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Société Publié le jeudi 11 décembre 2014 | AFP

Violences postélectorales de 2010-2011: la Côte d’Ivoire doit choisir entre justice et impunité (FIDH)

© AFP Par DR
Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l`Homme (FIDH)
Abidjan - La justice ivoirienne doit mettre fin à l’impunité pour les auteurs des violences postélectorales de 2010-2011 afin de rendre justice aux victimes, a affirmé jeudi la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH).

Dans un rapport intitulé "Côte d’Ivoire: choisir entre la justice et l’impunité", l’ONG appelle Abidjan à "lever tous les obstacles pour le jugement impartial et équitable de tous les responsables de la crise postélectorale", y compris parmi les FRCI et l’armée ivoirienne.

La FIDH dénonce en outre "l’insuffisance" des poursuites dans les cas de violations des droits de l’Homme commises pendant la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts.

Les "très nombreux crimes sexuels" commis pendant la crise "n’ont pas fait l’objet d’enquêtes particulières", constate-t-elle.

Le seul procès prévu "apparaît très politique à un an de l’élection présidentielle" d’octobre 2015, a observé Yacouba Doumbia, le président du Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH), dont l’organisation, co-auteur du rapport, défend des victimes.

L’ex-Première dame ivoirienne Simone Gbagbo, doit être jugée prochainement pour "atteinte à la sûreté de l’Etat", à l’instar de 82 dignitaires de l’ancien régime, une accusation pour laquelle l’Etat ivoirien est considéré comme l’unique victime.

Les ONG ont aussi critiqué le "déséquilibre" des poursuites. Sur 150 inculpés pour les plus graves violations commises entre décembre 2010 et mai 2011, seules deux appartiennent au camp du président Alassane Ouattara, affirment-elles.

Plusieurs militaires, convoqués en octobre et novembre par la justice ivoirienne, ne se sont pas présentés devant les magistrats, alors que leur hiérarchie était prévenue, d’après le rapport. Ces soldats sont "à un niveau ou un autre, protégés", critique ce texte.

Parmi ceux-ci, des gradés nommément désignés pour leur responsabilité dans le massacre de Duékoué en mars 2011, qui ont abouti à la mort de "centaines de civils", n’ont jamais été inquiétés, remarquent les ONG.

Un de ces gradés, l’ex-com’zone (commandant de zone) Losséni Fofana, dit "Cobra", dirige désormais la Brigade de sécurisation de l’Ouest, en charge de la sécurité militaire de toute la partie occidentale de la Côte d’Ivoire.

La protection des com’zones, généralement promus après la crise dans la hiérarchie sécuritaire, est régulièrement épinglée par les ONG ivoiriennes et internationales.

Les chiffres officiels imputent au moins 700 morts aux pro-Ouattara durant la crise de 2010-2011, causée par le refus de l’ex-président Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de son adversaire Alassane Ouattara.

La justice ivoirienne, "hésitante sur ses marges de manoeuvre", est "entravée dès lors qu’elle tente de poser des actes" visant à poursuivre des combattants pro-Ouattara, s’insurgent les ONG.

Le "besoin de justice" demeure pourtant "total" et constitue "la meilleure garantie contre un nouveau cycle de violence", dans une Côte d’Ivoire "encore très polarisée politiquement", affirme Patrick Baudouin, président d’honneur de la FIDH, qui défend des victimes.

La réussite du scrutin d’octobre 2015 est jugée primordiale pour la stabilité de la Côte d’Ivoire qui sort d’une décennie de crise politico militaire, dont les violences postélectorales de 2010-2011 ont constitué l’épilogue sanglant.

eak/jf/tsz
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