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Société Publié le lundi 20 février 2012 | Trait d’Union

N’Guessan N’Goran (épouse du doyen N’SIKAN) : ‘’ Voici le secret de N’SIKAN’’

Derrière un grand homme se cache une grande femme a-t-on coutume de dire. Cela est forcement vrai pour certaines personnalités anonymes ou connues dont les œuvres et surtout le parcours sont hors du commun. Il en est de celui de Kouamé Konan N’Sikan, PDG du groupe UTB, leader du transport en Côte d’Ivoire. Mais qui est celle qui partage les plus grands secrets de l’homme qui a révolutionné le transport en commun en Côte d’Ivoire ? Celle qui sait tout et qui a vu tout s’exprime pour la première fois. Et c’est Trait d’Union qui a dégoté cette exclusivité. Maman N’Guessan N’goran parle de son mari. Depuis le village de Konankro dans la sous-préfecture de Diabo. Tout le monde parle de N’Sikan, le grand transporteur et pourtant il se raconte que c’est vous qui êtes son petit fétiche. Quand et comment l’avez-vous rencontré ? Je vous remercie d’être venu jusqu’ici (dans le village de son mari). Je n’avais jamais reçu un tel honneur. C’est pour quoi, je vais m’ouvrir à vous sans problèmes. Je me nomme N’guessan N’Goran, je suis née en 1944 et je suis effectivement l’épouse de M . Kouamé Konan N’Sikan. Je l’ai connu il y a bien longtemps. Avant les années 60 je ne m’abuse. Notre rencontre s’est passée à Bouaké. Nos maisons étaient voisines et c’est en fait ma camarade Goulè Adjoua qui vivait dans leur cour qui a crée le contact. Et puis tout a commencé. C’est donc mon amour de jeunesse comme on le dit qui est devenu mon mari aujourd’hui. Au moment où je vous parle de nos débuts aujourd’hui, je voudrais rendre un grand hommage à son frère aîné chez qui il vivait. Ce monsieur a beaucoup joué dans notre relation puisque pour certaines personnes, c’est lui qui m’ a ‘’marié ‘’ à son frère. Voila comment tout a débuté entre N’Sikan et moi. A cette époque qui était-il ? Je suis heureuse que vous me posez cette question parce que dans la vie et surtout celle de nous autres femmes qui avons des maris très connus pour des raisons diverses, la vie n’est pas toujours facile. Parce que nous entendons beaucoup de choses et des paroles pas très correctes. Beaucoup croient, en effet, que je viens du néant et que j’ai atterri chez N’Sikan comme ça. Non ! Mon mari et moi, sommes des complices de galère. Nous avons souffert ensemble. Ceci pour vous dire que lorsque je le connaissais, il était loin d’être celui dont tout le monde parle aujourd’hui en bien comme en mal. Il n’était donc pas riche. C’était juste un jeune homme qui se cherchait. Qu’est-ce qui vous a attiré alors vers ce jeune qui n’était pas extraordinaire ? Et qu’est-ce que vous en savez sur son côté qui ne serait pas extraordinaire ? Ce sont ce genre d’appréhensions qui font que les femmes d’aujourd’hui ont du mal ou se trompent dans les choix de leurs conjoints. N’Sikan est un homme extraordinaire. Voila pourquoi je l’ai aimé encore plus fort quand on s’est vu pour la première fois. C’est un jeune homme à l’époque qui faisait preuve d’un courage extraordinaire. Je n’avais jamais vu un homme aussi déterminé que lui. C’est en fait sa force de caractère, son courage et sa persévérance dans le commerce qui m’ont convaincu totalement. Il savait toujours ce qu’il voulait et où il voulait aller. Il se dit que vous l’avez forcé à quitter Bouaké … Ce n’est pas juste et vrai de le dire. Et ceux qui propagent ces mensonges ne connaissent peut- être bien Kouamé Konan N’Sikan. Qui sur cette terre si ce n’est le bon Dieu qui puisse dicter une chose à ce monsieur ? N’Sikan n’est pas malléable comme on peut le penser et ce n’est pas une femme fut-elle sa bien-aimée qui pourra le faire. Nous sommes