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Editorial Publié le lundi 21 octobre 2013 | Le Patriote

Gbagbo : colis encombrant !

Cela fera bientôt deux ans que Laurent Gbagbo croupit dans les geôles de la Cour Pénale Internationale, à La Haye, aux Pays-Bas. Pour avoir, par son refus de reconnaître sa défaite dans les urnes, provoqué une crise postélectorale qui a officiellement fait 3000 morts entre décembre 2010 et avril 2011. La Côte d’Ivoire se remet, lentement mais sûrement, de ce traumatisme postélectoral. Avec à sa tête un chef de l’Etat, véritable chef d’orchestre de la reconstruction et de la réconciliation, les Ivoiriens voient en l’espace de deux ans, des morceaux qui se recollent. Et des populations qui réapprennent à vivre ensemble.

Ailleurs, d’autres pays ont mis dix ans, voire plus, pour caresser ce qui, pour les populations ivoiriennes, est bien plus qu’un doute, mais une réalité. Cette réalité tangible d’un pays qui bouge, qui change positivement, comme l’indiquent les derniers rapports sur la bonne gouvernance en Afrique, de Doing business et de la Fondation Mo Ibrahim. Tous les indicateurs évoluent positivement. Certains de nos compatriotes, comme vivant dans une bulle, nient à longueur de journée, les évidences. Nostalgiques d’un passé ivoirien fait de larmes et de sang, ils ont les regards tournés vers l’Europe où se joue le destin de celui qui justifie leur action politique : l’ancien chef de l’Etat.
Le Woody de Mama est en attente de la confirmation des charges qui pèsent contre sa personne et éventuellement de son procès. Et curieusement, le piètre dirigeant politique, plus outillé à la roublardise que familier aux arcanes de la bonne gouvernance, qui a passé le clair de son temps à jouir des plaisirs du pouvoir qu’à réellement diriger la Côte d’Ivoire, est devenu une vedette médiatique. Là, où il devait être cloué au pilori, sans autre forme de procès, tant ce qu’il a fait dans son pays est le comble de la bêtise humaine.
Mais, que constate-t-on ? Cet homme, qui a fait tant de mal à la Côte d’Ivoire et aux Ivoiriens, est présenté, par certains, comme un « héros » du panafricanisme (sic !). Quand d’autres réclament tout simplement sa remise en liberté, au mépris de la douleur et de la souffrance des familles des victimes, dont les plaies, pour la plupart, ne sont pas encore cicatrisées.

Chaque jour, les journaux « bleus », proches de l’obédience de l’ancien locataire du Palais présidentiel du Plateau, annoncent, à l’image d’un serpent de mer, sa libération prochaine. Il ne se passe pas un seul jour, sans qu’il n’y ait un titre sur Laurent Gbagbo. Certains de ses journaux se plaisent même à lui prêter des messages, qui, en réalité, ne relèvent que de la politique fiction. Bref, ils jouent habilement et parfois sournoisement sur la côte de sympathie dont jouit encore auprès de ses partisans défaits, Laurent Gbagbo. Et comme le dirait l’autre, « c’est leur café-cacao ».

S’il est vrai que les partisans de Laurent Gbagbo rêvent d’une éventuelle libération de leur mentor, force est, toutefois, de constater que cette remise en liberté pourrait causer de problèmes qu’elle n’en résoudrait. Et cela, à plusieurs niveaux.
D’abord, une telle décision révolterait les victimes et leurs parents, qui l’interpréteraient comme une insulte en la mémoire de leurs proches, une humiliation de trop à supporter. Conséquence, ils pourraient être amenés à se faire justice soi-même.
Ensuite, il y a un réel risque de résurgence de la violence sur la scène politique ivoirienne, car une libération de Laurent Gbagbo constituerait une source de motivation à engager le « match retour », pour tous ces officiels et pontes du pouvoir frontiste exilés, qui rêvent secrètement de prendre leur revanche.
La volonté de la CPI de se débarrasser de ce prisonnier encombrant, parce que ses partisans deviennent très bruyants et salissent l’image de l’institution, n’est pas donc la bonne idée. Car, que ferait la Côte d’Ivoire sur le chemin de la paix, avec un tel personnage ?

Certes, il a des partisans mais on connait ses penchants belliqueux. Il pourrait remettre en cause tous les efforts de réconciliation. Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que Gbagbo ne prospère que dans la gadoue et la boue.

L’équation Gbagbo ne se pose pas qu’à la communauté internationale. Même au FPI, on s’interroge s’ils ont vraiment besoin de lui. Le parti sait impérativement qu’il doit se refaire. Cela passe par une remise en cause de sa philosophie, des moyens et des hommes. D’ailleurs, Affi N’guessan, l’actuel Président du parti ne donne pas l’impression d’être malheureux dans sa peau. D’ailleurs, quand pendant ses tournées, on dit de lui qu’il sera Président, il acquiesce et applaudit.

Et, comme il n’y a pas deux Présidents, dans son esprit il a pris la place de Gbagbo. Contrairement, à ce que croient les irréductibles du gbagboisme, la direction du FPI semble avoir fait le deuil et tourné la page. Tout le reste n’est que pure diversion et stratégie politicienne l

PAR Charles Sanga
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