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Économie Publié le jeudi 14 novembre 2013 | Nord-Sud

Désiré Dablé, directeur général de la Soad:  “Nos prix ne sont pas exorbitants”

Face à la grogne des usagers, le directeur général de la Soad, Désiré Dablé, explique le mécanisme de fixation des tarifs de ce secteur.

Certains usagers se plaignent de la manière dont se passe l’enlèvement de leur (s) véhicule (s) en panne. Quelle est votre réaction?
La réponse se trouve dans votre question. Vous avez dit qu’on enlève les véhicules qui tombent en panne. Le principe est qu’un véhicule qui roule n’a pas affaire à la Soad. Généralement, elle s’intéresse aux voitures immobilisées sur la voie publique et qui sont accidentées ou en panne. Voilà les trois cas qui composent nos missions. A cela, il faut ajouter que nous pouvons intervenir sur réquisition des autorités administratives et judiciaires.

Lorsqu’un véhicule tombe en panne, combien de temps dispose le conducteur pour le dégager avant que vos dépanneuses le remorquent ?
Tout dépend du caractère juridique de la voie. La Soad exerce sur la base de la législation en vigueur concernant les voies ouvertes à la circulation. Selon le régime juridique de l’axe concerné, l’intervention se fera avec ou sans délai. S’il s’agit d’une voie express, il est admis qu’on ne peut pas marquer un arrêt pour quelque raison que ce soit. Parce que la nature juridique de cette route amène à rouler à une certaine vitesse. Cependant, quand un accident ou un évènement mécanique sur votre véhicule vous oblige à marquer un arrêt, il vous appartient de vous sécuriser d’abord, ensuite votre véhicule et enfin, d’éviter d’être un danger pour les autres usagers. Par la suite, vous appelez les secours pour qu’ils viennent procéder à l’enlèvement de votre véhicule à destination soit de votre garage, soit d’un endroit sécurisé, le plus proche possible ou à destination d’un parc de la Soad.
Les tarifications de votre société sont perçues comme exorbitantes. Qu’en dites-vous?

Exorbitantes par rapport à quoi ?
Les automobilistes pensent qu’ils paient trop cher pour récupérer leur véhicule.
Les différents dispositifs réglementaires dont nous disposons ne nous enferment pas dans une fourchette tarifaire. Pour ce faire, nous sommes allés à de multiples reprises vers nos mandants, notre tutelle pour qu’on nous dote d’un cahier d’inscription financière. Cela n’a pas été fait. Nous sommes donc soumis à la loi commune à tous les commerçants et autres artisans. C’est dire que c’est la libre concurrence. Nous tenons compte de nos charges. En sus, nos factures sont fonction du temps que nous passons à manutentionner le véhicule, de la période de la journée, selon que ce soit la nuit ou le jour. Car la législation ne rémunère pas ces temps de la même façon. Il en est de même des jours fériés. On tient compte également des caractéristiques techniques au regard du tonnage et de la nature même du véhicule. Ainsi que de notre responsabilité civile en manutentionnant votre voiture. Ce sont tous ces paramètres qui nous permettent d’établir un montant.

Avez-vous échangé avec les acteurs du transport avant d’établir ces barèmes, ou cela est-il fixé de façon unilatérale ?
La discussion est permanente ; malheureusement, elle est ciblée. On vient nous voir pour des cas spécifiques. Mais si les usagers saisissent le ministère des Transports, notre tutelle, il revient à cette administration d’établir avec nous, dans le cadre d’une convention, un partenariat gagnant-gagnant. Il appartient à l’Etat de nous faire des facilités afin que nous les répercutions sur les usagers. En tant que privé qui exerce depuis plus d’une trentaine d’années, nous ne voyons pas où se situe le problème. Il y a eu un marché public auquel nous avons soumissionné et que nous avons remporté. Le caractère prétendument arbitraire de nos prix ne peut pas prospérer. Car, nos mandants peuvent nous inviter à la table de négociations pour trouver des solutions. Nous ne nous inscrivons pas dans une logique de faire ce que nous voulons. Nous vivons des enlèvements que nous faisons. Mais, c’est clair que si vous comparez nos coûts à ceux des clandestins, vous trouverez qu’ils sont onéreux. Sinon, en réalité, ce n’est pas le cas.

Pouvez-vous nous rappeler vos coûts ?
Je préfère plus me focaliser sur la structure que sur les montants qui sont assez complexes et qui dépendent de nombreux facteurs relatifs à des catégories et à plusieurs autres paramètres.

Vous avez évoqué des cas de concurrence déloyale dans votre secteur. Quand vous rencontrez les clandestins sur le terrain, que faites-vous ?
Depuis 2007, nous avons saisi le ministère des Transports pour mettre fin à ce problème. Il nous avait donné l’assurance que cela serait résolu. Mais, jusqu’à ce jour, on remarque un nombre sans cesse croissant d’illégaux qui exercent en contradiction totale avec les règles de marché public. Ces clandestins exercent au vu et au su des autorités. C’est une épine à nos pieds. En principe, c’est à nous qu’il revient de choisir les sous-traitants que nous souhaitons. C’est pourquoi nous nous sommes tournés vers l’autorité nationale de régulation des marchés publics en vue de régler définitivement ce problème.

Pensez-vous que vous jouez convenablement votre rôle, celui de faciliter la fluidité ?
Aujourd’hui, tout est faussé en ce qui concerne l’enlèvement des véhicules, à cause de l’intrusion dans notre milieu de plusieurs clandestins. Mais, la Soad exécute de façon convenable sa mission. C’est ce qui justifie que les embouteillages dépendent moins des véhicules en panne sur les voies principales. D’ailleurs, si l’Etat se réjouit des avancées en matière de fluidité, cela veut dire que notre travail est bon.

Au niveau de l’autoroute du Nord, de gros camions sont souvent parqués aux abords de la voie. Pourquoi n’arrivez-vous pas à les dégager ?
Il faut bien faire la distinction entre les véhicules en transit et ceux qui sont en panne. Les cas dont vous parlez sont dus au fait qu’il n’existe pas d’aire de stationnement sur l’autoroute. La plupart de ces camions que vous voyez sont dans des convois. Ils vont prendre du fret au port d’Abidjan et retournent ensemble. Or, certains, souventes fois, ont accès au quai de chargement et d’autres pas. Pourtant, il faut bien que ceux qui ne sont pas dans les quais puissent attendre les autres. Ce problème se pose aussi bien à Vridi où les capacités du quai sont dépassées qu’en zone portuaire. Il ne s’agit donc pas d’une immobilisation due à une panne ou à un accident. Mais, plutôt d’une difficulté liée à la logistique. Pour y faire face, l’Etat doit se doter d’une gare de fret qui permet de brasser le flux de vehicules qui vont et reviennent. Je crois que des études sont en cours pour doter l’autoroute du nord d’une telle infrastructure.

Réalisée par Ahua K.
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