effectivement partis à Sakassou après quelques temps à Bouaké. Mais la vérité est que ce sont nos activités commerciales qui nous ont amenés dans cette sorte d’aventure à Sakassou. Nous ne dormions pas sur nos lauriers. Je triais le café à l’aide de lampe à pétrole. Dans cette ville, je gérais un petit dépôt de boissons alcoolisés qui a beaucoup marché avec les conseils de mon mari. Nous avons fait 7 ans à Sakassou avant de revenir à Bouaké, où j’ai vendu de l’igname et de la banane, Nsikan était acheteur de produits. Pour ceux qui ne savent pas et qui racontent, je veux bien leur donner les secrets de mon mari. Il s’agit de l’esprit de la gagne et l’endurance. Ceux qui l’ont connu peuvent vous confirmer que je viens de le dévoiler. Oui mais là c’est l’épouse qui parle de son mari avec tous les bons adjectifs, mais est-il aussi parfait que vous le décrivez ? Seul Dieu peut prétendre à la perfection. Mon mari est un homme bon et bien mais cela ne veut pas dire que je n’ai jamais eu de griefs contre lui. Je présente ses qualités d’homme d’affaires de père attentionné, de mari joyeux et doux. C’est mon rôle car je ne connais pas une femme qui viendrait insulter l’homme qu’elle aime dans les journaux. Cependant, et N’Sikan lui-même, vous le dira un jour, j’ai peur quand il entre dans une colère noire. Autant il est bon et généreux autant il est très difficile de le ramener à la raison lorsqu’il est fâché contre quelqu’un. Ceux qui de loin ne le savent pas ont tendance à dire que mon mari est sous l’influence de je ne sais qui. Voila son petit défaut qui ne l’a jamais quitté depuis qu’on se connait. Même l’âge avancé n’y a rien changé. Comment vous vivez les querelles qui ont été rapportées par la presse entre votre époux et ses enfants ? C’est une question très délicate que je refuse d’aborder sur la place publique. Il ne me revient pas en tant que la mère de tous ces enfants de venir étaler le linge sale de la famille sur la place publique. Tout ce que je peux faire c’est de ramener la sérénité chez tout le monde. Et j’y travaille sans trop de bruits. Nous sommes une famille soudée en dépit de tout ce qui se dit ici et là. Je n’en dirai pas plus pour ne pas me trahir. Cependant quand j’observe tous mes enfants, je vois qu’ils se battent comme ils peuvent dans la vie pour vivre dans ce monde difficile. Tous essaient de ressembler à leur père et ça c’est déjà bon. Nous continuons de prier pour eux en les conseillant pour ceux qui nous sollicitent. Et s’il arrive que d’autres Ivoiriens, autres que vos enfants veulent bénéficier de vos conseils, que leur diriez-vous, vous qui avez un parcours si riche ? En tant que femme et mère qui a vu grandir et élever plusieurs enfants qui sont devenus des cadres aujourd’hui, mes bras sont ouverts à tout le monde. Aux enfants de mon mari comme à tous ceux qui veulent bien que je les conseille. Pour ceux qui veulent faire des affaires, je leur demande de s’armer de patience mais surtout de courage. Car dans les affaires rien n’est acquis d’avance. Quand il entreprenne de faire une activité qu’il y associe la passion parce que sans passion on se décourage vite. Après c’est la catastrophe et on se perd. A ceux qui se disent que l’argent tombe du ciel, je leur demande s’armer de courage et de regarder vers le ciel. Ils verront si c’est vrai. Le secret est de se battre comme N’Sikan, surtout quand on est encore jeune. Il faut être aussi honnête parce que les malhonnêtes finissent par être rattrapés et moi je ne les aime pas dans mon entourage. Vous savez quand vous avez pour plat préféré la sauce ‘’Gnangnan avec le foutou banane’’ comme moi, vous ne pouvez pas marcher avec les malhonnêtes.

Interview réalisée par
Valery Foungbé
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