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Société Publié le mercredi 30 mars 2011 | Nord-Sud

Exode des populations vers les zones Cno: Denguélé, une crise alimentaire menace

Avec les événements sanglants d’Abidjan, les villes des zones Cno reçoivent les déplacés de la capitale économique de la Côte d‘Ivoire. Alors que les autorités s’activent pour secourir ces personnes en détresse, presque chaque famille compte ses déplacés.
On se croirait une semaine avant le Maoulid. Les gares de la cité du Kabadougou grouillent de monde depuis les durs événements d‘Abidjan. « Les véhicules vont presque vides, et reviennent surchargés », explique M. Doumbia Mamadou, chef de la gare Jp. Les gares des villes de l’intérieur, notamment celles de Minignan, Madinani, Seydougou-Gbéléban, Goulia ont vu leur taux d’activité remonter. En effet, si certains de ces déplacés ont pour point de chute la capitale du Denguélé, il convient de relever qu’une bonne partie d’entre eux regagne les familles d’origine dans les villages souvent reculés de la région. C’est le cas de Sidibé Alimata, porteuse d’une grossesse de 8 mois qui doit se rendre à Tiémé. « Vraiment, c’est dur. Il est vrai que nous allons dans nos familles, mais il faut que les gens nous aident. Nous avons été contraints de regagner nos familles dans un état de dénuement, alors que c’est nous qui leur apportions un soutien. C’est difficile de venir imposer des charges supplémentaires à nos parents», explique Mlle Diarrassouba Bassa, étudiante déplacée. « Le phénomène a commencé depuis les événements de Duékoué du mois de février. Aujourd’hui, avec l’aggravation de la situation à Abidjan, il ne se passe pas de jour où l’on n’enregistre de nouvelles arrivées », déclare M. Sylla Broulaye, responsable d’une Ong qui estime à plus de deux mille, le nombre de ces personnes déplacées qui fuient les violences dans le sud du pays. Si l’intégration et l’hébergement de ces personnes déplacées ne causent pas de difficulté, dans la mesure où la plupart d’entre elles sont originaires de la région, force est de constater que ce déplacement de population pose des problèmes. Notamment en terme de santé, d‘alimentation. « J’ai reçu ma belle famille qui compte cinq personnes», révèle M. Soumahoro. Il explique que la culture malinké est fondée sur une solidarité de la famille élargie. C’est donc, selon cet homme de plus de 60 ans, fort de cette solidarité que les familles ne font pas trop de bruit comme on le constate ailleurs. « Presque chaque famille héberge en ce moment des parents qui ont fui cette guerre. Vous pouvez remarquer que toutes les cours sont bondées de monde à Odienné ». Ce qu’il faut craindre, c’est la famine. Les récoltes n’ont pas été abondantes cette année. La crise alimentaire est donc déjà aux portes de la région. Les autorités ont décidé de s’organiser pour venir en aide à ces populations. Aussi, un comité d’accueil, présidé par le préfet de région, a été mis en place à cet effet. Ce comité se charge d’identifier et de mobiliser les moyens pour soutenir ces familles en détresse. Quant aux élèves, le directeur régional de l’Education nationale a assuré de leur intégration dans le système éducatif. « J’ai donné instruction à tous les responsables d’établissement public de recevoir ces enfants déplacés. Nous allons tout faire pour les encadrer », a assuré le Dren.

Tenin Bè Ousmane à Odienné
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