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Politique Publié le lundi 4 mars 2013 | LG Infos

Deux ans après la chute de Laurent Gbagbo : Goodluck Jonathan revient sur les lieux du crime

© LG Infos Par Atapointe
Visite d’Etat du Président Nigérian : les opérateurs économiques ivoiriens et nigérians se concertent
Samedi 02 Mars 2013. Hôtel Ivoire. Le Centre de Promotion des Investissements en Côte d`Ivoire (CEPICI) a reçu, le Président de la République Fédérale du Nigéria, Goodluck Jonathan au cours d`un forum d`échanges entre investisseurs Ivoiriens et nigérians.
La deuxième session extraordinaire de l’Assemblée nationale, pour l’année 2013, a servi de tribune à Guillaume Soro pour remuer le couteau dans la plaie, en revenant sur les propos haineux du numéro 1 nigérian à l’encontre du président Gbagbo, au plus fort de la crise postélectorale. C’était également l’occasion pour son hôte nigérian de réitérer son aversion pour la démocratie en estimant que la Côte d’Ivoire de Ouattara est assise sur des institutions fortes. En somme, Goodluck Jonathan est revenu sur le hold-up électoral qu’il a soutenu en Côte d’Ivoire, si l’on en croit les révélations du président Equato-guinéen Obiang Nguema Basogo, sur la chute de Laurent Gbagbo, parues récemment dans la presse.

En effet, selon Guillaume Soro, à la demande de Ouattara alors retiré au Golf hôtel, Goodluck Jonathan l’a reçu au mois de janvier 2011 à Abuja. Et à peine l’émissaire du Golf avait commencé à donner les nouvelles qu’il dit avoir été interrompu en ces mots par le numéro 1 nigérian: «M. Soro, je sais qui a gagné les élections en Côte d’Ivoire. Vous n’avez pas besoin de prêcher à un convaincu». «Le problème en Afrique est que certains chefs d’Etat se prennent pour des Rois. Ils veulent être des présidents à vie. En tant que président du Nigéria, je n’accepterai pas la forfaiture qui a cours chez vous. Pour moi, Alassane Ouattara est le président démocratiquement élu de la Côte d’Ivoire. Et c’est non négociable. Avec la Cedeao nous rétablirons la vérité des urnes ». La suite on la connait. Un déluge de feu sur la Côte d’Ivoire, qui a laissé des traces indélébiles à Duékoué, Anokoua Kouté, Yopougon, Sinfra, Toulepleu, etc. Avec pour bouquet final une pluie de bombe qui ont littéralement pulvérisé pendant trois jours le bunker présidentiel, où étaient retranché le président Gbagbo, sa famille et certains proches collaborateurs. Aussi, «la vérité des urnes» rétablie par Goodluck Jonathan et ses pairs de la Cedeao continue-t-elle d’impacter la paix et la cohésion sociale, avec des actes intolérables de violations des droits de l’Homme qui se multiplient contre les partisans supposés ou réels de l’ancien président Laurent Gbagbo. Qui ne se souvient pas du massacre perpétré contre des déplacés internes Wê du camp de Nahibly à Duékoué. Qui a oublié les arrestations arbitraires des pro-Gbagbo, par la police militaire et les Frci, suivies de détentions aussi arbitraires accompagnées d’actes de torture à l’électricité et au plastique pour la énième fois dénoncés par Amnesty International dans son dernier rapport intitulé : «la loi des vainqueurs.» Voici le résultat de la vérité des urnes rétablie en Côte d’Ivoire par Goodluck Jonathan, avec la Cedeao. Deux ans après, il revient sur les lieux du crime ! Même si Guillaume Soro croit qu’il est « en Côte d’Ivoire, dans un pays débout et réconcilié avec lui-même.» Sic !

