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Société Publié le mercredi 2 mai 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Chronique Le blog de Yehni Djidji : Les nids à microbes où nous mangeons…

Les contraintes professionnelles nous tiennent souvent loin de notre domicile aux heures de repas. Il faut donc trouver un endroit où bien manger, tout en tenant compte de notre budget. Or, beaucoup de gargotes, kiosques, maquis et restaurants ont de graves problèmes d’hygiène. C’est à se demander s’il existe en Côte d’Ivoire une structure chargée du contrôle de cet aspect, pourtant primordial, des points de restaurations. Il y a quelques temps je suis allée déjeuner dans un fast-food libanais. Certes, le repas était bon, mais il y avait de la crasse et des traces d’huile séchée sur les murs. Le plafond était auréolé de taches noires et percé par endroits. J’en ai parlé sur les réseaux sociaux et les réactions ont été enrichissantes. Certains ont jugé que le plus important était le goût. Les autres facteurs étaient des détails. « C’est comme les garbadromes. Plus c’est sale, mieux c’est. Ce sont les microbes même qui assaisonnent le plat ». J’ose croire que c’est de l’humour. L’huile noirâtre qui sert à griller les poissons, le torchon dégoûtant sur lequel celui qui malaxe l’attiéké s’essuie les mains. L’eau de rinçage des assiettes qui est un amalgame d’huile et de saleté… Heureusement que la température à laquelle les aliments sont cuits permet la destruction de quelques microbes.

D’autres ont parlé de prière.

«C’est Dieu qui nous protège. Tout ce qu’on peut faire, c’est prier avant de manger. » Encore faut-il être croyant. Et quel sera le sujet exact de cette prière ? Que Dieu sanctifie le repas ou qu’il permette aux personnes chargées du contrôle qualité de faire correctement leur travail ? Leur conscience professionnelle a été remise en cause et la corruption a même été évoquée. « Nous sommes l’un des pays les plus corrompus au monde. Tu paies les agents de l’hygiène publique et ils te délivrent le papier sans mettre les pieds dans ton restaurant. Tu ne paies pas, ils ferment ton restaurant même s’il est très propre». Il y a aussi ceux qui ont accusé les consommateurs. Ils devraient être les premiers contrôleurs qualité et ne pas manger dans des endroits qui ne respectent pas leurs standards en matière d’hygiène. « Si plus personne ne fréquente les établissements à la propreté douteuse, ils finiront par prendre conscience et changer les choses. » Cela aurait été l’idéal.

Toutefois, chacun se nourrit en fonction de ses moyens financiers. Tout le monde ne peut pas fréquenter des restaurants à plusieurs étoiles. Il revient à l’hygiène publique de s’assurer que les citoyens, peu importe la somme qu’ils déboursent pour se nourrir, n’achètent pas des maladies. Il ne faut pas que ce soit la saleté qui entre dans les mœurs des commerçants. Je me souviens encore de ce jour où je suis allée acheter du pain dans une boulangerie pas loin de mon domicile. Quand l’employé m’a donné la baguette chaude, mon regard a croisé celui d’un cafard mort, qui avait choisi l’arrière du pain pour dernière demeure.

-Qu’est-ce que c’est ? ai-je demandé.

Sans honte, ni aucune gêne, il a pris le pain, a décollé le cafard avant de me tendre à nouveau la baguette en disant : « Oh, ce n’est rien ça ! Il y en a plein ici ! ».

yehnidjidji.blogspot.com
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