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Société Publié le vendredi 15 juillet 2011 | Le Patriote

Relance du secteur agricole : Les grands chantiers du ministre Sangafowa Coulibaly

Pas de doute. La relance du secteur agricole reste une priorité pour le ministre de l’Agriculture, Mamadou Sangafowa Coulibaly. De la hausse du prix d’achat du coton et de l’anacarde aux reformes attendues dans la filière café-cacao et celle des mangues, le ministre Coulibaly nourrit de grandes ambitions les producteurs. Pour lui, les prix de vente record du coton (265 FCFA le kilo) et de l’anacarde (environ 350 FCFA le kilo) enregistrés aujourd’hui sont à mettre à l’actif de son prédécesseur, Amadou Gon Coulibaly, actuel secrétaire général du gouvernement. «Si on ne l’avait pas eu comme ministre de l’Agriculture de 2004 à 2010, le coton aurait disparu », note t-il, avant de poursuivre : « En son temps, avec les partenaires au développement, nous avions injecté 85 milliards pour que la coton culture continue d’exister». Cela a permis, à yeux, de maintenir la culture de coton qui avait chuté de 400.000 tonnes à 150.000 tonnes. Pour redresser la barre, il fallait que les paysans cessent de perdre de l’argent en vendant leurs produits. C’est ainsi que l’équipe d’Amadou Gon avait demandé et obtenu que le mécanisme de fixation du prix du coton soit revu car, les indicateurs de l’ancien mécanisme étaient dépassés. Le nouveau mécanisme mis en place tient compte du nouveau coût de vie. « Ce qui a permis dans le calcul, d’apprécier au réel le coût de revient aux paysanx. Car il était sous-estimé. Et cela permet in fine de fixer pour le paysan un prix rémunérateur », fait remarquer le ministre Coulibaly Sanfaowa. Par ailleurs, selon le successeur d’Amadou Gon, depuis 2010, le prix de cession de l’engrais est fixé en même temps que celui de l’achat en début de campagne, histoire de permettre aux agriculteurs de scruter des perspectives personnelles avant de s’engager dans la culture. Résultat, le prix du coton a atteint le niveau jamais égalé de 265 FCFA le kilo pour le coton premier choix. Selon le ministre, ce n’est pas non plus un hasard si le prix actuel de l’anacarde est le plus élevé de ces dix dernières années. A l’en croire, par le passé, l’on avait tendance à communiquer un prix de l’anacarde trop élevé par rapport à celui du marché international. Ce qui faisait reculer les acheteurs internationaux qui ne revenaient qu’une fois que les prix avaient chuté pour voir les paysans brader leurs produits. Pour le nouveau patron de l’agriculture en Côte d’Ivoire, annoncer le prix réel attire tous les acheteurs et aboutit à une demande élevée qui permet aux paysans de vendre à des prix intéressants. A en croire Mamadou Sangafowa, la bataille du prix remportée, le nouvel objectif est celui de la revalorisation de la productivité en mettant sur pied un programme qui verra l’arrivée de plantes plus productives. Et la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial d’amande brut qui ne transforme que 3% de sa production va se tourner vers la transformation. « La société OLAM va construire une usine à Bouaké et une autre verra le jour à Korhogo. Les plus gros consommateurs d’amande sont les Américains. Il va donc nous falloir voir comment mettre le marché en contact direct avec la souche », estime M. Coulibaly Près de 90% de la quantité produite en mangue est perdue.
En ce qui concerne la mangue, il révèle : « Nous produisons au total 100.000 tonnes de mangue. Mais nous en exportons à peine 10.000. Près de 90% de la quantité produite est perdue ». Pour corriger tout cela, le ministre Sangafowa Coulibaly demande aux acteurs de la filière mangue qui n’a pas d’interprofession, une réorganisation des producteurs en coopératives de même que celle des propriétaires des stations de conditionnement. Ainsi, on pourra mettre en place les mécanismes qui permettront à la mangue qui est un produit périssable de suivre une chaîne logistique et harmonieuse qu’on ne doit pas pouvoir interrompre. Car, avec la délicatesse des conditionnements et autres, les incessantes coupures de la trajectoire peuvent avoir un impact négatif sur le marché de la mangue. A l’image de ce qui se passe dans les autres filières, le ministre entend mettre à contribution les professionnels de la filière mangue pour déterminer un mécanisme de fixation du prix de la mangue sans oublier d’entreprendre des investissements pour la transformation locale. Le producteur de café et de cacao doit avoir au moins 50% du prix international L’avenir des prisonniers de la filière café-cacao a servi de plat d’entrée dans
ce chapitre. « Ceux qui étaient en prison y étaient parce qu’il y a eu un dispositif qui leur a permis de faire main basse sur les ressources de la filière, si la justice le prouve. Ce qui est sûr, des fonds ont disparu. Maintenant, qui les a fait disparaître, il appartient maintenant à la justice de répondre», analyse le ministre Sangafowa Coulibaly.
Pour l’avenir, il reste néanmoins convaincu que le chef de l’Etat va entreprendre dans cette filière des reformes guidées par deux principes de base. « Le premier, c’est que quels que soient la situation et le prix, le paysan doit avoir au moins 50% du prix international sans qu’aucune taxe fiscale ou parafiscale ne vienne remettre en cause cette règle, même si l’Etat doit se dessaisir des droits uniques de sortie(Dus) », explique t-il, avant d’enchaîner : «Deuxièmement, les paysans, cultivant des petites parcelles, ne peuvent constituer une force de négociation. Donc, il faut regrouper leurs productions, leur apporter un encadrement pour qu’ils produisent de la qualité et s’assurent qu’ils auront un meilleur prix. Ainsi, ils seront plus forts et plus facile à protéger des fluctuations du marché. Comme on le voit, l’agriculture ivoirienne est en chantier pour prendre sa place dans la lutte internationale que mène le monde agricole. «Il y a près de 900 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde. Et l’objectif de ce millénaire, c’est de réduire le nombre de pauvres par rapport au chiffre de1990. Notre pays est loin du compte. Avec une perte de croissance de 10% ce n’est pas plus de 51% de pauvres que nous aurons malheureusement ce sera 60% d’ici la fin de l’année. Nous sommes dans une économie presque sinistrée», prévient Sangafowa Coulibaly. Toutefois, conclut-il, « nous faisons confiance au Président de la République pour redresser la situation».
Mack Dakota, Correspondant
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