En outre, grâce au président de l’Assemblée nationale, les Ivoiriens comprennent davantage que le président Nigérian avait fait de la question ivoirienne une affaire personnelle, une question d’affirmation de la supériorité de son pays sur une Côte d’Ivoire qui reprenait sa place de locomotive de l’Afrique de l’Ouest, sous Laurent Gbagbo qui disait : Côte d’Ivoire is back ! «En tant que président du Nigéria», il ne pouvait pas l’accepter ! C’est d’ailleurs la raison pour laquelle beaucoup d’observateurs de la question ivoirienne ont pouffé de rire lorsque l’hôte de Guillaume a déclaré : «la démocratie est survenue en Côte d’Ivoire suite au sursaut du peuple ivoirien à l’issue du vote.» C’est bien évidemment une contre-vérité, une façon de réécrire l’histoire récente de la Côte d’Ivoire, les actions et les témoins sont encore vivants. En effet, Son Excellence Obiang Nguema Basogo, président de la Guinée Equatoriale, président en exercice de l’Union africaine, au fort de la crise électorale ivoirienne, a été clair dans une interview accordée à un magazine panafricain et relayée par la presse ivoirienne: «contrairement à la Tunisie et à l’Egypte, ce n’était pas le peuple de Côte d’Ivoire qui a enlevé Gbagbo du pouvoir, ce sont les Français et les troupes de l’Onu qui l’ont fait. Ce n’était même pas l’armée ivoirienne qui l’a enlevé. Ce sont les Français et les troupes de l’Onu, des troupes étrangères». De quel sursaut du peuple ivoirien parle donc le président nigérian ?

La Côte d’Ivoire et ses institutions fortes !

Goodluck voit que la Côte d’Ivoire de Ouattara fait la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance. C’est son droit de voir blanc là où tout le monde voit noir. Mais en Côte d’Ivoire, aucun observateur sérieux ne peut évoquer la bonne gouvernance et la promotion de la démocratie. Parce que même le parlement devant lequel il s’extasiait est monocolore. Son président a été presque nommé ! Rien qu’avec ça, on est fondé à dire que la démocratie est en chute libre en Côte d’Ivoire, depuis que pour Goodluck Jonathan, «Alassane Ouattara est le président démocratiquement élu de la Côte d’Ivoire.» Le son de cloche est le même s’agissant de la bonne gouvernance. L’ami président du «président chanceux» a érigé «le rattrapage ethnique» en programme de gouvernement. Il gouverne la Côte d’Ivoire avec son jeune frère affectueusement appelé «photocopie». Des Ivoiriens plaisantent en disant : «l’original» est chef de l’Etat, la «photocopie» est ministre des Affaires présidentielles ! Evidemment, dans un tel régime, on ne peut parler de séparation des pouvoirs, comme l’a fait le président nigérian, si on n’est pas démagogue. Car si ce principe sacro-saint était respecté en Côte d’Ivoire, un ancien Premier ministre, ancien ministre de la Défense, ne se retrouverait pas en première ligne en train de coordonner une riposte de l’armée suite à une attaque surprise menée contre un camp militaire par un commando mystérieux. Si la séparation des pouvoirs était de mise ici, des camps militaires ne seraient pas devenus des tribunaux et des lieux de détention, les militaires ne règleraient pas la circulation, avec des chasseurs traditionnels comme forces nationales de maintien d’ordre. Non, M. Goodluck Jonathan, ne croyez pas en la séparation des pouvoirs ici en Côte d’Ivoire. C’est une insulte nationale !

La sortie de route de Guillaume Soro

Le samedi dernier à l’Assemblée nationale, au cours de cette 2e session extraordinaire de l’année 2013, Guillaume Soro a commis une bourde qui, selon un député Rdr, a suscité des commentaires entre eux. C’est qu’à force de vouloir émouvoir à l’extrême Goodluck Jonathan, le président de l’Assemblée a terminé son speech par un compliment que voici : «je ne saurais terminer mon propos sans vous adresser les félicitations de la Nation, des députés de Côte d’Ivoire, pour la brillante victoire de l’équipe nigériane, lors de la finale de la 29e édition de la Coupe d’Afrique des Nations le 10 février dernier. Même si je dois l’avouer, j’avais espérer que dans vos efforts continus de solidarité à l’endroit de la Côte d’Ivoire, vous auriez pu laisser la chance à la Côte d’Ivoire de prendre la coupe. Que décidément vous êtes chanceux Monsieur le président de la République ! Votre étoile a surement porté bonheur à votre équipe nationale les Super Eagles.» Des parlementaires issus du parti à la case estiment que «Guillaume Soro n’avait pas besoin de dire que l’étoile du président nigérian a surement porté bonheur aux Super Eagles, alors que depuis deux ans les prestations des Eléphants à cette compétion vont de mal en pis. Que doit-on en décuire, si on se place dans sa logique ?» La question reste posée.

Barthélemy Téhin
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