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Politique Publié le lundi 10 septembre 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Interview / Bamba Alex Souleymane après la lette de Soro : ‘‘J’ai retrouvé ma légitimité populaire’’

Bamba Alex Souleymane, le conseiller spécial chargé de l’information et des relations avec les medias du secrétaire général du Rassemblement des républicains (Rdr) a accordé une interview à l’IA. Dans cet entretien, il évoque plusieurs sujets dont la lettre que lui adressé récemment le président de l’Assemblée nationale, l’ex-premier ministre Guillaume Soro ainsi l’état actuel de ses relations avec le président burkinabé Blaise Compaoré.
Comment expliquez-vous que vous ayez été frappé d’ostracisme après la crise postélectorale alors que vous faites partie des personnes qui étaient aux premières lignes du combat en faveur du président Alassane Ouattara aux côtés de Guillaume Soro, en qualité de Conseiller spécial ?
Vous soulevez à raison une controverse doublée d’un acte d’ostracisme que rien ne justifiait et ne devait justifier. Contre toute attente, j’ai été frappé. En témoignage de la vérité qu’on doit au peuple, je dois relever que chaque fois que j’y pense, j’ai très mal nonobstant les avatars intervenus. La vérité a fini par éclore au grand jour. A ce jour, je n’arrive pas toujours à comprendre qu’on en soit arrivé là. Tout le monde m’a vu porter très haut l’étendard de la Primature au nom du chef du Gouvernement, Guillaume Soro, et ce dans un contexte marqué par l’hostilité des pro-Gbagbo en 2007. Il était bon que nous nous engagions dans la bataille de la dignité. Et, on m’a vu en première ligne, dans le peuple. Je travaillais de jour comme de nuit alors que j’aurais pu rester tout simplement chez moi comme certains conseillers qui bénéficiaient de leurs prébendes mensuelles sans rien faire. Vous savez très bien que la légitimité populaire qui est la mienne a été forgée dans le travail, en sus, de mon expertise certifiée dans le domaine de l’information et de la presse. Je me suis mis résolument au service de cette cause. Celle d’entretenir des relations qui supplantaient de simples subordinations hiérarchiques avec le Premier ministre. Les résultats spectaculaires qui ont ébloui les Ivoiriens reposaient sur ce substrat fraternel et amical qui a échappé à beaucoup d’hommes liges sans étoffe et sans passé. A chaque étape de mon parcours professionnel, j’ai prouvé que j’avais de la qualité. J’ai gravi les échelons grâce à un ‘‘substratum’’ académique puissant, et une qualification professionnelle, scientifique sur laquelle tout le monde est d’accord. J’ai fait mes humanités. J’ai mérité toutes mes promotions. Rien ne m’a été donné. J’ai tout obtenu par mes mérites, par mon brio, par ma classe intrinsèque. Aussi ai-je été surpris qu’après une crise postélectorale ignominieuse, abjecte, et que rien ne justifiait, parce que, Gbagbo a été proprement battu par M. Ouattara dont le brio antérieur, ainsi que les qualités professionnelles sont unanimement reconnues ici comme à l’extérieur. Ouattara dont le sacrifice en 1990 a permis d’éviter l’humiliation à Houphouët-Boigny face aux mêmes forces obscurantistes et vengeresses. Et ce monsieur dont la campagne de presse a permis d’avoir sur nos compatriotes un ascendant et qui a permis de justifier tous les suffrages. On a été surpris de voir les forces de négation contester cette victoire claire et nette, sans ambages, certifiée par le monde entier. Et au-delà de la contestation, de vouloir brûler un pays au seul motif qu’un individu a été battu. Un seul être vous manque et vous pensez que tout doit s’arrêter. Or donc la Côte d’Ivoire a-t-elle été bâtie pour Laurent Gbagbo ? Que diraient Houphouët-Boigny et les pionniers du PDCI qui, eux, ont mené le vrai combat, le combat de la dignité et de la grandeur. Que dirait-on d’Houphouët-Boigny qui, lui-même, a développé ce pays pour en faire une puissance régionale ? Que dirait-on de Félix Houphouët-Boigny et les pionniers du PDCI dont l’aura, et le brio ont permis à la Côte d’Ivoire de se développer et d’avoir du prestige de se faire respecter . Ceux-ci n’ont pas dit que la Côte d’Ivoire était leur campement. Voilà pourquoi, il faut éviter de prôner l’accession au pouvoir d’Etat de ceux qui se présentent comme des enfants de pauvres. Parce que, justement lorsqu’ils accèdent au pouvoir d’Etat et qu’ils découvrent le faste du pouvoir d’Etat, ils ne veulent plus quitter ce pouvoir ! Ils ont peur du futur : redevenir des pauvres ! Bédié qui est un gentleman, un humaniste, qu’est-ce qu’il a fait ? Il est parti. Il n’a pas mis son pays à feu et à sang. Idem pour le Général Guéi, militaire puissant : Mais, ces messieurs là, eux, l’ont mis à feu et à sang. Qu’est-ce que Gbagbo a fait qui pourrait être montré comme valeur d’exemple ? Dont-on peut s’en inspirer ? Rien ! Alors que le monde, entier s’attendait à une promotion, ils ont voulu me donner en victime expiatoire, me jeter aux orties et me livrer aux chiens. Cela, je ne l’ai pas supporté. Quand on a travaillé comme j’ai travaillé sous l’ère du Patron Soro, cet acte a été horrible. De Seydou Diarra en passant par Charles Konan Banny jusqu’à Guillaume Soro, cela fait 8 ans au top niveau. Ça se respecte. Ma place n’est plus à la tête d’une rédaction parce que je n’ai rien à y prouver. J’ai été Conseiller spécial pendant huit (8) ans. J’ai servi trois (3) premiers ministres. Hamed Bakayoko, Ally Coulibaly et quelques uns. C’est nous qui avons fait asseoir la conviction que le Premier ministre Ouattara pourrait être une alternative au président Houphouët-Boigny. Vous voyez bien comment Ouattara a été si fraternel à mon égard.

