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Editorial Publié le mardi 14 février 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Editorial / Six ans après, les écrits restent, les paroles s`envolent ! L`histoire est un témoignage!

L’éditorial ci-dessous a été écrit il ya six ans à l'occasion du retour des Eléphants du Caire, après la défaite en finale de la Can 2006 face à l'Egypte. Au delà de l'enthousiasme presqu'excessif à l’époque sur la performance à venir des Eléphants au Mondial (excessif certes mais qui aurait été réel si on note que la réconciliation réclamée n'a pas été au rendez-vous cinq mois plus tard), au-delà de la prise en compte des réalités d'une époque marquée par la présidence Gbagbo, la primature Banny et l'empire de la résolution 1763, cet éditorial posait une problématique qui est toujours d'actualité. Nous le rediffusons de façon intégrale, afin que les uns et les autres sachent raison garder et tirent les bonnes leçons de la défaite. A l'époque déjà, on parlait de réconciliation. Aujourd'hui encore et toujours, six ans après, on continue de parler de réconciliation, après une crise postélectorale. Les écrits restent, les paroles s'envolent ! L'histoire est un témoignage !

Les défaites ou les victoires des Eléphants doivent être des défaites ou des victoires de tout le monde.

Les Eléphants ont été accueillis en triomphe. La nation a exprimé sa fierté et sa reconnaissance aux athlètes. Ils ont été célébrés comme s’ils avaient gagné. Mais, on a senti que quelque chose manquait : la coupe. En vérité, la joie et l’hommage auraient été plus grandioses si la coupe avait été gagnée. La fête a eu lieu sans polémique, ni palabre, parce qu’on n’a pas gagné. L’on a laissé Laurent Gbagbo avec ses vice-champions d’Afrique, avec sa demi-victoire (ou demi défaite). Il n’y a eu personne pour dire qu’il a fait main basse sur les performances des Eléphants. La défaite ou bien ce qui lui ressemble, est orpheline. Laurent Gbagbo était donc presque seul, avec son envoyé personnel à la finale, Laurent Dona Fologo et le peuple qui ne se pose pas les questions politiciennes, pour célébrer les héros. Personne n’a cherché à lui disputer son rôle et lui violer la défaite. Mais, imaginez ce qui serait advenu en cas de victoire ! Tout le monde aurait revendiqué et réclamé la coupe. L’environnement créé par Jacques Anouma, avec l’appui et la bienveillance de Laurent Gbagbo, aurait été pris pour quantité négligeable; les opposants auraient refusé de partir chez le chef de l’Etat, parce que selon eux, il n’a plus le pouvoir ; des questions de préséance allaient se poser entre le chef de l’Etat et le Premier ministre… Dieu nous a éprouvés … Il a fait perdre la finale au Caire parce que le meilleur est à venir. Le succès mondial et planétaire aura lieu pour nous en Allemagne. Pour sûr Didier Drogba et les siens iront loin au mondial. A travers la défaite de Dimanche, Dieu nous invite (et nous donne le temps) à régler l’essentiel de nos problème internes et politiques. Nous n'allons plus continuer d’aller de miracle en miracle, de succès en succès, et prendre prétexte de nos victoires, pour penser que tout est normal dans le pays, alors qu'il n'en est rien… Donnons la réunification et la paix à Drogba et aux Eléphants footballeurs, et ils nous ramèneront de grands lauriers d’Allemagne. Quand on sera plus unis et moins divisés, nous aurons toutes les victoires : à savoir la Can 2008 au Ghana et un succès jamais réalisé par l’Afrique en coupe du monde. En ce moment là, on n’accusera pas Fologo d’avoir porté la poisse, même si dire cela prouve bien qu’au fond, on ne souhaitait pas qu’il porte la chance. En ce moment là, on ne cherchera pas à voler à Laurent Gbagbo sa victoire ! On lui a laissé la presque victoire du Caire. On n’a pas vu Ado, Bédié, Soro et quiconque tenter de lui voler la vedette autour des Eléphants pour célébrer la demi-victoire. Il faudra être conséquent demain en ne lui volant pas la grande victoire qui nous attend à la coupe du monde. Mais au fond, puisque cette grande victoire qui s’annonce pour demain n’est possible que si nous sommes réconciliés et que si nous nous engageons sur le chemin de la paix, alors elle sera la victoire de tout le monde ; elle ne sera pas la victoire de Laurent Gbagbo seulement. Tant que Guillaume Soro règnera en maître à Bouaké et que sa sécurité par manque de confiance, est assurée par la Licorne, la victoire actuelle des Eléphants ne peut qu’être la victoire des loyalistes et de Laurent Gbagbo. On a tu toutes ses vérités pendant longtemps, mais à l’heure du bilan, et si on veut des succès durables et sincères, et si surtout on a envie de gagner tous les paris à la prochaine coupe du monde, il faut inscrire l’agenda des Eléphants dans le chronogramme et la feuille de route des hommes politiques. Faisons main basse sur la guerre, sinon les efforts de nos valeureux athlètes resteront vains. Créons les conditions pour que les défaites comme les victoires des Eléphants, soient les défaites et les victoires de tout le monde.

Par Charles Kouassi
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