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International Publié le lundi 16 avril 2012 | Le Quotidien d’Abidjan

Edito : Retour à l’ordre constitutionnel

S’il y a un groupe de mots qui est actuellement en vogue en Afrique de l’Ouest, c’est bien «le retour à l’ordre constitutionnel». Il nous a été abondamment servi à la faveur de la crise malienne. Avec le renversement par un coup d’Etat militaire du président Amadou Toumani Touré (ATT). L’ordre a été intimé par la CEDEAO à la junte dirigée alors par le capitaine Sanogo Haya de retourner à l’ordre constitutionnel dans ce pays. Ce qui a été respecté (?!). La junte n’est pas restée au pouvoir. Mais ATT, non plus, n’y est pas retourné. Finalement, il a dû démissionner pour laisser la place au président de l’Assemblée nationale, Dioncoumba Traoré. La CEDEAO qui a exercé la pression sur la junte a vite crié victoire. Pour dire que son mot d’ordre a été respecté. La suite, on la connaît, cette organisation sous-régionale a aussitôt levé toutes les sanctions qu’elle avait imposées au Mali. En son temps, au lieu de jouer la carte de l’humilité, le président en exercice de la CEDEAO, Alassane Ouattara, s’est permis à une de ses sorties de déclarer à la face du monde entier qu’ « il n’y aurait plus de coups d’Etat en Afrique de l’Ouest ». Cette nouvelle, il faut le dire tout net, avait ébloui (ou presque) le monde. Particulièrement les peuples ouest-africains. Ainsi, cette partie de l’Afrique a commencé à prendre confiance et à avoir confiance aux dirigeants actuels. Malheureusement, un mois seulement a suffi pour se rendre compte que l’on ne dirige pas les hommes avec de simples déclarations ou intentions. Le coup d’Etat qui vient d’être perpétré en Guinée-Bissau en témoigne. C’est bien un pays membre de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Or donc, le chef de la CEDEAO n’avait pas pris toutes ses dispositions en faisant une telle déclaration ? Ce coup d’Etat qui intervient en Guinée-Bissau alors que le numéro un de cette organisation ouest-africaine a crié haut et fort qu’il n’y aurait plus de coup d’Etat en Afrique de l’Ouest rappelle un autre fait encore vivace dans l’esprit de la communauté : le non-atterrissage de l’avion transportant le président de la CEDEAO, Alassane Ouattara, et des chefs d’Etat africains à l’aéroport de Bamako au début de la crise malienne. Signe que le patron de la CEDEAO n’avait pas travaillé en amont.

Probablement qu’il va encore appliquer la cure malienne au problème Bissau-guinéen. Avec « l’exigence du retour à l’ordre constitutionnel ». Ce médicament qui semble avoir marché au Mali marchera-t-il en Guinée-Bissau ? Simple question.

José S. Koudou
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