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Politique Publié le mercredi 2 février 2011 | Le Patriote

Gbagbo, un lourd passif à gérer

Laurent Gbagbo n’a pas intérêt à camper sur une position, qui pourrait obliger une force légitime à venir le déloger. L’époux de Simone Gbagbo gagnerait mieux à saisir la dernière proposition de l’Union Africaine avec beaucoup de tact et de lucidité. Car, il est clair que le panel de chefs d’Etat, décidé à Addis-Abeba, sonne comme une ultime chance pour le candidat perdant de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Si cette dernière tentative de négociation échoue, c’est tout le monde entier qui aurait à en tirer toutes les conséquences. Et là, Laurent Gbagbo n’aurait plus de porte de sortie qui pourrait lui garantir un minimum d’immunité. Surtout pour alléger les peines pour ces crimes, exactions et autres détournements commis durant son mandat. Car, c’est bien sous les dix (10) années de gestion du régime Gbagbo que la Côte d’Ivoire a connu son paroxysme de crimes de sang et de crimes économiques. En effet, depuis son avènement à la tête de l’Etat ivoirien, en octobre 2000, le régime Gbagbo a, à son actif, plusieurs milliers de morts. Des personnes assassinées, tout simplement parce qu’elles exprimaient leurs convictions. Découverte de charniers, manifestants aux mains nues froidement tués, descentes musclées dans les sièges de partis politiques et des résidences privées, déversement de déchets toxiques et autres exactions graves. Autant d’actes portant atteintes aux libertés publiques et individuelles. Aussi le pouvoir de Laurent Gbagbo a-t-il été très souvent mouillé dans des affaires de détournements des deniers publics, de prédation et d’enrichissement illicite. Les plus connues de ces affaires économiques restent le détournement de plus de 600 milliards dans la filière café-cacao, la nébuleuse concernant les retombés du pétrole, le détournement des 100 milliards de Trafigura destinés à l’indemnisation des victimes des déchets toxiques, la découverte de faux billets de dollar non loin de la résidence d’un proche de Laurent Gbagbo (M. Ottro Zirignon, PCA de la SIR), l’affaire de la secrétaire du chef de l’Etat qui a escroqué 65 millions à l’entreprise de téléphonie mobile MTN, l’augmentation du budget de souveraineté qui est passé de 35 à 75 milliards de francs CFA. Autant de faits qui entachent le passé de l’ancien chef d’Etat qui refuse de céder le pouvoir.
Tous ces crimes et affaires pourraient à nouveau constitués des charges contre Laurent Gbagbo et son régime. Devant cette situation, le patron des refondateurs n’a donc pas droit à l’erreur. Il devra, dès à présent, privilégier une sortie plutôt honorable. Dans les prochains échanges avec les chefs d’Etat membres du panel de l’UA, Laurent Gbagbo pourra, ne serait-ce qu’atténuer les peines qui s’annoncent à grands pas contre lui et son régime. Car aujourd’hui, loin d’être en position de force, le régime Gbagbo ne reste plus que l’ombre de lui-même. Cela, avec un président dépourvu de tout, au profit de son adversaire Alassane Ouattara, président élu de la République de Côte d’Ivoire. Du pouvoir économique aux relations diplomatiques, en passant par la gestion quotidienne même du pays, Laurent Gbagbo, en réalité, ne contrôle plus rien. Son départ coûte-que-coûte, reste donc déterminant pour le bonheur de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens.
Diawara Samou


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