’économie de la Côte d’Ivoire dépend pour l'essentiel de ses exportations agricoles qui assurent au pays un solde commercial positif. Mais ce ne sera pas chose aisée tant les transactions liées à ces produits sont surveillées comme de l’huile sur le feu par la communauté internationale. A preuve, l’Union européenne vient d’en donner un aperçu en gelant les avoirs de Gbagbo et de ses proches dans ces secteurs. Avoirs qui auraient pu secourir ce budget, donc voler au secours de Gbagbo.

… Et de ressources extérieures

Mais le camp Gbagbo à travers cette élaboration du budget vient de prouver que les bailleurs de fonds et autres partenaires au développement sont importants. Même s’il leur accorde 10% de son budget. Le président sortant sait pertinemment qu’il ne bénéficiera pas de l’argent de ces bailleurs de fonds qui refusent de le reconnaître comme président. L’on peut donc affirmer sans risque de se tromper qu’il n’aura rien de la communauté internationale. Du coup, tout ce qui avait été prévu comme ressources externes ne viendra pas soutenir le budget 2011 de Gbagbo. La Banque mondiale qui avait décidé d’appuyer la Côte d’Ivoire durant cette année 2011 ne le fera pas. Elle a déjà annoncé les couleurs en gelant les différents projets, (au moins dix) relatifs à son portefeuille. L’on souligne que les 287 milliards de Fcfa destinés à la Côte d’Ivoire au titre de l’année 2011 ne seront pas décaissés tant que Gbagbo restera à la tête de la Côte d’Ivoire. L’Union européenne qui avait dans sa besace au moins 200 milliards de Fcfa pour cette année conservera cette somme. La France, le plus gros partenaire commercial de la Côte d’Ivoire n’est pas en odeur de sainteté avec Gbagbo. Alors que pour la période 2010-2015, elle envisageait de mettre à la disposition de l’Etat ivoirien, 1311 milliards de Fcfa. Et cela, à travers le Contrat de désendettement et de développement (Cdd). Il n’est pas exclu aussi que le pays soit frappé d’embargo économique. A tout cela, il faudrait ajouter la manne financière relative à l’obtention du point d’achèvement de l’initiative Ppte (Pays pauvres très endettés) qui va glisser entre les mains des refondateurs. Cette initiative devait permettre d’ouvrir les robinets financiers au bénéfice de la Côte d’Ivoire. La suppression de l’aide internationale, le retrait des entreprises et tutti quanti ne sont donc pas faits pour aider le pays. L’on se rappelle que le budget 2010 était bâti pour 86,68% sur des ressources intérieures propres, en légère baisse par rapport à 2009, et à un peu plus de 13,3% sur des ressources extérieures. Mais il a fallu toute la maestria du ministre Diby pour permettre à la Côte d’Ivoire de s’en sortir avec l’aide des bailleurs de fonds. Ce n’est donc pas au moment où les bailleurs de fonds ne veulent pas ‘‘sentir’’ Gbagbo que ce budget ne va pas connaître des soubresauts. En tout cas, même si un budget est bâti sur des hypothèses, il n’en demeure pas moins vrai qu’il doit être réaliste et réalisable. Et non constituer un mirage.

Jean Eric ADINGRA
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