Amadou Soumahoro (Secrétaire général du RDR) : “Nous pleurons tous ce digne fils de notre pays”

« Mon cher frère Koré Emmanuel, Rédacteur en chef, chers amis du Patriote, mesdames et messieurs, un adage de chez nous dit que les funérailles ne pourrissent pas. Cela voudrait dire qu’à tout moment, la famille tant professionnelle que biologique apprécie toutes les compassions qu’on lui apporte en pareille circonstance. La mort est l’affaire des vivants et chacun en est victime à un moment donné. Apporter la compassion à une famille, à des amis d’un défunt, c’est préparer éventuellement une compassion pour soi- même, lorsqu’on ne sera pas là demain. Chers frères du Patriote, j’ai appris le décès de Bakary Nimaga aux environs de 20H 15 (ndlr, mardi 11 juin 2013), j’étais encore à mon bureau. Immédiatement, j’ai appelé votre responsable, Charles Sanga (le Gérant et Directeur de publication du Patriote) que j’ai eu au bout du fil, pour vérifier et m’étonner que l’information du décès de Nimaga que je venais d’avoir était vraie. Encore sous l’émotion, il m’a confirmé l’information et pendant une vingtaine de minutes, nous avons parlé. Et, au nom de la Direction du parti, je lui ai demandé de transmettre mes condoléances à l’ensemble de ses collègues du Patriote. Cette compassion, le Patriote dans sa parution de mercredi, a relevé tous les échanges que j’ai eus avec votre Directeur de publication. Cela pour dire que nous avons été parmi les tout premiers à être informés et aussitôt nous avons exprimé notre compassion. Egalement, aux différentes cérémonies des obsèques du défunt, j’ai donné des instructions, puisque je devais aller en tournée, afin que des collègues restés sur place puissent être là pour nous représenter. J’ai instruit le président du Rassemblement des Jeunes Républicains (RJR), par ailleurs député à l’Assemblée nationale (Ndlr Karamoko Yayoro) d’être présent à la levée de corps. A cette période précise, je me trouvais entre Abidjan- Agboville et Adzopé. C’est pour cela que j’ai souhaité que le nouveau maire d’Adzopé vienne avec nous pour qu’ensemble, nous apportions notre compassion et notre soutien aux collègues de Nimaga. Chers frères et s?urs, ce n’est pas la première fois que le ministre Amadou Soumahoro vient au Patriote. Lorsque vous déménagiez ici, une certaine année (Ndlr en 2007) j’étais parmi les premiers à venir m’assurer que le Patriote était bien logé, puisque à votre ancien siège vous aviez été victimes de vandalisme. Ce jour-là, j’ai été reçu par Koré, Nimaga et Charles Sanga. C’est pour vous dire que ce qui touche Le Patriote, touche de plein fouet le RDR et son président, Alassane Ouattara. Je suis un sachant et je peux témoigner que Nimaga a accompli sa mission, celle qui était d’accompagner le Président de la République. Je suis aussi un témoin pour relater ses interventions parfois très politiques, mais surtout audacieuses, à des moments où beaucoup de vos confrères avaient peur de signer de leur nom. Nimaga a toujours signé avec son nom.

Il était courageux, il était aussi engagé. Très tôt, il a cru au combat que venait d’initier Georges Djéni Kobina, le premier Secrétaire général du RDR. Il était toujours présent, tout jeune journaliste, lorsque nous effectuions les tournées. La disparition de Nimaga n’est pas une perte seulement pour le Patriote, c’est aussi une perte pour le parti. C’est pour cela, j’ai tenu, au moment où mon emploi du temps le permet, avec foi, avec force, avec mes collègues de la Direction du parti, à venir vous présenter mes condoléances les plus attristées et aussi vous encourager. Vous avez dit tout à l’heure que le Patriote se sentait orphelin, nous prenons acte. Peut- être c’est un nouveau départ ; en ce qui nous concerne, il en sera ainsi. Mais, nous voulons vous rassurer que le RDR sera toujours à vos côtés, toujours là pour vous accompagner dans la gestion de cette douleur qui est pour chacun de vous une période difficile. Je sais qu’il n’y a rien de plus triste que de perdre un collègue avec lequel on partageait le quotidien. Je peux vous rassurer de notre permanence à côté de vous et vous dire que nous pleurons ensemble ce digne fils de notre pays et surtout ce grand convaincu des causes justes, puisque ce combat, il l’a mené sans état d’âme. Voilà le message que je tenais à vous porter. Et cela, au nom de la direction du parti, non seulement, mais aussi au nom du Chef de l’Etat, dont le soutien n’a pas fait défaut. Beaucoup de choses ont été dites : on ne voit pas Amadou Soumahoro ? Où est le RDR ? J’étais en mission comme Nimaga l’a toujours été. De là où j’étais, hors d’Abidjan, j’étais de cœur et de pensées avec vous. Bakary n’a pas que travaillé pour le Patriote, il a servi aussi la Côte d’Ivoire, il s’est battu pour le peuple, pour la justice et la démocratie en Côte d’Ivoire. Nos condoléances les plus attristées, que Dieu fasse que son âme repose en paix.»

Par JAD