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Politique Publié le lundi 5 août 2013 | Notre Voie

A cause d’un rapport accablant sur le régime Ouattara : Le siège d’Amnesty International a bel et bien été attaqué

Ce n’est pas le quotidien Notre Voie qui l’affirme comme notre confrère Le Patriote, proche du Rdr et propriété du ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, tente de le faire croire. C’est l’Ong anglaise de défense des droits de l’homme, Amnesty International, elle-même, qui l’a révélé dans son récent rapport sur la Côte d’Ivoire. Un rapport daté du 29 juillet 2013 et rendu public à Paris, capitale française. Intitulé «Les responsables d’Amnesty Côte d’Ivoire en danger…», le chapitre contenu dans le rapport et relatif à la descente musclée de quatre individus armés au siège d’Amnesty International Côte d’Ivoire est libellé comme suit :
« (…) Ce climat d’insécurité est également présent à Abidjan. Amnesty International s’inquiète ainsi des menaces dont les membres d’Amnesty International Côte d’Ivoire ont été victimes dans la capitale économique du pays. Le 27 février 2013, le lendemain de la conférence de presse organisée par Amnesty International à Abidjan pour le lancement du rapport, la loi des vainqueurs, un groupe de quatre hommes armés s’est présenté devant les bureaux d’Amnesty International Côte d’Ivoire aux environs de 18h. Ce jour-là, le bureau avait fermé à 15h, il n’y avait donc personne sur place. Un témoin, qui a vu ces hommes, a déclaré que ceux-ci avaient violemment frappé à la porte d’entrée du bureau. Un témoin a informé les forces de maintien de la paix de l’Onuci de la venue de ces hommes. Amnesty International a aussi informé les fonctionnaires du bureau du ministre de l’Intérieur. Les membres des forces de maintien de la paix de l’Onuci et la Police nationale ivoirienne ont effectué des visites et des patrouilles dans le bureau, le 28 février. Les hommes armés ne sont pas revenus. Amnesty International s’inquiète du fait que cet incident puisse avoir un lien avec le lancement du rapport le jour précédent ».
Comme on le voit, c’est une agression qui a bel et bien existé. Il ne s’agit ni d’un canular, ni d’une manipulation de l’opinion orchestrée par le quotidien Notre Voie. Si M. Hervey Delmas (responsable Amnesty International Côte d’Ivoire) soutient, comme le rapporte Le Patriote n° 4110 du samedi 3 août 2013, qu’il ignore tout de cette affaire, c’est à croire qu’Amnesty International n’est pas crédible et porte à l’attention du public des faits sans fondement. Ce qui n’est pas le cas dans ce problème-ci. Puisque l’Ong affirme dans l’extrait de son rapport du 29 juillet dernier qu’elle a informé l’Onuci et le ministère ivoirien de l’intérieur de la descente des individus armés à son siège d’Abidjan. Et puis, il faut le souligner, l’agression s’est déroulée au lendemain de la conférence de presse de présentation, le 26 février 2013, du rapport d’Amnesty International intitulé «Côte d’Ivoire : la loi des vainqueurs». Cette conférence s’est tenue à la maison de la presse à Abidjan- Plateau. Elle a été présentée par MM. Gaëtan Mootoo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty international ; Alex Neve, directeur d’Amnesty International Canada anglophone et Philippe Hensmans, directeur d’Amnesty International Belgique francophone.
Didier Depry
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