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Politique Publié le mardi 6 août 2013 | Le Patriote

Trois questions à… Issiaka Diaby (Président du CVCI) : “Les victimes sont inquiets”

Le Patriote : La justice vient d’accorder la liberté provisoire à 14 pro-Gbagbo dont Pascal Affi N’Guessan et Michel Gbagbo. Que pensez-vous de cette décision ?
Issiaka Diaby : Nous prenons actes de la décision. C’est une décision de justice. Nous nous réjouissons que cela ne met pas fin à la procédure engagée contre eux. Par cette décision, la Côte d’Ivoire montre qu’elle est en train de devenir un Etat qui respecte les droits de l’Homme. Ceux qui bénéficient aujourd’hui de cette décision, ils n’ont pas donné cette chance, quand ils étaient au pouvoir, à Camarah Yêrêfê dit « H », à Benoît Dacoury-Tabley, Emile Téhé, à Jean Hélène, à Guy-André Kieffer pour ne citer que ceux-là.

LP : Comment réagissent les victimes depuis l’annonce de cette décision ?
ID : Les victimes, depuis l’annonce de cette décision, nous appellent pour exprimer leurs inquiétudes. Parce qu’elles n’ont perçu jusqu’ici dans l’attitude des proches de Laurent Gbagbo aucune attitude de contrition ou de compassion envers les victimes. Au contraire, chaque jour, ils semblent les narguer dans leurs dires, dans leurs faits et gestes. Nous, en notre qualité de président du Collectif des Victimes en Côte d’Ivoire, nous essayons de les sensibiliser. Mais personne ne peut prévenir la réaction d’une victime qui a assisté à l’assassinat de ses parents par des jeunes armés par le FPI. Donc que du côté du camp Gbagbo, l’on se garde d’interpréter cette décision comme une victoire politique. Car là où s’arrête cette liberté provisoire commence la dignité des victimes.

LP : Qu’attendent les victimes de la part des autorités ?
ID : Avant de répondre à cette question, je voudrais relever un fait. Géneviève Bro Grébé qui bénéficie aujourd’hui de cette liberté provisoire a été la première à dire que : « Les Malinké détiennent déjà le pouvoir économique. On ne peut pas leur donner le pouvoir politique ». Nous avons vu le désastre qu’une telle déclaration a causé dans la société. Heureusement qu’aujourd’hui, ces choses sont derrière nous. Nous sommes convaincus que nous allons obtenir justice par les juridictions ivoiriennes. Mais si nous nous rendons compte que l’Etat de Côte d’Ivoire refuse de rendre justice, nous serons obligés en ce moment de nous tourner vers la Cour pénale internationale. Le Traité de Rome nous offre cette latitude. Nous restons sereins. Car en la matière, nous pouvons citer les cas de l’ancien président tchadien, Hissène Habré et les anciens nazis qui jusqu’aujourd’hui encore sont poursuivis pour les crimes qu’ils ont commis il y a plusieurs décennies.

Réalisée par Jean-Claude Coulibaly
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