Soyez plus précis ?
Je ne comprends pas qu’au lieu d’une promotion après tant d’années de loyaux services au niveau le plus élevé sur la scène politique, culturelle, sportive et internationale, que l’on ait voulu me détruire. Pourquoi ? Pour saper quoi ? Qui je gênais tant et pourquoi ? A ce jour, je m’interroge encore.

Cette cabale, n’est-elle pas due à vos qualités intrinsèques connues?
D’aucuns l’ont dit. Mais, moi, lorsque j’épouse votre cause, je m’y adonne totalement et à fond. Avec moi, il n’y a pas de demi-mesure non plus. J’ai été le premier à parler publiquement, au nom de Guillaume Soro, dans le peuple. J’ai apporté la crème du showbiz de la jet-set de Côte d’Ivoire et de l’Afrique à la primature. Il fallait quelqu’un qui recèle cette qualité, qui ait cette envergure. Et, bien qui devait avoir une légitimité populaire comme moi. J’ai apporté, me semble-t-il, énormément au Premier ministre, chef du Gouvernement. C’est pour cela, qu’en dépit de la cabale et du complot interne qui visaient à me détruire, à m’humilier totalement, Dieu qui est le souverain, m’a fait grâce. Dieu m’a préservé ainsi que ma petite famille qui a pleuré et souffert de cette méchanceté sans nom.

Revenons sur le courrier que vous a adressé le Premier ministre Guillaume Soro publié dans la presse. On peut se demander pourquoi maintenant ?
La presse s’est fait écho de cette initiative très fraternelle du PM (qui le grandit et l’honore d’ailleurs). Mais auparavant, alors qu’il était encore à la Primature, le Patron a dépêché auprès de ma modeste personne, mon ami et jeune frère, son homme de confiance Soul To Soul. Soul m’a appelé le 8 février, la nuit. Le lendemain 9 février, nous nous sommes retrouvés et il m’a transmis le message du chef du Gouvernement, mon frère et ami Guillaume qui consistait à tourner la page et à reconnaître qu’il s’était trompé. Ça, c’est une marque de grand comme Houphouët-Boigny qui, lorsqu’il se rendait compte qu’il s’était trompé (involontairement ou pas), il appelait cette personne, l’attendrissait, lui donnait plus que la personne n’en avait reçu. Cette démarche du Premier ministre m’avait déjà fait plaisir. Parce qu’il venait de rétablir la vérité. J’ai estimé que les valeurs qui étaient les nôtres ne justifiaient pas un tel lynchage. J’ai été invité par la suite, à assister à la finale de la Coupe d’Afrique à la Primature le 12 février. Et depuis ce jour, je n’y suis plus allé alors que j’ai un contrat qui doit être honoré (10 septembre 2010 à mars 2012) qui ne m’a pas encore été payé. Heureusement pour moi, l’ancien directeur financier, M. Lucien Kouassi Auka, (qui était à l’origine du contrat avec le premier ministre Seydou Elimane Diarra), 7 ans après, est redevenu Directeur des Affaires financières à la Primature. Donc Dieu est avec moi. Parce qu’il connait les fondements de ce contrat. Il y avait déjà eu le dégel familial qui prouvait la vanité de l’acte que certains ont fait faire prendre au Premier ministre Soro. Parce qu’ils prenaient ombrage de ma renommée, de mon brio et de mon rayonnement. Ils ont oublié que moi, j’ai une légitimité populaire établie depuis longtemps. Ce qui fait de moi, une personnalité de proue médiatisée et estimée. Et qu’au demeurant, mes relations anciennes avec le premier ministre, chef du Gouvernement de l’époque, le président Alassane Ouattara, sont anciennes ; ils ont pensé pouvoir détruire cette relation. Mais c’était sans compter avec la grandeur et la dignité de Ouattara qui lui sait qui je suis. Ils ont même tenté de me salir auprès du président du Faso. Mais, en grand chef Mossi, il est resté stoïque. Il a dit non à la forfaiture parce qu’il me connaît. Et il a eu raison. Je lui sais gré aujourd’hui, je le salue parce que, lui, a essuyé mes larmes et celles de mes enfants. Les enfants de Guillaume. Mes enfants sont ses enfants. Il le sait.

Mais et la lettre ?
Justement la lettre vient couronner un long processus de maturation de M. Guillaume Soro. La grandeur d’un chef, c’est d’être capable de reconnaitre qu’il s’est trompé et en même temps de se remettre en cause.
Dans toutes les capitales africaines, européennes, américaines et asiatiques, j’ai eu des réactions. Heureusement, le Premier ministre Soro a pris la juste mesure de l’impact négatif de décision impopulaire et inique prise à mon encontre. Il a mis fin à toutes les supputations, ragots, mensonges, potins des médiocres dont ma montée en puissance, gênait, et que, par ailleurs, ma seule présence auprès de Soro empêchait de raconter des inanités et des contre-vérités. La fonction que j’ai occupé, mon parcours professionnel, mes états de service pour mon pays, ma proximité ancienne et présente me prédestinent à occuper des responsabilités, sinon au dessus de celles de conseiller du Premier ministre, du moins une responsabilité d’Etat. Ce n’est pas aujourd’hui que nous menons le combat. Et, le président Alassane Ouattara le sait. Je ne vais pas m’attarder sur des luttes homériques que nous avons menées au profit du président Alassane Ouattara. Je remercie Dieu d’avoir assouvi la noble ambition d’Alassane Ouattara. Je rappelle que le vendredi, 13 mars 1993, lors du pèlerinage historique et mémorable à Kong, nous n’étions qu’une poignée de fidèles et d’inconditionnelles. C’est la vérité historique. Bref. Guillaume Soro m’a écrit en des termes émouvants et des mots choisis.
Quand vous en faites une lecture sémantique, vous vous rendez compte que, cela dépasse le simple cadre professionnel et politique. C’est profondément humain et fraternel. Il y salue mon brio intellectuel et professionnel. Il n’y a que cela que je mériterais. Pour l’avoir fait, je lui dis, mon cher ami et frère Guillaume, tu as accompli ton devoir. Dieu saura te le rendre aussi. Plus vous honorez ceux qui vous ont honoré, plus Dieu vous honore et vous élève. En me rendant mon intégrité ainsi que ma crédibilité citoyenne et morale, Guillaume fait une leçon au peuple et aux gouvernants. Le symbole est fort. Or donc, cet homme est un humaniste ? Qui n’est pas un ingrat ? Qui ne rejette pas les compétences qui l’ont servie et dont, il pourrait un jour prochain, avoir besoin à nouveau ? Le patron me doit, une nomination pour solder les comptes ? (rires).

Est-ce le grand retour de BAS ?
Je rends grâce à Dieu. Il me ramène au cœur de la Société nouvelle en construction. J’ai un savoir faire et une expérience à partager. J’ai des Etats de Service qui me confèrent une crédibilité inattaquable. Ma grande ouverture d’esprit et mon commerce facile avec les couches de notre pays, est un atout que je mets à la disposition du Président Ouattara, de mon parti le RDR et de la société ivoirienne tout entière. J’ai tourné la page de la grande trahison. Désormais, je suis un homme totalement aguerri à tous les combats. La leçon du passé me permet de construire le futur en façonnant le présent actuel. En politique, il faut éviter l’orgueil et la vanité. Ce sont des contre valeurs qui précèdent la chute des vaniteux et de ceux qui nourrissent l’illusion d’être devenus l’égal de Dieu. L’illusion détruit. Malheureusement, depuis la disparition du Président Houphouët, notre société s’est désincarnée. Les faux prophètes y ont essaimés en y distillant de fausses certitudes qui ont atomisées les bases fraternelles de notre pays. C’est pourquoi, il faut revenir aux valeurs de notre société de civilisation qui consacre le « vivre ensemble » qui signifie ; admettre l’autre par opposition au « Vivre avec », qui implique une obligation de Vivre avec quelqu’un. La société que propose Ouattara est fraternelle, généreuse et humaniste. Qui refuse un tel postulat ? Vous savez, le poisson doit être guérit par la tête puisque c’est pas celle-ci, qu’il faut commencer le processus de guérison. La faillite de la gestion politique et Humaine de l’ancien régime a fait le lit du désordre organique et plongé la société ivoirienne dans la « nuit noire de la grande calamité ». Il revient au Président Ouattara, de redonner un sens à la nouvelle Côte d’Ivoire, en la sortant de l’obscurité. Le jour nouveau qui se lève annonce la renaissance de notre pays. Ouattara est en train de créer les conditions de la paix définitive et du bien être. Ceux qui, naïvement, croient pouvoir contrarier ce destin, se trompent ! Il est encore temps de monter dans les wagons du Pardon et de la réconciliation avant que le train ne quitte le quai pour la mise en œuvre des changements annoncés.
Interview réalisée par Dosso Villard, Coll : Maxime Wangué
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